Franchement, le contrat est honnêtement respecté. C'est vraiment un film de super héros. Le cocorico est mérité. Mais bon, en revanche, de là à affirmer que ça serait un mini blockbuster à l'hollywoodienne, je ne m'y risquerais clairement pas. Sans être spécialement transcendante ni rebutante, la forme somme toute classique et sommaire, est sobrement efficace et relativement élégante et agréable à voir. Les scènes d'actions petit bras sont génériques, mais étonnamment digeste. Et l'histoire est plutôt plaisante à suivre, malgré un développement express, retenu, basique et beaucoup trop lisse pour moi. La profondeur morale, la complexité psychologique, la noirceur cynique et le discours social mature et sarcastique, ça sera surement pour la prochaine fois. Mais bon, l’ensemble est vraiment travaillé, et sans temps mort ou crise d'épilepsie. Même si c'est du mille fois déjà-vu outre-atlantique, mixé à de la bonne vieille fiction France Télévision, aussi premier degrés que cousu de fil blanc. Et alors, le duo Poelvoorde/Bekhti est très très bien trouvé. C'est d'ailleurs pour moi la meilleure trouvaille du film. Ces deux là ont vraiment bien assuré, leur trop petite part commune à mon gout. Petit coup de chapeau également à Swann Arlaud, que je ne connaissais pas vraiment, et qui malgré la pauvreté de la partition qu'on lui à donné à défendre, arrive tout de même à donner un joli relief nuancé à son personnage caricatural de fonction, de méchant très très méchant charismatique et psychopathe. Sinon, la galoche forcée de la séquence finale, et la scène post générique pour rien, ils auraient put éviter, quoi. ça, c'était quand même bien bien ringard et maladroit. Et je n'ose même pas aborder la chanson du générique. Au secours. Ce malaise. Cela dit, au final, je m'attendais sincèrement à bien pire. Surtout pour un premier film "illégitime" de soit disant "pistonné". Mais ce n'est ni remarquable, ni original, ni même réellement inspiré. Et globalement, ça ressemble malheureusement plus à un timide premier épisode de petite "grosse série" policière bien de chez nous, qui nous chauffe à l'économie de biscuit pour sa suite, qu'à un véritable film de cinoche américain richement doté et contemporain, qui nous donnerait pleinement satisfaction à satiété. Les amateurs de grand spectacle en salle, ne perdront rien à le voir à la maison. Même si j'ai trouvé ça plus sympa à suivre que Project Power, qui est un peu la même chose en version gangsta-rap paranoïaque et vénère, péniblement dopé aux stéroïdes californien et aux gros CGI tous azimuts, hyper véloce et imbitable. Bref, Comment Je Suis Devenu Super-Héros, c'est juste un p'tit truc sympa pas vraiment déshonorant, parfait pour un week-end bisounours pluvieux à la maison, et que j'aurais presque oublié le lundi matin suivant. à voir une fois pour les amateurs de petite série B fantastique jeunesse bien PG13. Sans plus, quoi. Même si a priori, toujours plus par curiosité que par gout, je n'hésiterais pas à regarder une éventuelle suite. Un 2.5/5 de l'indulgence. Du potentiel. Mais trop standardisé et fade. La facture générale est bonne. On ne s’ennuie pas. Mais on ne se passionne pas non plus. Et ça manque sérieusement d'idée neuve. Cher cinéma français, tu peux vraiment mieux faire.