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cylon86
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3,0
Publiée le 6 octobre 2016
A 86 ans, Paul Vecchiali est un cinéaste qui n'a pas fini de surprendre. Avec Le Cancre, il profitait cette année de sa toute première sélection officielle au sein du Festival de Cannes pour raconter l'histoire de Rodolphe, un vieil homme qui n'a qu'une obsession : retrouver Marguerite, son amour d'adolescent. Une histoire inspirée par un fait autobiographique puisque Vecchiali a lui-même retrouvé son amour d'adolescent via Facebook quelques années plus tôt ! L'inspiration est donc autobiographique (pas étonnant alors de retrouver Vecchiali en personne dans le rôle principal) mais le cinéaste s'en éloigne pour broder un joli canevas parlant de la vieillesse, de l'amour, de la mort et des relations conflictuelles entre un père et son fils.
Paul Vecchiali est à l'heure du bilan. Il se regarde vieillir, s'écoute vieillir, dans cette belle maison où son fils, Laurent, le rejoint pour passer avec lui ses quelques derniers mois de vie. Le bilan n'est pas que personnel. Le réalisateur fait un bilan nostalgique d'un certain cinéma français, Jacques Demy pour ne pas le nommer, en insérant dans son film une série de chansons à la manière des "Demoiselles de Rochefort", et surtout en glissant sur la table de Marguerite (jouée par Deneuve, comme d'habitude, parfaite) un portrait du cinéaste. "Le cancre" ne raconte rien d'autre que la maladie, le corps qui se défait avec le temps, et les regrets amoureux qui perlent à l'aune de sa vie. L'idée est naturellement intéressante et il est difficile de dire du mal d'un tel réalisateur. Mais hélas, l'œuvre s'étire dans une série d'invraisemblances (comme cette histoire d'huissier qui signe sans doute un pied de nez du réalisateur aux difficultés qu'il a rencontrées toute sa vie pour produire ses propres films), des dialogues à n'en plus finir, trop écrits, une mise en scène inexistante, et surtout une longueur qui aurait mérité des coupes. Vecchiali fabrique ainsi un film profondément démodé, arrêté à la Nouvelle Vague. Heureusement, Pascal Cervo habite avec grâce et dévouement ce film, jouant les dandys paresseux. Bref, malgré la formidable palette d'acteurs dont le réalisateur s'est entouré, "Le cancre" ne parvient pas à convaincre.
A 86 ans et pour la première fois, Paul Vecchiali voit l’un de ses films à Cannes 2016 en Séance Spéciale. Hommage à Jacques Demy, Le Cancre est surtout l’occasion pour le cinéaste de se mettre en scène et de confondre sa vie personnelle et celle qu’il veut transposer sur l’écran. Le Cancre est un retour au passé dans le présent. En effet, alors que sa vie approche de la fin, Rodolphe n’a qu’une obsession, retrouver son grand amour de jeunesse, Marguerite. Mais avant d’arriver à elle, il va retrouver toutes les femmes de sa vie, qui bien entendu et comme lui, ont pris de l’âge. Cet album photo semble alors décalé de toutes les œuvres qui cherchent à offrir une finition technique aboutie. Avec Le Cancre, Paul Vecchiali livre un témoignage ébauché et assumé en s’entourant de très grandes actrices qui ne se croiseront jamais mais qui ont toutes le point commun d’avoir été séduites par Rodolphe. Ainsi Marianne Basler, Françoise Arnoul, Françoise Lebrun, Edith Scob et surtout Annie Cordy et Catherine Deneuve donnent une dimension vitaminée à une œuvre endormie dès le début. Nous voici face à une pièce de théâtre où chaque scène se cumulent sans grandes ambitions si ce n’est montrer que ces actrices ont vieillie mais n’ont pas fait leur temps. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Superbe film testament de Paul Vecchiali. Toutes les désillusions,les peines mais aussi le rayonnement de la vie condensés dans cette oeuvre. Interprétation magistrale de Annie Cordy et de la grande Catherine Deneuve qui en quelques scénes insufle toute l'authenticité a ce film.
Le Cancre, a priori ça n'est pas un film qui donne envie. Il s'agit tout de même la mise en scène très convenue du désir d'un homme aisé en fin de vie de retrouver, tour à tour, ses anciennes conquêtes amoureuses. Le film se fonde d'abord sur de longues scènes d'entretien de vieil homme avec son fils (Pascal Servo). Les dialogues, théâtralisés sur un air globalement monotone voire monocorde, occupent l'espace avec une abondance qui tend au verbeux. On a du mal à voir où on veut en venir, outre l'exposition des diverses femmes, reflets d'histoires agréables, illusoires, nostalgiques et pour l'essentiel révolues, avec un certain cynisme parfois mais sans rancoeur. Et puis reste la quête de Marguerite, la dernières fleur incarnée ici par Catherine Deneuve. Au bout du compte, le film s'avère attachant et ça fonctionne comme par magie.
Un film que j'aurais adoré aimer... "Le cancre", hélas, est une véritable purge où le cinéaste se met en scène sans pudeur, créant un personnage aussi égoïste que prétentieux et vain. Le manque de moyens n'explique pas tout et le scénario bricolé avec Noël Simsolo (hilarant dans le rôle du fils putatif), d'un vide abyssal, n'est que prétexte à aligner les bons mots de l'auteur, mauvais comédien, et à convoquer au petit bonheur quelques comédiennes admirées. Marianne Basler et Catherine Deneuve s'en tirent plutôt bien, la première dans un numéro chanté qui constitue la meilleure séquence de ce nanar, la seconde dans une scène émouvante dont Vecchiali est heureusement absent. Le réalisateur du superbe "Corps à coeur" n'est ni Resnais, ni de Oliveira. Octogénaire certes fringant, il ne sait plus que narrer et devrait désormais songer à éteindre sa caméra...