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velocio
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3,0
Publiée le 28 novembre 2016
Ce n’est pas tous les jours qu’un grand faussaire vient se mettre à nu devant une caméra, ces gens là préférant nettement vivre et travailler dans l’ombre. Sauf que Guy Ribes, 65 ans, ayant été arrêté, jugé et condamné, on peut le rencontrer ! Depuis longtemps, Jean-Luc Leon, déjà réalisateur il y a plus de 20 ans de ""Un marchand, des artistes et des collectionneurs", un documentaire sur le marché de l’art, avait l’espoir de trouver un faussaire qui se laisse filmer. Un accord que Guy Ribes lui a donné après avoir été jugé en 2010. La rencontre entre les deux hommes est d’autant plus intéressante que ce faussaire, fils d’une voyante et d’un proxénète violent, mesurant plus de deux mètres et proche du gang des lyonnais, s’avère extrêmement bavard. Imaginez Jean Richard, avec son chapeau et sa pipe, interprète d’un film de Lautner avec la gouaille des dialogues d’Audiard (Michel), vous avez Guy Ribes racontant sa vie. Après avoir vu ce documentaire très bien documenté, il est probable qu’on visitera les musées et les galeries de façon différente, tout particulièrement ceux consacrés à la peinture du 20ème siècle, grande spécialité de Guy Ribes, même s’il lui est arrivé de se « frotter » à des impressionnistes et même à des primitifs flamands.
Excellent documentaire, passionnant et drôle, et tellement romanesque qu’il dépasse le genre. On y trouve une certaine recherche cinématographique dans la réalisation mais le film vaut surtout par la gouaille et la truculence de Guy Ribes et par les merveilleuses séquences où il démontre, pinceau à la main, son exceptionnel talent. Et son immoralité, si tant est qu’on peut la nommer ainsi, révèle surtout l’hypocrisie et les faux-semblants du commerce des arts. Experts et galeristes n’en sortent pas grandis !
Après avoir jeté un œil sur Un vrai faussaire, il est possible que vous observiez les grands tableaux sous un autre angle ! Si jusqu’à aujourd’hui vous n’aviez pas entendu parler de Guy Ribes, une chose est sur c’est que vous ne risquez pas de l’oublier de sitôt ! On a devant nous un véritable personnage qui aura connu un parcours incroyable mais qui surtout se révèle prodigieux pinceau à la main aussi à l’aise pour reproduire du Picasso que du Matisse. Si on laisse volontiers subjugué par les récits offerts par cet artiste, le réalisateur Jean-Luc Leon apporte quelques touches de nuances en faisant intervenir cet agent de la police judiciaire. Un documentaire passionnant !
Guy Ribes est un faussaire qui, pendant plus de trente ans, a peint des toiles de maîtres. Arrêté, jugé et condamné, il témoigne à visage découvert.
Sa vie avait déjà fait l’objet d’un livre publié l’an passé aux Presses de la Cité (« Autoportrait d’un faussaire »). On y découvrait les arcanes faisandés du marché de l’art, ses entremetteurs véreux, ses experts peu scrupuleux, ses collectionneurs prétentieux. Mais le documentaire a sur le livre l’avantage de nous montrer le faussaire à l’œuvre. D’un talent incroyable, ce stakhanoviste de la peinture réussit à peindre à la manière d’artistes aussi différents que Picasso, Léger ou Matisse. Il ne s’agit pas de reproduction à l’identique, de « faux », mais de « pastiches » amalgamant plusieurs œuvres, plus difficiles à démasquer si le faussaire est doué. Et Guy Ribes l’est plus qu’à son tour.
Le personnage est truculent. On le croirait tout droit sorti d’un film dialogué par Audiard. Le documentariste Jean-Luc Leon s’est laissé fasciner par son sujet, laissant trop tard la parole à d’autres protagonistes : un collectionneur que Ribes a pigeonné, le policier qui l’a arrêté, le procureur qui a demandé sa condamnation… Leurs témoignages, notamment celui du policier, forment d’utiles contrepoints aux affabulations du faussaire. Ainsi, le personnage se dégonfle. L’ogre fascinant, l’artiste surdoué devient un misogyne répugnant, un mythomane pathétique.
Plus grave encore, le sujet est gâché par une réalisation paresseuse. Le documentaire n’est tendu par aucun fil rouge, par aucun suspense. Il s’agit d’une longue interview mise en image qui a défloré son sujet au bout de trente minutes. Rien à voir avec « Merci patron ! » qui construit une histoire d’espionnage drolatique pour dénoncer les pratiques du groupe LVMH ou avec « Le Challat de Tunis » qui créait un suspense haletant autour de la légende urbaine d’un « balafreur » à moto zébrant les fesses des femmes trop court vêtues.
Alors que le cinéma est composé de faux pour donner la sensation du vrai, le faussaire fait de même avec la peinture. Son talent et sa technique sont indiscutables alors pourquoi chercher à reproduire le vrai plutôt qu’en être le maître original ? Un vrai faussaire est un documentaire qui met en lumière Guy Ribes qui a été condamné à trois ans de prison pour avoir peint et vendu des centaines de faux tableaux. Ne se contentant pas seulement de morceaux d’interviews, le documentaire nous montre la création et les entourloupes pour créer la confusion face à un faux Picasso, Matisse, Miro et autres Dagas et Dufy. Sans langue pendue, le faussaire nous raconte presque tout et fait alors du documentaire un véritable portrait de ce qui est finalement une profession. Vous vous intéressez aux rouages de cette escroquerie qui finalement est très peu connue ? Un vrai faussaire vous dit tout, ça en est presque déconcertant. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Portrait d'un "tonton flingueur" haut en couleur, ayant tout appris sur l'escroquerie de la copie picturale et du pastiche. Les confidences réelles ou imaginaires de Guy Ribes sont passionnantes et réussissent à nous questionner sur l'art.
Jean-Luc Léon signe là le portrait incroyable mais vrai du faussaire fraçais le plus prolifique : Guy Ribes. Une gueule de cinema et une gouaille d'enfer, le personage est pourtant bien reel et nous raconte son parcours, peint et dessine sous nos yeux admiratifs et méfiants à la fois. Une plongée dans le monde de l'art qui vous laissera sans voix.
Un excellent film, digne d'un bon roman bien écrit. L'histoire est passionnante et je suis impressionné par le talent de "faussaire". C'est tellement dommage de détruire ces ouvres, certaines sont magnifiques ! Qu'il les signe de son vrai nom et il faut les conserver.. ce monsieur a enrichie l'art.. à sa manière.. très étrange.
Un vrai Pied Nickelé, ce bonhomme. Il parle, comme Audiard, une langue drôle et populaire, mais qui a définitivement disparu. Donc c'est une rareté. De plus il démolit les vanités et les magouilles du milieu dit "de l'art", vrai repaire de gansters, d'aigrefins, de spéculateurs, si on l'en croit, et il est bien placé pour le savoir… Le film, d'après Allociné, est distribué dans trois salles confidentielles dans toute la France. Les escrocs du marché de l'art sont donc bien défendus et leurs dupes aussi… Il ne faut pas dire que le roi est nu et que de nombreux tableaux authentifiés sortent de l'atelier d'un faussaire et peuvent, par une révélation quelconque, perdre toute valeur. Encore une bulle spéculative, une de plus.