Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Benjamin A
711 abonnés
1 922 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 12 avril 2014
Pour son huitième film en tant que réalisateur "Meurtre d'un bookmaker Chinois", John Cassavetes nous fait suivre un propriétaire d'une boite de strip-tease à Los Angeles dont les nombreuses dettes le verront contrait à exécuter un contrat pour la mafia et plus précisément assassiner un bookmaker concurrent chinois pour que ses dettes soient effacer. Savant mélange des genres, à la fois un thriller, un film noir moderne mais aussi (et surtout) une brillante étude de caractères à travers celle de ce patron de boites (merveilleusement interprété par Ben Gazzara) qui va devoir tuer pour effacer ses dettes, son destin tragi-comique est superbement écrit (comme tout le film d'ailleurs). Cassavetes rend son personnage fascinant et captivant. La mise en scène et la réalisation de Cassavetes sont impeccable, il filme de manière très réaliste et il nous immerge dans cette histoire et ce personnage. Les interprétations sont excellentes, tout comme la musique et son utilisation. Certaines scènes sont particulièrement mémorable, comme certaines se déroulant au Crazy Horse West. Un très bon film, sombre, intelligent et surtout fascinant.
Voilà le film le plus accessible de l'immense Cassavetes dans le sens où il développe le thème de la fatalité comme engrenage dans un genre très codifié (le film noir), ce qui nous rend le film aussi passionnant que le personnage principal est attachant. Et même si j'adore Faces, Une femme sous influence ou Opening night, je crois que Meurtre d'un Bookmaker chinois en plus d'être son film le plus "facile à voir" est probablement son tout meilleur, tout y est sensationnel et résonne des accents intemporels de l'authentique tragédie antique. INDISPENSABLE !
C'est toujours avec la même interrogation que je finis un film de Cassavetes. Que veut-il montrer ? Une action ? un type qui en tue un autre. Si c'est cela, c'est raté. Cherche-t-il à nous montrer des nibards ? J'ai vu plus réussi. Cherche-t-il à nous montrer la profondeur d'un personnage, son ambivalence, sa sympathie et son empathie qui ne l'ont pas empêché de tuer un homme pour de l'argent ? C'est mauvais. Les plans ne sont pas mal composé, le montage est bon, mais il y a trop de digressions inutiles, trop de fioritures de films indépendant. Comment peut-on sérieusement apprécier un film de Cassavetes ? Comment peut-on trouver la photographie exceptionnelle, les plans sublimes, les acteurs géniaux ? Cassavetes est le Godard américain : je ne comprendrais jamais.
En nous faisant suivre le quotidien d’un individu aux prises avec la mafia, John Cassavetes n’a pas réussi à rendre tangible l’étau psychologique dans lequel celui-ci se retrouve enfermé lors de sa prise dans une spirale de violence, mais plutôt à dessiner un personnage caricatural qui deviendra un modèle au stéréotype du patron de boite. Même si Ben Gazzara est un excellent acteur, la mise en scène du film ne parvient pas à mettre en avant la tension et la culpabilité qu’il peut éprouver. C’est donc plus dans la description qui est faite des milieux de la mafia et du business nocturne, avec leurs personnages hauts en couleurs, que l’écriture trouve son ton juste qui sied à ce témoin des années seventies qu’était Cassavetes.
C'est clairement pas le meilleur Cassavetes mais l'ensemble se laisse quand même regarder. La réalisation est pas mal mais sans plus, le thème, lui, est bien mais ça manque de rythme, de quelque chose qui nous emballes quoi. A voir pour la superbe interprétation de Ben gazzara sinon. Assez déçu à chaud là ...
J'ai vu la version longue qui pour pas mal de personnes est un peu trop longue donc peut-être que j'aurais mieux apprécié ce film, considéré comme un des chefs d'oeuvre de son réalisateur, si j'avais regardé à la palce la version cinéma plus courte et au montage différent... Ça met trop de temps à démarrer et ça met trop de temps à se terminer, conséquences des digressions que Cassavetes a inclus inutilement dans l'histoire, mais entre les deux quand on est vraiment dans le vif du sujet, en particulier quand on est en plein de ce qu'évoque le titre, il faut bien dire que la tension et la puissance sont au rendez-vous ; et puis Ben Gazzara porte sans mal sur ses épaules charismatiques le film.
Si on ne peut ôter à Cassavetes la qualité et la minutie de sa réalisation, on peut s'étonner de la tournure du scénario, qui parait parfois hors propos.
Ce film est doté d'un réalisme époustouflant. Sans rentrer dans les clichés de la Mafia tel que le fait "Le Parrain" et sans rentrer dans une montée de la violence frénétique qui nous permet de deviner la fin telle que "Scarface". Filmé de manière simple et axant le film sur la psychologie des personnages, le film est réaliste, poignant et délivre bien l'atmosphère sulfureux des années 70.
Avec le concept déjà vu cent fois du type qui accumule une dette de jeu auprès de mafieux peu recommandables, Cassavetes nous offre un film qui a le mérite de se démarquer de ses semblables. Le personnage de Vitelli est complexe et profond, et le film fleure bon les années 70. Bref, un régal à regarder. Dommage que le film s'offre parfois des digressions qui ont tendance à nous éloigner de la trame principale et à casser un peu le rythme.
Mon sentiment général est à l'image du film : flou et très partagé. Meurtre d'un Bookmaker Chinois semble en permanence osciller entre narration et captation, plombé par une mise en scène inégale dans ses éclats. Certes Ben Gazzara témoigne d'un réel investissement et sa nonchalance colle bien à ce personnage de paumé séducteur mais sa composition - bien que brillante - s'avère ordinaire et plate. Par ailleurs le film de Cassavetes met très longtemps à démarrer puisqu'il faut attendre la fin de la première heure pour entrevoir les enjeux du scénario, scénario se résumant à une vague affaire de dettes avec meurtre à la clé.... L'ensemble reste trop mou, et surtout trop peu incarné pour vraiment satisfaire. Quant à la bande originale, composée principalement de chants ( a cappella, parfois...) elle aurait mérité davantage d'accompagnements instrumentaux afin de mieux susciter l'émotion. Meurtre d'un Bookmaker Chinois n'en demeure pas moins un film de John Cassavetes ( mise en scène libre d'inventivité, acteurs-montagnes, sujet potentiel ) mais déçoit plus qu'autre chose. Dommage.
Premier gros coup de cœur dans l’œuvre de Cassavetes que je commence à peine à découvrir. Autant "Shadows" et "faces" ne m'avaient pas convaincu, mais "meurtre d'un bookmaker chinois" m'a complètement séduit du début à la fin. Personnages formidables dans une histoire simple et dans un style très indépendant et novateur. Le cocktail a du goût et de la gueule pour offrir un des meilleurs films noirs de sa génération et bien plus encore. Du bon voire du très bon à conseiller encore et encore.
Avec ce film, John Cassavetes aborde le genre film de gangster avec un certain talent. En effet, Cassavetes présente son histoire en abordant plus les causes et les conséquences que l'acte en lui même. Ces éléments sont retranscrit à merveille par Ben Gazzara, absolument fantastique dans ce rôle de patron de club de strip tease criblé de dette. Malheureusement la copie n'est pas parfaite : le style Cassavetes est moins présent que dans ses films précédent, la musique est moins bonne et beaucoup moins présente et les dialogues moins recherchés. Néanmoins, Cassavetes parviens à bien mener cette histoire et, exceptionnellement, à bien conclure son film (détail qui, à mon avis, fait défaut à ses autres films). Au final, on a affaire à un film de gangster intéressant mais loin d'être le meilleur Cassavetes.
Un film de Cassavetes est toujours une œuvre d’art, ciselée et épurée, au contenu précis et implacable. Une fois encore, cet écorché vif et virtuose du septième art nous donne une étude passionnante des rapports humains dans le décor des boîtes de nuit, des jeux et de la pègre. Dans le rôle principal, celui d’un être à la fois grandiose et pathétique, Ben Gazzara est hallucinant, semblant se fondre avec son metteur en scène pour l’incarner au sens propre du terme. C’est un film noir, d’une noirceur de nuit et de sang, aux images terribles dans leur simplicité désespérée. Chaque plan est tellement étudié qu’il constitue une leçon de cinéma et l’utilisation de la musique est d’un réalisme exemplaire. Le récit, linéaire jusque dans ses ellipses, est conduit de main de maître à travers un scénario époustouflant, signé évidemment par Cassavetes, un des plus grands auteurs au sens noble du terme de l’histoire du cinéma. La psychologie des personnages est d’une justesse phénoménale, sans concession aucune. On sort de cette projection ébranlé par cette leçon de vie, d’amour, de violence et de cinéma.
Les années 70 représentent la décennie que je connais probablement le moins, cinématographiquement parlant. La ressortie des films de John Cassavetes était donc une occasion en or. Après coup, on ne met pas longtemps à se rendre compte qu'un long-métrage comme Meurtre d'un bookmaker chinois (et peut-être même tout le cinéma de Cassavetes) a très certainement eu de nombreuses répercussions sur Scorsese ou Ferrara (particulièrement sur son Go Go Tales). Pour sûr, les scènes de mafioso qui composent une certaine partie d'une film sont généralement riches en péripéties et, osons les grands mots, sont parfaitement maîtrisées. Hélas, c'est ailleurs que les failles se trouvent. Dans le calme. En effet, l'ensemble souffre d'un manque de rythme suffisamment présent pour être non-négligeable. Par ailleurs, le manque de rythme aurait pu s'avérer fatal sur la durée, si le film ne disposait pas d'un tel charme seventies, ainsi qu'une telle galerie de personnages, hauts en couleur et soit attachants, soit détestables. Naturellement, c'est avant tout au regretté Ben Gazzara que revient une grande part du mérite, dans la peau de cet infortuné de la vie qui, pourtant, n'a de cesse de s'accrocher et fini par être mêlé à la pègre, contre son gré. Une interprétation respectable pour un personnage aux multiples visages, qui surprend de bout en bout, notamment dans un jeu du chat et de la souris empli d'un suspense haletant. Fabuleux moment de cinéma qui tire visiblement son inspiration des grands films noirs d'Hollywood. Par conséquent, c'est dans le récit de cette descente aux enfers, ponctuée par un fantastique retour à la vie - l'accès à la maturité -, et à un discours final poignant de la part de ce protagoniste fort charismatique, que Meurtre d'un bookmaker chinois trouve tout son intérêt, et parvient ainsi à faire oublier les quelques longueurs qui ont précédé ces moments de gloire. Autrement, on pourra retenir une bonne bande-originale, un jeu de lumière très poussé - qui peut alterner entre les spots et paillettes du cabaret à une obscurité étouffante au coeur d'une voiture -, et un scénario bien ficelé. En clair, les éléments qui constituent un bon film sont présents et on ne regrette que les temps morts entraînés par les choix de mise en scène de Cassavetes.
Coup de maître, pure merveille de cinéma, chaque plan est un bijou, absolument exemplaire, les fameux cadrages hasardeux touchent au miracle visuel et font mouche, jusqu'au moindre reflet de couleurs, éclats de lumières drapés d'ombres, ténèbres quasiment abstraites dans certaines scènes géniales tant on ne voit rien : on distingue les contours des visages dans la voiture mais on ne voit pas les expressions, pas les bouches : la voix donne les indications, le trajet, la méthode... et après le meurtre, la poursuite dans le garage labyrinthique, peint en blanc, comme un pendant lumineux... éclipse de Cosmo VITELLI soudainement invisible, introuvable, disparu... planqué dans l'ombre. Un chef d’œuvre quoi