Un beau film, profond, sensible, intelligent qui nous parle de la quête d’identité et de la place de la famille dans le système social. Comme souvent Klapish s’intéresse à l’homme, en tant qu’être humain, doté de sensibilité et d’intelligence. Ici c’est la mort d’un père autoritaire viticulteur en Bourgogne, qui va obligé ses trois enfants à se remettre en question, à s’auto-analyser et à essayer de définir ce que qu’ils veulent faire de leur vie respective. Il y a le fils rebelle qui était parti en Australie depuis 10 ans, sans donner de nouvelles la fille douée héritière de la tradition viticole, mais fragile psychologiquement, et le fils cadet socialement rangé mais très soumis à sa belle famille. . Mais chaque spectateur va pouvoir s’identifier à l’un de ces personnages, car on touche aux fondementaux de l’organisation sociale, et des relations familiales complexes et tortueuses. . Qu’est-ce que la transmission, les racines, la paternité, la force de la fratrie contre l’adversité,? Comment construire sa vie dans le cadre de la mondialisation tout en conservant ses racines, en restant proche de son terroir. Le film est dense, et en même temps assez lent, qui se déroule au rythme des quatre saisons de la campagne viticole. C’est aussi un très beau « documentaire » sur le monde paysan, l’enracinement à la terre, la Bourgogne et les vignobles sont magnifiquement filmés.Tout est juste, et Klapisch nous confirme qu’il est un grand réalisateur de l’humain. On retrouve le souffle épique et la justesse de ton du « Péril Jeune », LE film portrait de toute une génération. Ou même du très bon travail qu’il a réalisé dans la série 10 %, aux personnages forts et très justes. Une mention spéciale à Ana Girardot, qui se révèle vraiment une très bonne actrice, pleine de sensibilité, de finesse et qui dégage une vraie « luminosité ». On se souviendra de sa magnifique prestation dans « Le Beau Monde », film à redécouvrir, ou elle démontrait déjà tous ses talents, C’est une des actrices les plus talentueuse de sa génération.