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    Abracadabra
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    Scénario Catastrophe
    Scénario Catastrophe

    30 abonnés 156 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 avril 2018
    Ce film est généreux, regorge d'idée, de too much et c'est assez jouissif. Les costumes, les décors, sont singuliers, minutieux. (La reconstitution de l'appartement de Tito, la scène spoiler: de crime dans la cuisine
    sont impressionnants !). Les personnages sont souvent tournés en ridicule, mais toujours avec bienveillance, le cousin est génial, Carmen est d'une grâce inouïe, spoiler: Tito n'est qu'un esprit, dans le film, mais on réussit à avoir beaucoup d'intérêt pour lui, dans les différentes formes qu'il prend ou quand on traverse son appartement.
    Beaucoup de scènes sont très intenses, mais de façon tout à fait caricaturales: on a le droit à la musique de spoiler: l'exorciste
    pendant l'hypnose, c'est cliché mais ça fonctionne ! En fait, beaucoup de scènes sont aux antipodes entre le drame et l'ironie, le film semble se jouer de lui-même et des codes du film de genre, en agrémentant chaque scène cruciale d'une pincée d'humour noir ! Ce film maîtrise parfaitement le mélange des genres parce que les passages de la comédie à l'horreur en passant par le fantastique ou le policier ne sont jamais perturbants. Bref, c'est un film excessif mais jamais énervant, je recommande complètement ces 1h30 de folie dont la langue espagnole ne fait que renforcer l'univers burlesque !
    FaRem
    FaRem

    8 631 abonnés 9 521 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 décembre 2017
    "Abracadabra" est un film de genre, une comédie fantastique comme les Espagnols savent si bien le faire. La force du film est ce mélange des genres aussi étonnant qu'efficace. La base est celle d'une simple comédie familiale qui parle notamment de l'émancipation de la famille et de problèmes de couple puis vient s'ajouter des rebondissements dans le registre du fantastique puis l'histoire prend un virage vers le thriller psychologique avec toujours quelques petites touches d'humour noir. En plus, des différents registres, le réalisateur se permet même quelques clins d'œil sympathiques à d'autres films. Concernant l'histoire, il s'attarde sur Carmen qui est perdue entre son amour pour son mari même si celui-ci est difficile à vivre et son attirance pour son "nouveau" mari qui enfin lui donne tout ce qu'elle attend. La performance de Maribel Verdú et d'Antonio de la Torre qui passe d'un rôle à l'autre est remarquable. C'est une comédie réussie qui est assez drôle grâce notamment à pas mal de personnages secondaires bien déjantés comme le professeur, le couple ou encore l'agent immobilier complètement fou. Ils viennent égayer certaines scènes qui n'avaient au départ aucun potentiel comique et qui finissent par être amusantes. C'est un peu toute l'histoire de ce film qui aurait pu être un énième film de spoiler: possession
    et qui est finalement une comédie bien divertissante et originale.
    Peter Franckson
    Peter Franckson

    52 abonnés 1 153 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 juillet 2018
    A Madrid, Carlos (Antonio de la TORRE, 49 ans), grutier, odieux macho et fan de foot, se fait hypnotiser à un mariage par Pepe, un cousin de sa femme Carmen (Maribel VERDÚ, 47 ans) et dont le nom de scène est Peter Strauss (sic). Son comportement change du tout au tout le lendemain (il fait le ménage et apporte le petit-déjeuner à sa femme). spoiler: Sur demande de Carmen dubitative, l’hypnotiseur amateur, vigile dans un supermarché, demande de l’aide à son professeur d’hypnose, dentiste à la ville. Ce dernier découvre que le corps de Carlos est occupé par le spectre d’Alberto, 28 ans et meurtrier de sa mère au couteau électrique (sic). Les 4 personnages (Carlos, Carmen, Pepe et le dentiste) se lancent à sa recherche pour l’extraire du corps de Carlos
    . Le film démarre très fort puis s’essouffle vers la fin. Malgré des acteurs excellents et des scènes bien réalisées, le scénario tourne un peu en rond dès la découverte du spectre ; Pablo Berger se contente d’enchainer les scènes avec talent mais avec quelle finalité ? Est-ce un film sur le couple ? Une incursion dans le fantastique ? .
    poet75
    poet75

    270 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 avril 2018
    « Je est un autre ». La célébrissime formule de Rimbaud est prise à la lettre par Pablo Berger dans ce film plein de fantaisie, mais malheureusement assez poussif. Le cinéaste avait pourtant donné, en 2012, la preuve éclatante de son talent en revisitant, de manière très originale, à la manière d’un film muet, l’histoire de Blanche-Neige dans l’Andalousie des années 1920 (« Blancanieves »). « Abracadabra », lui, sous ses airs fantasques, n’atteint jamais les mêmes sommets d’originalité. C’est un film beaucoup plus convenu, surtout dans sa deuxième moitié.
    Au début du film, en effet, on peut se laisser séduire. On s’amuse sans retenue de découvrir la pauvre Carmen (Maribel Verdu) encombrée d’un mari (Antonio Torres) qui se soucie davantage de football que de quoi que ce soit d’autre. Elle a beau avoir revêtu ses atours les plus somptueux pour se rendre à un mariage, cela ne fait ni chaud ni froid au machiste indécrottable avec qui elle partage sa vie. Jusqu’à ce qu’au bénéfice d’une séance d’hypnose organisée au cours du banquet de noces, le mari ne devienne quelqu’un d’autre. Le voilà changé du tout au tout : prévenant, prenant sa part des tâches ménagères, aidant sa fille à faire ses devoir de mathématiques, lui qui était jusque là totalement ignare dans ce domaine, … C’est un autre homme, mais est-ce vraiment l’homme idéal ?
    Carmen n’est pas au bout de ses surprises. L’esprit qui a pris possession de son mari n’est peut-être pas celui de l’homme parfait, loin de là. Il se pourrait même que ce soit celui de quelqu’un de peu recommandable. Telle est l’histoire totalement farfelue que raconte le cinéaste, manifestement assez peu inspiré, au point de recourir à des loufoqueries de moins en moins intéressantes (l’introduction d’un chimpanzé dont on se demande quel est son rôle, si ce n’est de faire du remplissage). La curiosité bienveillante qu’on ressentait au début du film s’émousse rapidement au fur et à mesure de son basculement dans un récit sanglant des plus quelconques.
    Eselce
    Eselce

    1 389 abonnés 4 238 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 septembre 2018
    Carlos, le mari de Carmen, se fait hypnotiser lors d'une soirée et change du tout au tout. Le voilà plus attentionné, doué en math et en proie à des troubles de la personnalité. Carmen décide d'enquêter sur le passé de cet homme. On s'attend à un peu plus d'humour. Il y a du surnaturel qui passe plutôt bien et quelques chorégraphies de danse amusantes. Dans l'ensemble, le film est étrange mais sympathique à suivre.
    dagrey1
    dagrey1

    96 abonnés 655 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 avril 2018
    Carmen et Carlos sont les parents d'une jeune adolescente. Carlos est un conducteur de grue macho, fan du Réal de Madrid, qui ne regarde plus sa femme. Après une séance d’hypnose lors d'un mariage, Carlos devient le parfait époux. Carmen s'interroge.

    Abracadabra est une comédie fantastique espagnole de Pablo Berger (Blancanieves) sortie sur le écrans en 2018.
    Le film raconte la mutation d'un conducteur de grue, fan de foot et macho sur les bords suite à une séance d'hypnose. Si sa femme se satisfait dans un premier temps de sa métamorphose, elle est envahie par l'inquiétude quand elle constate que Carlos semble être "habité" par quelqu'un d'autre.
    Abracadabra est une comédie fantastique espagnole qui part tambour battant, avec un Carlos hyper tendu devant un match où le Barça domine le Real. Invité à un mariage et ayant appris que Barcelone a ouvert le score, il hurle son désespoir lors de la séance des voeux des mariés devant sa femme effondrée.
    Il se porte volontaire pour une séance d'hypnose effectuée par Pepe, un cousin de Carmen. Cette séance semble n'avoir produit aucun effet mais il ne faut pas se fier aux apparences: Carlos est devenu un homme galant qui porte dorénavant le petit déjeuner au lit à sa femme.

    spoiler: Le problème c'est que durant la séance d'hypnose, Carlos s'est fait "investir'" par l'esprit d'un schizophrène doublé d'un assassin qui prend de plus en plus possession de lui.


    Carlos voit des chimpanzés partout
    Abracadabra n'est pas un film parfait malgré une introduction brillante et hilarante ponctuée de dialogues cocasses. "Le Barça mène 1 à 0. Qui a marqué? C'est Messi, le nain."
    Le film se perd un peu par la suite dans les méandres dramatiques un peu confuses de l'intrigue quant à la possession de Carlos par l'Esprit malin du schizophrène: il danse comme un dératé et voit des chimpanzés partout.

    Le film a tout de même pour lui un très bon casting notamment Antonio De la Torre (Que dios nos perdones, La revanche d'un homme patient...) dans le rôle de Carlos et Maribel Verdu (Carmen), une actrice hyper expressive et très drôle.

    La Bande originale est de Alfonso de Vilallonga avec des titres de Steve Miller Band (Abracadbra), Mike Oldfield (Tubular Bells) et 10cc (I'm not in love).

    Malgré un manque de rigueur assez marqué, Abracadabra se laisse regarder.

    Ma note: 6/10
    spoiler:
    pfloyd1
    pfloyd1

    128 abonnés 2 108 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 15 octobre 2018
    C'est une belle surprise que l'on nous offre là , à travers une comédie gentillette et sans prétention. Tout démarre par l'hypnose "bon enfant" qu'un cousin pratique sur le mari bien macho et bien beauf de cette jolie maman dévouée. Depuis l'homme change et devient gentil et attentionné, mari aimant et serviable, tout le contraire de son état...tout un programme.
    Quelques pincées légères d'humour, de poésie et de gentillesse sont de mise pour apprécier Abracadabra, on passe un bon moment en famille.
    Mathieu H.
    Mathieu H.

    23 abonnés 290 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 21 juillet 2021
    "Abracadabra" est réellement un film en 2 temps : entre le début et la fin, et l'oscillation entre comédie de mœurs et film fantastique. Pablo Berger, auteur du remarquable mais non moins typé "Blancaieves", rencontre des fortunes diverses dans ces deux genres qu'il explore. La 1ère partie, qui explore avec un humour parfois trash, volontiers potache, est savoureuse et savamment portée par des acteurs impeccables (Maribel Verdu et Antonio de la Torre toujours professionnels, José Mota est la belle découverte du film en adulescent pataud). En revanche, Berger se perd complètement quand il se lance dans le fantastique, entre les fonds verts low cost et les choix scénaristiques douteux et assez peu justifiés. Même si on passe un bon moment, on aurait aimé que le réalisateur s'en tiennent à sa comédie.
    Fabien S.
    Fabien S.

    544 abonnés 4 150 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 septembre 2020
    Un très bon film espagnol sur une séance d'hypnose qui transforme un homme en parfait époux pour sa femme.
    Shephard69
    Shephard69

    332 abonnés 2 259 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 1 mars 2019
    Une drôle de petite comédie espagnole qui offre une variation truculente sur la schizophrénie mais aussi une métaphore pleine de poésie sur le couple, le mariage, l'engagement sentimental. Un univers pop, pétillant, extrêmement coloré mais un film un peu alourdi par un rythme bien irrégulier, pas toujours trépidant. Sympa.
    PaulGe G
    PaulGe G

    108 abonnés 607 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 mai 2018
    une comédie ou reine l'absurde, la bonne humeur, l'horreur, le fantastique, une joie de vivre éblouissante .
    Après une séance d'hypnose de spectacle, un macho qui ne pense qu'au foot devient un mari exemplaire, mais tout se gâte quand il voit un singe partout,Il est possédé par un criminel. Esprit sort de ce corps . et nous voila parti dans le tourbillon d'une farce atypique , on en redemande et ça fait du bien.
    Prad12
    Prad12

    91 abonnés 1 086 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 novembre 2018
    Une surprise espagnole, une de plus, décidément ce cinéma est en pleine renaissance après Almodovar et ses clichés.... un film fantastique avec des acteurs/rices vraiment bons, Maribel Verdú est resplendissante dans ce rôle de femme forte et Antonio de la Torre est génial dans ces deux rôles. L'histoire est prenante et la photo est colorée. L'humour est présent car les situations sont vraiment hilarantes. Un bon film , une bonne surprise, on évitera de se faire hypnotiser.....
    Min S
    Min S

    57 abonnés 457 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 23 décembre 2019
    Un film un peu décousu à mon goût, manque de finesse et je n'ai pas trouvé les acteurs très investis. Je me suis ennuyée.
    blacktide
    blacktide

    58 abonnés 795 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 septembre 2018
    De l’autre côté du miroir

    « C'est du vent le cinéma, de l'illusion, des bulles, du bidon ». Une magnifique arnaque si l’on veut, d’histoires sans fin et de science des rêves. Il faut au moins lui reconnaître cela à ce bon vieux Gabin : il s’y connaissait en Grande Illusion. Cette brise légère, ce gouffre aux chimères plutôt, qui chaque matin caresse les regards, de mille et uns cinéphiles, cinéphages et autres bouffeurs de pellicules, pour le plaisir de leurs beaux yeux. Car avant de n’être que mise en scène et direction d’acteurs, le cinéma existe à travers un souffle, une âme, un sortilège. Il ensorcelle, il dissimule, il simule, il se crée un prestige, un fantasme. Oui, dans Abracadabra, il est avant tout question de cinéma, et de grande illusion : Pablo Berger la travaille, la modèle, lui donne une forme, une fibre populaire. Et dans le reflet de cette illusion renaissante, s'y envolent les palettes du conte, de libellules à la sauce ibérique, et de boules à double facette.

    Puisqu’Abracadabra est une œuvre qui a tout du tour de magie : elle respire l’artifice, l’improbable, le sens du spectacle et la frustration. Jusqu’à atteindre une certaine forme d’hypnotisme. A la manière d’une salle obscure, où l’évasion se fait immobile, d’une plongée dans le noir au basculement vers un autre monde. Illusion, ainsi soit-il. Comme pour faire face à un réel sans passion, Pablo Berger y compose un univers décalé, coloré, presque irréel, où se mélangent les genres, et s’exorcisent les démons conjugaux.

    De l’autre côté de son sublime Blancanieves, l’épure muette de son noir et blanc laisse place à un déchaînement pop et abracadabrantesque. Dissonant, et pourtant, relativement analogue. Que ce soit dans sa fantasmagorie moderne, ou son esprit dénonciateur (un sous-texte autour du déclin conjugal, des violences relationnelles qu’il implique, et la nécessité de se redécouvrir), Pablo Berger décortique le regard, et nos façons d’être, lui-même très influencé par l’esperpento et la narration picaresque. Il enrobe ses histoires dans une étoffe délirante, et cherche l’émotion dans un décalage proche d’une certaine réalité.

    Opérant des basculements, et des détournements de codes, à la manière du Cinéma de son confrère De La Iglesia, Abracadabra mute de la banale comédie de mœurs au drame fantastique tartiné d’un arrière goût de thriller. Cet esprit transgenre transmis par l’écriture baroque et déformante de son script permet à Pablo Berger d’interroger les doutes et émotions de sa Carmen, perdue dans l’état des lieux de son couple. L’ouverture se déguste d’ailleurs en Volver. Les traits sont marqués, et les femmes d’Almodovar ne sont jamais loin, au détour de quelques talons hauts et sourires libérés. Discours féministe à l’appui, il y explore une fracture, un manque, dans des désirs qui semblent conjugués au passé, et un amour qui s’est essoufflé, dans l’indifférence du mari.

    Pablo Berger met ainsi en lumière ce moment précis où le couple se brise, là où le mari n’est plus qu’un étranger pour sa Femme. Alors, elle s’évade, dans des vêtements colorés, dans l’artifice et la mise en valeur. Comme pour tenter de le reconquérir, d’attirer son attention au moins une dernière fois. Dans tous ses états, telle la Carmen de Mérimée, elle envoûte de ses charmes, hypnotise (elle-même hypnotisée) et n’existe que dans la tragédie de sa passion amoureuse. L’irruption du fantastique au cœur du récit se vit par conséquent comme une transformation fantasmée, un dernier cri à l’aide de l’imaginaire, et une sorte de remise en question de l’homme idéal. Qui est véritablement l’être aimé ? Celui qui est autre, ou celui qui ne change jamais ?

    Personne aux deux personnes, les identités se perdent, et le cœur se singe. Ciao/ Adios el macho. Et dans le bouleversement qu’engendre cette possession, Pablo Berger célèbre la beauté de la femme (é)perdue, comme une fleur qui ne fane jamais, mais se renouvelle sans cesse. Il y a quelque chose de magique dans cette redécouverte. Comme une première fois, et ses regards étincelants. A l’image de cette danse passionnée et mouvementée sur l’hypnotique Abracadabra du Steve Miller Band, et le rapprochement des corps comme une confidence, un aveu sur I’m Not in Love. La magie de ces fièvres du samedi soir, sans doute.

    Comme dans la fable déroutante Rêve de Singe de Marco Ferreri, la figure du singe prend elle aussi une importance toute particulière : non seulement symbole d’une virilité à retrouver et d’un machisme à poignarder, elle jonche le récit pour personnifier la schizophrénie, la pulsion meurtrière tout en étant le reflet de l’étranger intérieur. Tuer le singe, seule manière d’être véritablement libre au final. Dans cette même logique, les libellules se font décoratives, comme pour symboliser l’envol en germe dans la quête de Carmen. Émancipation réaffirmée par son dernier acte pluvieux : Abracadabra invite donc les femmes à reprendre le contrôle de leur vie, par l’abandon et la fuite en avant. Se détourner des Hommes pour construire sa propre destinée et repartir sur des bases solides en somme. Radical, et un peu déconcertant. Comme une inversion au Calmos de Bertrand Blier, et ses femmes à délaisser pour du bon pinard et du pâté.

    Dans l’absurde et le burlesque, Pablo Berger se construit son petit univers, impitoyable et hypnotique, là où s’écume le kitsch visuel et le plaisir du conte. L’étrangeté vient par ailleurs alimenter le comique de situation : d’une visite d’appartement influencée par L’Exorciste, à un meublé échangiste plus suédois qu’hispanique, Abracadabra ne manque pas de dérision, dans son portrait émancipatoire. Une œuvre qui a du slip, pour sûr. Maribel Verdú rayonne, tandis qu’Antonio de la Torre en impose, entre tendresse, « beaufitude » et animalité. Abracadabra surprend donc, par sa fraîcheur ibérique, mais surtout par sa maîtrise des tonalités : de la légèreté comique à la délicatesse de sa fantaisie, Abracadabra manie sa formule magique comme un concentré de dureté dans l’existence, et de magie dans l’(extra)ordinaire. L’influence Allenienne, peut-être, comme une rose pourpre de Madrid qui aurait rencontré son Homme irrationnel.

    I see magic in your eyes
    I hear the magic in your sighs
    Just when I think I'm gonna get away
    I hear those words that you always say:
    Abra-abra-cadabra.

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    Gustave Aurèle
    Gustave Aurèle

    137 abonnés 2 418 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 octobre 2018
    Le film commence comme une comédie mais plus on avance dans l'histoire et plus il prend un virage dramatique. Bien.
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