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Olivier Barlet
299 abonnés
396 critiques
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3,0
Publiée le 8 janvier 2016
(...) Mais si cette voix se fait volontiers personnelle, c'est que la réalisatrice voudrait communiquer l'émotion qui est la sienne, celle de la mémoire et de la perte mais celle aussi de sa découverte d'une culture d'humanité et de solidarité. Sa crainte est de voir se déliter sous l'effet des jeux d'intérêt et de la mondialisation la force de cette civilisation. (...) Entre indignation et émotion, entre le Plateau et l'Anse Bernard, ce film se faufile ainsi dans les méandres du souvenir et de l'espoir que les jeunes changeront les données, mais il ne capte d'eux que des sportifs sur la Corniche : des rappeurs aux "Y'en a marre" ou initiateurs en tous genres, les jeunes forces vives du pays sont absentes de ce documentaire axé sur la nostalgie d'un passé dont les contradictions ne sont pas non plus abordées. Honnête évocation personnelle d'une relation authentique, il peine ainsi à rendre compte de la dynamique du Dakar d'aujourd'hui.
Florence Arrigoni Neri a vécu une quinzaine d'années à cheval entre Paris et Dakar avec son compagnon sénégalais. À la mort de celui-ci, elle retourne au Sénégal pour y filmer le temps qui passe, l'impermanence des choses et des êtres. À rebours d'un documentaire de cartes postales aux étapes obligées (l'île de Gorée, le cap Manuel, le phare des Mamelles, la place de l'Indépendance...) elle dresse une cartographie personnelle de Dakar. Si personnelle qu'elle peine à la faire partager aux spectateurs, même à ceux qui y auraient vécu.
Ce documentaire confidentiel est sorti le 6 janvier dans une seule salle parisienne, l'Espace Saint-Michel, où il partageait l'affiche avec d'autres films. Tout au plus aura-t-il été vu en première semaine par 400 personnes. En d'autres termes à chaque spectateur qui est allé voir "Dakar, ta nostalgie" 100.000 sont allés voir Star Wars VII. On ne saurait leur donner tort.
Emouvante déambulation dans le Dakar d'aujourd'hui amnésique de celui d'hier, orphelin de ses figures emportées avec fatalité, par le moindre aléa de santé, et de ses lieux décimés par une modernité mercantile indifférente au devoir de mémoire d'une culture ancestrale de l'Afrique. La voix de Clémentine Célarié (née à Dakar) nous transporte en nous diffusant les souvenirs de la réalisatrice Florence Arrigoni Neri qui a écrit et produit seule ce témoignage libre (du formatage imposé du genre) qui nous rappelle les valeurs essentielles de la vie. Nécessaire rappel à l'ordre des bon sentiments humains.