Ceci fait quelques temps que je voulais voir ce film et commencer ainsi la filmographie de Borzage, c'est chose faite à présent, et ce film me conforte dans l'idée que le cinéma est un art sublime qui va immortaliser les choses, ici la ravissante Janet Gaynor sera jeune pour l'éternité. C'est incroyable de se dire que tous les gens qui ont fait ce film, qui ont vu ce film à sa sortie sont mort ou extrêmement vieux, et que pourtant ce film qui a presque 83 ans transmet depuis tout ce temps la même beauté, ces visages qui n'ont pas vieilli. J'en suis donc convaincu pour être immortel, il faut faire acteur de cinéma.
Alors le film est absolument splendide, une mise en scène à la fois sobre, mais tellement belle, des acteurs parfaits, une photographie somptueuse, un final grandiose, tellement émouvant… Pas besoin d'artifices ici, on a des personnages assez communs, le coureur de jupon, le bon gars, la fille un peu voleuse, mais qui a bon fond, et pourtant Borzage nous offre un film absolument sublime, une histoire non seulement universelle, mais terriblement touchante et belle, quelque chose d'atemporel.
Alors je dois quand même dire que le début ne laissait pas présager ça, j'ai eu un peu de mal à entrer dans le film, jusqu'à qu'il rentre de la guerre en fait.
Alors ça n'a strictement rien à voir, mais ce film c'est l'inverse du soldat dieu, le dernier Wakamatsu, où un infirme de guerre faisait le mal, et étant profondément mauvais, tout en étant adulé, ici c'est l'inverse, il tente de faire le bien, tout en étant un peu abandonné. L'un tente de se reconstruire, pendant que l'autre ne cherche qu'à détruire.
Toujours est il que Lucky Star a une force, une puissance rare, rares sont les films qui depuis ont réussi à sublime ainsi une histoire d'amour, et surtout à arriver à quelque chose d'aussi simple, d'aussi pur.