Derniers Avis sur Tamasha

Un jeune couple Indien se rencontre et se lâche dans la liberté totale de leur petite semaine de vacances en Corse. Ne brûlant que de rêves et de contes, l’homme propose de cacher qui ils sont à la ville, identité comprise, de jouer non stop dans l’extravagance improvisée et le flot onirique de leurs imaginations juvéniles, et de réaliser ainsi la romance la plus extraordinaire de leurs vies.
Trois ans plus tard, entre leurs copains, leurs familles et leurs boulots respectifs, ils se croisent par hasard à Dehli où le type s’avère un manager d’entreprise boursière dont la vie programmée, raisonnable, stressée à mort et castrée de bienséance et de conventions le rétrograde cruellement aux yeux de celle qu’il n’a jamais oubliée. La situation prend un tour insupportable.
Cette tendre comédie romantique et musicale est un pamphlet contre les masques que la société exige de nous voir porter, et un plaidoyer en faveur du courage de réaliser son talent personnel, d’accomplir son rêve d’enfant et d’oser vivre le trésor que chacun porte en son cœur.
La tradition bollywoodienne se retrouve par ses fréquentes scènes musicales qui en disent plus long sans paroles, ses flashes-back, ses rythmes fréquemment cassés, un peu trop peut-être, et son ambiance sensible, habile, joyeuse, touchante et colorée. Malgré quelques longueurs cette romantique fresque philosophique parvient à nous prendre sans nous lâcher jusqu’au bout, et s’appréciera en VO grâce aux acrobaties des dialogues mêlés d’hindi, d’anglais et de français.

Après une introduction poussive et un peu brouillonne, Imtiaz Ali parvient à nous faire réfléchir sur le tamasha ou "spectacle" de la vie auquel nous jouons tous un rôle. Une idée tout à fait intéressante à traiter si on considère le "métro-boulot-dodo" de beaucoup de gens. Malgré la performance très moyenne de Ranbir Kapoor, le film prend de la consistance au fil des minutes lorsque le pauvre Ved se demande s’il doit devenir ce qu’il est vraiment pour reconquérir sa belle, l’excellente Deepika Padukone, la seule qui a compris qui il était vraiment (Ah, les femmes…). Le film flirte ainsi avec la zone de folie, là où la connaissance de soi et les sentiments sont flouent. Et on sent qu’il ne faut pas grand-chose pour que la situation dérape ! C’est à mon sens la plus grande réussite de ce film qui a également bien su gérer le placement des chansons. Par contre la réalisation déçoit en termes de montage des scènes, du peu d’acteurs, des mélanges de flashs-back incohérents et même au niveau des couleurs (en Corse). Mon impression est donc mitigée : 11/20.

Un film sur les semblants et les faux-semblants qui permet de poser de nombreuses questions comme : "Est-ce qu'un amour peut survivre si une personne n'est plus comme lors de la rencontre ?" ou "Faut-il changer quitte à ne plus être soi-même pour plaire à une personne, à la société ou à sa famille". La première partie, quand les personnages se rencontrent en Corse, est assez classique et permet d'installer une alchimie entre les deux personnages par contre le reste du film est assez original dans le déroulement puisque différent de ce que l'on a l'habitude de voir. Ce passage montre comment ce personnage tourmenté se bat avec lui-même, on n'est pas loin de la schizophrénie ce qui donne beaucoup de liberté à Ranbir Kapoor qui sort une très bonne performance. Le film est pas mal et toutes les scènes où ce dernier apparaît avec la superbe Deepika Padukone sont très réussies, mais je suis sûr que j'aurais plus apprécié l'ensemble sans les interludes musicaux qui sont mauvais et très longs ce qui casse à chaque fois ce qui est construit avant.