Mettre en lumière la vie de la comtesse de Verrue, et par la même occasion les relations diplomatiques de la fin du XVIIe siècle européen, en voilà une bonne idée. De façon très romancée, certes, puisque certaines parties du film sont complètement fictives, mais après tout pourquoi pas. Le décorum historique est réussi, de même que l'ambiance musicale, assez proche de celle d'un "Barry Lyndon". Timothy Dalton est convainquant, Valeria Golino ne l'est pas moins, donc ici aussi RAS. Malgré ses qualités évidentes, "La putain du roi" ne parvient pourtant pas à se hisser au rang des chef-d'œuvre, et de loin. Pour commencer, l'intrigue est trop déséquilibrée. Pépère dans les premières minutes, le film devient clairement emmerdant ensuite, pour reprendre du poil de la bête au milieu, avant de retomber dans un monotonie regrettable. Le duel final, aux accents très barry-lyndoniens, ne parvient pas à conférer au film une intensité dramatique suffisantes. Inégal, "La putain du roi" décevra aussi l'historien passionné de géopolitique. Les relations franco-piémontaises sont à peine esquissées, et c'est encore pire pour les autres Etats italiens ou encore l'Espagne. Alex Corti favorise l'amourette aux dépens du reste, ce qui est fort dommage.