La découverte des milieux spécialisés pour accueillir les handicapés en rééducation risque d'en ébranler plus d'un, grâce à sa volonté de réalisme, d'humour toujours mêlé à une pointe de cynisme, et des jeunes acteurs qui brillent même s'ils ne sont pas vraiment dans ces conditions d'handicap, on y croit fermement. La vie du chanteur de rap Grand Corps Malade qui découvre en même temps que nous ces milieux particuliers, où les jeunes désabusés de leur propre avenir nous touchent, mais où le sujet, très grave, est pris avec un second degré humoristique toujours frais et agréable. On ressort du film, malgré ce thème dur, avec un sourire et l'envie de progresser soi-même qui fait du bien. Subjectivement, la BO ne m'a pas touchée, n'appréciant pas ce style de musique, mais le thème se le devait, en bon rappeur qu'est le héros de l'histoire. Un peu trop d'humour aussi ponctuellement, ce qui peut freiner l'émotion, mais cela reste très léger comme défaut, et l'on est majoritairement bien contents que le film n'use pas de l'handicap comme "tire-mouchoirs" abusif, chapeau sur ce point. Au plus proche de la vérité, les accompagnants nous semblent des héros qui subissent, eux aussi, des difficultés au quotidien (quel métier éprouvant), et l'on adore alors le kiné, et l'aide de vie qui marche au ralenti et fait languir ses patients (un bon rire assumé). De même, quelques situations se démarquent : la piscine (avec le jeune Toussaint qui reste sous le séchoir), la recherche de l'amour qui est tendre, les séances de kiné qui ont des effets cocasses sur les messieurs... On ne regrette pas d'être entrés dans ces milieux qui auraient pu nous faire pleurer comme des Madeleine, mais finalement nous collent la banane en compagnie de jeunes acteurs formidables.