Mother! est un film à la fois simple et complexe. Simple car les sujets qui y sont abordés le sont : la religion, la vie, la mort, l'amour, le couple, la création/destruction. Il était donc évident, que pour ne pas tomber dans une bible imagée, le réalisateur devait trouver comment installer différemment ce thème principale : Dieu, La Terre, l'Humanité, dans une scène qui serait l'allégorie de nos sociétés et de notre monde.
Le film n'est donc qu'une longue métaphore emplie d'allégories et de références. Je préfère en savoir le minimum possible avant d'aller voir un film, c'est donc au fil de mon visionnage que je recoupais les morceaux, retrouvais les références etc....
Les sens sont assez simples à comprendre :
Javier Bardem incarne un Dieu aimant et indulgent, directement tiré de la Bible, a déjà écrit un livre renommé (l'Ancien Testament) Jennifer Lawrence est la Mère Nature. L'Homme qui arrive en premier est Adam, il fume, il est le premier à incommoder mère nature avec sa pollution. Durant la nuit, avec DIeu dans la chambre, ils créent Eve. Eve est attirée par le fruit défendu qui est la pierre (pomme) que Javier B (Dieu) conserve dans son bureau (le jardin d'Eden). Du moment où cette pierre est cassée à cause d'Eve, l'horreur se multiplie, tout d'abord les deux frères qui s'entre tuent (référence biblique), ensuite la Terre (la maison) dont mère nature prend soin devient saturée, abîmée, squattée, maltraitée. Elle tombe enceinte, Javier Bardem écrit alors son 2ème bouquin : le Nouveau Testament. Donc l'état du monde devient catastrophique, on comprend le sacrifice du bébé (Jésus) dont la chair est consommée, et pourtant Javier les pardonne.
C'est à ce moment là que je ne comprends pas certaine critiques : le personnage de Jennifer Lawrence n'est pas passif,
elle supplie Javier Bardem de les faire sortir, et je vous rappel que c'est elle qui incendie la maison au final.
Pareil pour ceux qui disent qu'il n'y a pas de fin, il y a une chute :
c'est que tout est un cycle infini, une boucle, qui recommence sans cesse, et c'est Javier Bardem (Dieu) qui refait sans cesse recommencer cette boucle. Par conséquent, le début est la fin, la fin est le début du film.
Enfin, les scènes d'horreurs de la fin sont là pour montrer la saturation, l'étouffement, et justement les horreurs que subit et voit au quotidien la Terre et mère Nature, si elles avaient la capacité de voir.
Pour conclure, je ne trouve pas du tout que ce film est trop compliqué à comprendre, quelqu'un connaissant à minima les basiques religieux s'y retrouve facilement. Je trouve que chaque choix, de chaque image, chaque jeu de caméra, chaque bruitage ont été choisis avec soins. Le jeu des acteurs principaux est superbe.
La seule raison pour laquelle je n'accorde pas cinq étoiles à ce film, c'est parce qu'il y a en effet des lourdeurs à certains moments de la fin, et parce-que la conclusion du film est, que nous, l'humanité,
étions déjà destinés à finir comme ça, que les cartes sont déjà écrites, puisque tout n'est qu'un cycle recommençant sans cesse. Alors nous connaissons déjà l'issue.
La question que j'aurais donc à poser au réalisateur est : "et maintenant ?", vous nous montrez un film qui montre à quel point nous l'humanité maltraitons la planète, mais au lieu de nous dire : "vous pouvez encore changer les choses", votre film porte comme message que
tout est déjà écrit, et que tout va finir dans un bain de sang.
Alors en quoi votre film apporte quelque chose ? En quoi nous pousse t-il à réagir ? A se battre ?