Premier film du projet Itoh, le long-métrage renoue avec deux genres de prédilections du cinéma à spectacle japonais : le steampunk et les réflexions métaphysiques.
Imaginer que les auteurs ont croisés respectivement, les concepts de Frankenstein, Sherlock Holmes, le film Steamboy et The End of Evangelion.
Le film part dans tous les sens, avec une successions de scènes d'actions plus monumentales les unes après les autres, parsemé de longs dialogues sur la définition de l'âme, sa présence, son absence, son origine, les questionnement sur la capacité de l'homme à pouvoir en créer une.
Et c'est le gros reproche à faire dans le film : n'y chercher aucune logique, l'histoire n'a ni queue ni tête, des types deviennent subitement des alliés des héros alors qu'ils n'ont aucun intérêt à l'être.
Des personnages font une chose et son contraire 20 minutes plus tard. On nous envoie à la figure des concepts steampunk qui n'ont aucun rapport avec l'intrigue du film, ça arrive n'importe comment, et ce n'est plus utilisé par la suite.
Et comme tous ces films des années 80-90, les fans d'animés peuvent souffler après le film, en se disant : "c'est un chef d'œuvre, j'ai rien compris!"
Associer tout ce beau bordel avec le fait que cet univers soit peuplé de cadavres ramenés à la vie pour devenir des esclaves, c'est un mindfuck géant assuré.
Comme dans beaucoup de film d'action, les personnages passent leur temps à risquer leurs vies comme si ça n'avait pas la moindre importance.
Le final est gargantuesque à souhait, tout le sort de l'humanité repose sur les épaules du héros, des histoires d'âmes aspirées, de liberté redonnées aux cadavres.
L'œuvre n'est pas exempt de qualités : une animation somptueuse, une fluidité dans toutes les scènes d'actions, des détails très travaillés dans chaque scène, mise au monde par l'excellent Wit Studio (Attack on Titans, le film Hal et actuellement en diffusion la série Kabaneri of the Iron Fortress toujours dans l'univers steampunk).
Il faut saluer l'audace des auteurs, que d'adapter une oeuvre sans la moindre démarche mercantile, à des années-lumières des blockbusters tous publics.
Une oeuvre à voir par culture générale et pour contempler le travail extraordinaire des animateurs.