Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
keser
23 abonnés
56 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 16 décembre 2016
Un prix de la mise en scène très amplement mérité voila ce qu'on retient globalement du film. En effet le film est incroyablement immersif pourtant des fois avec des plans très simples mais la lumière étant tellement travaillée on est complètement emporté. Pour ce qui est de la forme donc parfait mais malheureusement le fond en pâtit énormément ce qui est dommage. On se perd un peu dans le fil de l'histoire malgré tout très belle découverte qui nous vient de Roumanie.
Nous voici devant un film au réalisateur méconnu pour ma part. Je me suis donc rendu assez septique à la séance ( sous un scénario légèrement simpliste mais pourquoi pas crédible, on comprends la remise en question (notamment à cause de l'agression) en question vis à vis de ce qu'il a pu inculquer à sa fille... LE réalisateur nous dresse le portrait de son pays à travers une histoire simple mais efficace (même au niveau de la prestation des acteurs). Il s’intéresse ici notamment à la corruption qui gangrène son pays ainsi qu’à l’insécurité en plaçant son personnage face à un dilemme moral (on est ainsi plus ou moins dans l'actualité de la société de certains pays). Alors qu’il fait tout pour permettre à sa fille de poursuivre ses études en Angleterre et quitter ainsi son pays qu’il juge « corrompu et invivable pour réussir sa vie ". Pendant 2h, on suit les longs plans-séquences ou l'on voit l'acteur se débattre en sa femme dépressive (mais qu'il n'aime plus (enfin dans la théorie je pense^^), les soucis de sa fille... Brillant, passionnant, implacable bien que plein d’espoir et « Baccalauréat » est un film que j'ai trouvé totalement abouti de A à Z (me donnant l'envie de découvrir les quelques autres oeuvres). On est tenu de bout en bout, une fois la mise en route quelques peu un peu longue; et les personnages mis en avant. Sans payer de mine, il se révèle passionnant comme l'ait parfois certains films que l'on classifie de grand cinéma. Avec une certaine intensité qui n'ait pas là pour rien et qui est "je pense" , indispensable pour toucher le spectateur au plus près. Comme si le film était autobiographique, tellement l'ensemble est prenant. Pour du cinéma à moitié Roumain, je dois dire ; que j'ai agréablement té surpris. Ou le film virerait parfois au polar noir (petit bémol quant au scénario ou il se complique sur la dernière demi-heure. Un peu inutilement à mon gout. Mais ou malgré cela, on ressent un souffle d'espoir en ce qui concerne la jeunesse bien décidée à ne pas reproduire les erreurs passées... Certains regretteront la longueur par moment, mais également la prévisibilité du scénario ; mais pour ma part ; cela ne m'a pas empéché d'apprécier le film à sa juste valeur. Mais pour le public, cela sera quitte ou double. Soit on est assez vite captiver par la chose et un scénario implacable hanté par les fantômes du passé... Soit on accroche pas, et on change de film. Mais cela reste une bonne surprise.
Un petit film qui dit beaucoup de choses, notamment sur la société roumaine, ou plutôt sur ce qu'elle est devenue, individualiste et désespérée, et au milieu de tout ça un père va se sacrifier pour sa fille en proie aux séquelles d'une agression physique, la veille de son épreuve de baccalauréat, déterminante pour son avenir, qui semblait déjà tout tracé. Le film interroge surtout sur la place réelle de la morale dans cette histoire, il aurait été "logique" de prendre parti pour le père et l'injustice des circonstances mais ce dernier profite tout de même de son statut pour enfreindre la loi, il finit même par comprendre que la situation va trop loin et lui échappe, sa fille se retourne même contre lui, du coup une bonne partie est aussi réservée à renouer leur relation. L'excellente idée de Mungiu vient du fait que le point de vue reste exclusivement du côté du père, l'événement fondateur (l'agression) n'est même pas montrée, la mise en scène fait des choix justes pour garder une ligne de conduite qui fonctionne très bien, et le film réussit même a être rocambolesque tout en préservant une grande part de réalisme, ce n'est jamais sensationnaliste (en terme de revanche punitive exacerbée). Et même si la fin apparait un peu comme un "tout ça pour ça" c'est aussi relatif à la simplicité du fonctionnement d'un scénario qui ne s'intéresse pas au dénouement, c'est tout ce qu'il raconte en sous-texte qui l'est (intéressant). Prenant.et surprenant.
si le seul but du film était de montrer une Roumanie pauvre, austère et en proie à la corruption, le pari est gagné. Pour le reste, le film rivalise dans ses acteurs dénués de tout charisme, dans sa longueur inutile, sa dramaturgie linéaire et les quelques questions soulevées dans son synopsis épais comme du papier à rouler sans réponse. Pas du tout fonctionné !
Christian Mungiu devient un habitué des prix à Cannes. Il récidive cette fois avec une œuvre originale, âpre, "Baccalauréat", dont la bande-annonce laissait penser qu'il s'agirait d'une histoire intimiste d'une famille, traversée par l'agression sexuelle de la fille. En réalité, Mungiu raconte avec cette famille tout un pays, le sien, la Roumanie, un pays qui a encore du mal à se relever du communisme et à se défaire d'une corruption ambiante, du mensonge, de la tromperie, de la pauvreté culturelle et de la violence des rapports sociaux. "Baccalauréat" se regarde aussi comme un simple polar où l'on comprend très vite qu'il se trame une vengeance autour du père. C'est tout l'intérêt de ce film qui est une œuvre à facettes. Tout autant roman familial, thriller psychologique, pamphlet politique, le film rappelle le génie grave et austère de Pialat. Le mise en scène, à juste titre récompensée, est précise, intelligente, comme cette scène incroyable où le héros se retrouve avec un ami policier dans la montagne, à regarder les sommets désormais barrés par des arbres, pendant que son ami observe le vide. Régulièrement, la caméra s'arrête sur le dos des protagonistes, pendant que la comédie du monde se joue devant eux. Mungiu échappe à toute démonstration émotionnelle. Il propose une œuvre moins austère que "4 mois, 3 semaines, 2 jours" ou "Au-delà des collines", une œuvre dense et habitée par les fantômes de la désolation communiste. Une des meilleures scènes d'ailleurs se passe dans une bibliothèque où l'on découvre la pénurie intellectuelle dans le pays. "Baccalauréat" est assurément un grand film qui derrière cette vague fiction familiale, raconte un pays et une Europe au bord de la rupture.
Sortir à tout prix de la corruption, facile à dire mais difficile à réaliser lorsque le pays en est la proie depuis des décennies. Dans "Baccalauréat", on suit un père qui a élevé sa fille dans l'honnêteté et l'a poussé dans les études pour obtenir une bourse, graal pour quitter le pays. Mais voilà que le premier jour du bac, sa fille se fait agresser. Par peur que son bac ne le suit pas attribuer avec les notes attendues, le père décide d'enfreindre ses principes. Mais tout n'est pas si simple. L'histoire est intéressante pour comprendre un pays qui essaie de sortir de la corruption entre les différents milieux sociaux et les générations. Le rôle du père banal est très bien trouvé et son interprète est excellent. La réalisation est sobre pour qu'on s'attache à son personnage, avec une petite pointe d'esthétisme par moment qui est bien agréable. Les acteurs sont très bons. Un bon film qui nous en apprend un peu plus sur la Roumanie d'aujourd'hui.
La première image, celle d’un quartier éclaboussant de pauvreté, laisse augurer un film sombre, à l’intrigue complexe et élaborée, dopé par un suspense palpable dans le premier quart d’heure. Puis on s’aperçoit que le scénario s’enlise doucement car il ne se passe décidemment pas grand-chose. Le personnage principal ainsi que l’atmosphère m’ont fait davantage penser à un épisode de l’inspecteur Derrick qu’à une œuvre présentée au festival de Cannes. On suit sans grande passion le cheminement d'un bon père de famille, notable médecin, amené à compromettre sa probité pour venir en aide à sa fille, agressée à quelques jours de l’examen du baccalauréat. Le sens profond du film nous conduit à découvrir l'envers du décor de la vie quotidienne en Roumanie, dans une petite ville ordinaire, surfant sur une corruption qui ne dit pas son nom, avec ses petits arrangements, jusque dans les sphères de l’administration. Dans ce film, il est question du bien et du mal, d'honnêteté et de son contraire et de tout ce qui peut être fait pour effacer le préjudice subi après un acte sordide. Le tout est illustré par des dilemmes moraux auxquels le personnage fait face, à travers une atmosphère oppressante. La fin du film n'apporte pas de vraies réponses et se noie dans d’interminables atermoiements. Le personnage de ce père dévoué est quand même bien disséqué et ses tourments intérieurs bien analysés. Pas inintéressant donc car on se surprend à suivre l’intrigue mais pas renversant non plus car il manque un dynamisme qui aurait pu faire nettement pencher la balance.
Un joli drame qui questionne sur la réussite et les moyens d'y parvenir avec pour unique but : fuir un pays considéré comme sans avenir et où l'ombre de Ceausescu suinte toujours ... un peu long toutefois !
Baccalauréat est le genre de film venant de la Roumanie. Un film socialement dur, parfois glauque d'un père de famille qui fait tout pour que sa fille est la meilleure des scolarités. Il y a parfois, même trop de longueur, on avance sans vraiment voir le bout du tunnel et malgré les acteurs plutôt bons, Baccalauréat donne l'impression d'avoir regardé un film saccadé d'images dont l'intérêt rétrécie de minutes en minutes.
Un film social très fort et bien interprété . Sur un combat d'un père qui au risque de flouer ses propres principes pour offrir à sa fille un avenir plus radieux hors de son pays natal .
J'ai toujours de la difficulté avec ce cinéaste mais il sait mener son scénario avec rigueur et grande maitrise. Les acteurs sont excellents. La faute à sa ténacité à montrer .a noirceur qui sommeille en tout homme et .même chez beaucoup de femmes. Qu'il continue, on ira le voir même si cela fait mal...
Cristian Mungiu nous tient en haleine jusqu'au dénouement final malgré quelques longueurs. Certaines scènes auraient pu être coupées pour rajouter du dynamisme à l'ensemble.
Les dialogues sont bien écrits mais semblent être prononcés au seul nom du réalisateur. L'empathie ressentie est indéniable et l'on voudrait soutenir ces familles dans ses difficultés. La société roumaine semble encore murmurer face à une bureaucratie post communiste qui lui rappelle quotidiennement sa permanente médiation. Cette intercession vue sous un biais chrétien et sociétal fait l'objet d'un dispositif de mise-en-scène bien mené. Seulement, le caractère monocorde de l'ensemble ne fait que refléter l'intention de l'auteur. La corruption se fluidifie malgré l'honnêteté des personnages et devient l'affirmation d'une sorte de soft power inapproprié et opportun, rendant le film "indigne" d'une compétition officielle à Cannes.
Un film toujours en mouvement, très condensé sur quelques jours, brillant dans sa mise en scène et son interprétation, filmé au plus près des personnages et de leurs problématiques. Mais aussi un film très sombre et désespéré sur la Roumanie d'aujourd'hui et ses habitants si... "serviables".
L'engrenage dans lequel se trouve pris un homme qui veut à toutes forces permettre à sa fille de quitter la Roumanie pour faire de hautes études en Angleterre, afin d'y mener une vie différente de la sienne, est décrit avec une grande finesse psychologique. Il n'y a pas de bons et de méchants dans ce film, sauf peut-être le proviseur hypocrite, mais des femmes et des hommes qui cherchent à s'en tirer dans un pays pauvre en proie à la corruption. Le film souffre néanmoins de quelques faiblesses, par exemple il se disperse un peu avec quelques scènes inutiles qui n'ajoutent rien et ne trouvent pas d'explication. Le propos est aussi un peu naïf. Un homme ayant vécu dans un pays occidental saurait que la corruption n'est pas l'apanage de la Roumanie et qu'il n'existe pas de pays "normaux". Il y a seulement des pays plus riches que d'autres, où la corruption prend d'autres formes et où il existe un peu plus d'espace pour se tenir à l'écart des combines, du moins pour une partie de la population. En dépit de cette idéologie naïve et de son final moraliste, Baccalaureat est néanmoins un excellent film qui émeut et tient en haleine.