Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Dominique Appietto
27 abonnés
4 critiques
Suivre son activité
5,0
Publiée le 6 août 2017
La dérive d'une jeunesse, le cheminement de la violence, la Corse des années 90, tout est là pour donner du cliché. Une des scène du film dévoilée avant la sortie avait de quoi faire peur quand à la finalité d'Une vie violente - un film facile et complaisant plein d'acteurs à l'accent forcé -. Il n'en est rien. C'est plutôt dans la délicatesse que Thierry de Peretti place son film. Délicatesse d'une caméra toujours en retrait. Ici derrière un mur, là derrière un grillage, toujours à distance des hommes. Comme si cette caméra était l'intrus.Quand elle film cette scène 'entre femmes", ou quand elle est dans une pièce pour en filmer une autre... Quel sens du cadre ! Le photographe que je suis y-est tellement sensible. Les références, si on devait en trouver, sont dans les films des années 70. Francesco Rosi peut être et son "Main basse sur la Ville"' mais aussi "Mean Streets" de Scorsese. Mais ça s'arrête là car Une vie Violente n'est pas un film bourrés de références. C'est au contraire un film bourré de nouveautés. Le film d'un cinéaste nouveau. Depuis des années en France on attend ce film. On attend un genre d'Audiard sans les tics d'Audiard. On attend ce film à la fois ample et intime, violent et doux. Le voilà. Ces années, je les ai connues à travers la télévision, à la fois proche et loin des évènements, comme les a connues le réalisateur lui même, je ne me hasarderai pas à dire si tel où tel personnage y est justement représenté ou si tel ou tel évènement est vrai. Mais il faut reconnaître combien la Corse, une jeunesse corse,des année de plomb, un climat, une atmosphère, nous pètent la gueule. Nous y sommes. Entre une interview de Kurt Cobain, un poster tout droit sorti de Scarface et un autre d'Elvis Costello, tout est dit. N'oublions pas de signaler que la bande d'acteurs est magnifique. On ne saurait dire si tel ou tel autre est professionnel ou amateur. Ils ont tous cette vérité. N'oublions pas de louer la photographie qui oscille du clair obscur à des bleus presque irréels sur la méditerranée. A l'instant, je pense à James Gray, mon cinéaste actuezl préféré. .... James Gray a fait Little Odessa et après, il a enchaîné avec "The Yards".Et bien ! Thierry de Peretti nous offre là là son "The yards" à lui.
L’histoire commence à Paris en 2001 où Stéphane (Jean MICHELANGELI) apprend l’assassinat de son ami d’enfance Christophe (Henry-Noël TABARY). Il retourne en Corse pour son enterrement. Retour aux années 1990’ [le F.L.N.C. (Front de Libération Nationale Corse) est scindé alors en 2 branches rivales, le F.L.N.C. Canal Historique et le F.L.N.C. Canal Habituel] et flash-back sur son adolescence et sa vie de jeune adulte à Bastia ;spoiler: il rend service à certains nationalistes (transport d’armes), ce lui vaut d’être arrêté et de séjourner en prison où il rencontre d’autres nationalistes. Le film raconte son action politique et clandestine. Son intérêt réside dans son aspect réaliste, presque documentaire mais l’histoire est complexe, difficile à suivre pour des non Corses ; le film a, néanmoins, le mérite d’exister et d’évoquer les relations troubles des nationalistes avec le Milieu et les hommes politiques, le racket et la spéculation immobilière. Le monde des nationalistes reste un univers d’hommes, imprégnés de testostérone et qui règlent les problèmes à coups de flingues. Difficile de s’y intéresser (sans parler d’identification), d’autant que certains parent leurs actes de discours pseudo-marxistes, se référant au Peuple et à sa défense, tout en étant minoritaires et non représentatifs. Les uns sont aliénés par la cause qu’ils croient défendre (Stéphane), les autres sont avides de pouvoir et d’argent. Le film aurait mérité d’être plus didactique mais, selon le réalisateur, cela n’est pas le sujet qui est, pour lui, le parcours d’un jeune Corse. .