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Pascal I
756 abonnés
4 121 critiques
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3,5
Publiée le 8 octobre 2018
Une belle réussite avec un sujet "tendu". Malgré quelques errements, le film côtoie le drame et le documentaire. Très didactique, une bonne explication des enjeux et des intervenants. Film froid et souvent fataliste. A découvrir ! 3.5/5 !!!
Rien de très nouveau sous le soleil de Corse : la division des nationalistes en deux factions rivales, les guerres fratricides, les menaces, l’orgueil, la peur, les exécutions, les attentats à la bombe, le droit du sang et par-dessus tout ça l’inexorable fatalité qui plane comme dans les tragédies classiques. Si le film néanmoins nous touche, c’est parce que cela s’incarne dans un personnage, dans un visage, dans un des acteurs de l’implacable drame. Les scènes les plus touchantes arrivent à la fin du film. En voyant et en entendant un groupe de femmes corses discuter des évènements en présence d’une mère dont le fils est menacé de mort, en observant ce dernier, en le suivant, en l’écoutant, on perçoit pleinement la sorte de malédiction qui pèse sur les destinées et les aberrations auxquelles conduit l’engrenage infernal des actes de violence. Auparavant, le film alterne avec pas mal de brio les scènes bavardes mais pas ennuyeuses (car, bien sûr, on débat beaucoup, on s’affronte verbalement) et les scènes de violence, le plus souvent laissées hors champ (sauf deux exceptions, m’a-t-il semblé, deux scènes que je trouve assez fâcheuses telles qu’elles apparaissent sur l’écran). Cela dit, malgré ses limites et son côté convenu, le film vaut largement la peine d’être vu. 7/10
Les ouvriers agricoles ramassent des fruits à même les arbres, et voilà que deux voitures arrivent en trombe dont deux hommes qui montent dans une première et se font tirer dessus ; les assassins, pour seul geste de repentance, adressent aux ouvriers un chut qui dit tout de l'omerta glaciale qui hante la Corse. Le film "Une vie violente" porte parfaitement son titre. La violence hante l'ile dans sa plus totale intimité. D'un côté, il y a les hommes, qui, sous prétexte d'engagement politique, se mènent une guerre sans merci ; de l'autre côté, il y a les femmes qui subissent les incarcérations et les crimes de leur conjoint ou leurs fils. Le film peut paraître bavard. En vérité, il s'agit d'une véritable fresque historique et morale où la France dévoile son rapport trouble à une ile qui réclame depuis des décennies son indépendance. La force du film provient aussi qu'il raconte certes la Corse, disons une certaine Corse, mais aussi, de façon très dissimulée, aux horreurs qui se déroulent dans les cités de Marseille, où les trafics d'armes, la drogue, sans doute aussi l'orgueil, entraînent chaque semaine une disparition, aux yeux et au nez de la police. D'ailleurs, les forces de l'ordre sont totalement absentes de ce récit qu'on imagine évidemment autobiographique. Thierry de Peretti réussit un tour de force de mise en scène. Même sans connaissance des références historiques de la Corse, le spectateur se laisse porter dans un tourbillon de violence et de beauté grave.
Le "Gomorra" français, avec un contexte corse dépeint avec un réalisme saisissant. "Une vie violente" est un portrait marquant du nationalisme corse, dont les points communs avec la pègre sont légion : violence, crime organisé, loi du talion, et beaucoup de politique forment un cocktail à la Ken Loach pour le meilleur et sans fausse note. Les acteurs sont à la hauteur du sujet et de son traitement, la mise en scène sobre s'effaçant au profit de l'histoire. Un vrai film coup de poing à regarder pour connaître toutes les problématiques et les aspects du nationalisme corse.
Sujet peu traité au cinéma, le terrorisme corse des années 90 est le sujet d’Une vie violente. Le film de Thierry de Peretti montre donc le déchainement de violence qui régnait à cette époque sur l’Île de Beauté. Hélas, le cinéaste signe une œuvre très bavarde (enchainant les discussions politiques) mais n’arrive pas pour autant à caractériser suffisamment ses personnages pour les rendre attachants et pour réellement faire comprendre au spectateur qui est qui. Ainsi, il n’est pas toujours facile de comprendre les situations auxquelles nous assistons (les personnages ne sont plus en prison sans que l’on sache exactement quelle en est la raison même si on doute qu’ils ont fait leur temps ; on ne comprend pas véritablement pourquoi les règlements de comptes que subissent les personnages à la fin se déclenche tout à coup…). En outre, à l’aspect très bavard s’ajoute une mise en scène constituée souvent de très longs plans fixes, rendant le tout peu cinématographique (malgré le plan séquence d’ouverture et celui de fermeture qui sont tout deux de très forts moments de cinéma). Une vie violente est donc intéressant d’un point de vue historique mais on est très loin d’un grand film de mafieux.
Son ami Christophe s'étant fait assassiner, Stéphane, exilé à Paris, retourne en Corse pour les obsèques malgré les menaces de mort dont il fait l'objet. En effet, il y a quelques années, il a rejoint avec ses amis le mouvement indépendantiste.
Une vie violente est un film français de Thierry de Peretti sorti en 2017. Ce parcours est inspiré de celui de Nicolas de Montigny, nationaliste corse, assassiné à Bastia en 2001.
Une vie violente est un film plutôt pas mal sur le nationalisme corse et le grand banditisme. Le film montre la naiveté d'une certaine partie de la jeunesse corse (statistiquement peu nombreuse contrairement à un troisième âge légion...) qui rejoint les rangs des nationalistes pour mener un combat contre la France, puissance considérée comme coloniale. Naturellement, préférence corse oblige, les nationalistes adoptent vite face aux entrepreneurs des méthodes qui ressemblent à celles de la mafia, le racket appelé ici "Impot révolutionnaire"....quelle belle sémantique!
Et c'est là que le bât blesse. Si l'Etat français peut difficilement régler le problème (ou à bien d'autre chose à faire...), on constate dans le film que lorsqu'il y a confrontation, les nationalistes ne sont finalement pas de taille face aux méthodes radicales des mafieux. Une autre scène dans le film montrant les femmes corses d'âge mure dissertant pendant le thé avec philosophie de nationalisme et de trafic est très révélatrice de la résignation de la population.
A l'exception de quelques scènes viriles et machistes sans intérêt qui montre le "front bas" de certains protagonistes, reconnaissons au cinéaste d'origine corse d'avoir fait un film romancé mais pédagogique sur le sujet.
Bon, une vie violente n'atteint pas le niveau lyrique et tragique de Romanzo criminale ou d'Il était une fois en Amérique, mais cela reste tout de même une bonne surprise pour un film sur le nationalisme corse dont l'évocation des attentats aujourd'hui (hotels et villas "plastiqués" essentiellement...) "fait sourire" si on le compare au grand banditisme mexicain ou colombien ou à la déferlante meurtrière des "allumés" de Daesh.
Très bon film! il n'a pas vocation d'expliquer les mouvements nationalistes mais de relater un récit personnel d'un jeune nationaliste Corse, et de le relater surtout d'un point de vue interne, en transmettant les valeurs, les convictions politiques certes, mais surtout les émotions (qui sont souvent mises à l'écart dans ce genre de films). L'acteur principal est d'ailleurs remarquable et tient le rôle parfaitement ! Je recommande vivement.
De Thierry de PERETTI (2017). Tout d'abord comme dans ces précédents films, on voit sa grande connaissance de l'Ile de beauté. Autant dans lon histoire que sa complexité. C'est d'ailleurs la grande qualité du film! Celle de tenter (et c'est pas facile) d'expliquer ou du moins de montrer toute la complexité politico mafieuse de ce qui depuis les années 50/60 mine la Corse. Cela peut parraitre confus parfois, on perds le fil, on doute sur ce que l'on pense comprendre et c'est cela qui fait la force du film. Jusqu'à la fin plus tôt interrogative voire carrément désabusée! Bonne interprétation notamment des jeunes Jean MICHELANGELI, Henry-Noel TABARY.
Évocation des mouvements nationaliste corse et de leurs "combats", ce film se laisse regarder rien que pour la découverte du thème. Ceci dit, le rythme est assez lent et peut rebuter plus d'un spectateur.
Un tableau froid, où la caméra n'ose pas nous entraîner dans le pathos et nous livre une vision de documentaire d'une époque et d'une jeunesse en dérive. Ces choix de réalisation sont plutôt curieux, décevants, et laissent un goût amer de trop peu. Trop peu de contexte, trop peu de construction logique, trop peu de perspective et d'espoir...
Stéphane a dû quitter la Corse et vit à présent à Paris. Il décide de retourner sur son île après l’assassinat d’un de ses amis. C’est l’occasion de retracer son parcours et sa montée vers la radicalisation. Le film manque un peu de rythme au début mais cela permet de poser le décor, le contexte, les caractères des personnages, leurs relations. Tout semble très authentique. Ce film est très intéressant et crédible, il permet de voir ce qui peut mener un jeune homme à se radicaliser pour défendre l’indépendance de son territoire, comment tout peut dégénérer si rapidement et emporter chacun au-delà de ce qu’il envisageait, sans pouvoir l’éviter, une fois la main mise dans l’engrenage. On s’attache vraiment au personnage principal. Le suspens et la tension montent petit à petit avec une dernière partie assez glaçante car totalement réaliste.
L' on suit l'évolution d'un jeune homme ordinaire qui passe de l'étudiant à l'un des coordinateurs d'un mouvement d'autonomistes corse. La façon de tourner les séquences en style parfois reportage amène de la crédibilité au film.
Malgré quelques petites maladresses narratives et de légers anachronismes, on se laisse emporter dans ce bijou d'un réalisme brut et sans fard. Tout y est décrit avec sincérité. On ressent ici le Nationalisme Corse de cette génération comme une cause juste mais complètement utopiste, dépassée par les intérêts personnels mafieux et déchirée par des inspirations contradictoires. Les acteurs sont surprenants. L'atmosphère oscille entre la camaraderie ordinaire de jeunes bastiais et l'oppression d'une lutte armée absurde sans pitié. Cet équilibre donne à l'histoire une intensité et une vérité déroutantes auxquelles on ne peut qu'adhérer.
Superbe film psycho-sociologique plutôt que noir ou d'action (la scène des "pleureuses" censées consoler la mère du défunt assassiné est d'anthologie). On en oublie qu'il est inspiré de faits réels. Particulierement notable est la crédibilité de la mise en scène à décrire l'enchaînement des passions polémiques et l'emballement verbeux de l'idéologie politique. Réalisation de facture classique mais réussie, notamment pour capter les moments creux d'action. Acteurs tres convaincants.