Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Un visiteur
4,5
Publiée le 6 mai 2018
Une aventure digne des films de Wes Anderson. Plein de poésie, d’humour. Et une belle morale. On comprend pourquoi une telle distribution s’est laissée tenter par le scénario.
Le texan Wes Anderson remet le couvert 10 ans après le cultissime « Fantastic Mister Fox » avec ce film d’animation en stop motion baigné de son univers très personnel. Avare en films, son autant cultissime « The Grand Budapest Hotel » remonte déjà à 4 ans. Juste quelques chiffres pour appréhender le travail de Titan autour de ce long métrage : 1000 marionnettes sur 5 échelles de taille différentes et 240 décors… Des chiffres pharaoniques pour une épopée en miniature. Techniquement irréprochable, chez Wes Anderson, chaque plan est construit comme une œuvre picturale à part entière. D’une richesse incroyable, ses films nécessitent plusieurs visionnages afin d’en capter toute la densité. Visuellement abouti et reprenant beaucoup des codes graphiques nippons voire des estampes ; que dire du scénario, d’une densité jamais égalé par le réalisateur texan… jusqu’à un trop plein frustrant. Des sens de lecture multiples destinés aussi bien aux plus jeunes qu’aux adultes ; voire même plus orientés en direction de ces derniers. Toujours très fantaisiste dans son cinéma, Wes Anderson livre ici, sous forme de fable, son film le plus politique et le plus engagé. Humaniste, dérangeant et terriblement d’actualité avec la question des migrants (entre autres choses), c’est un brûlot politique ; mais surtout un appel à la révolte en direction des exclus. Le régime en place dans son film est très vogue dans le monde moderne et prend le joli nom de démocrature ; savant mélange de démocraties officielles et de tendances dictatoriales dont les têtes de gondole sont la Russie, la Turquie,… mais qui amènent à réfléchir aussi sur la mauvaise santé de nos démocraties occidentales. Comme dans « Fantastic Mister Fox », l’animal voire l’animalité est mise au centre du film. Là, il va plus loin car l’humain est présent, mais c’est lui que l’on ne comprend pas et c’est lui qui fait moins preuve d’humanité ; une énième pique de Wes Anderson contre le monde moderne. Ses humains ne sourient pas, parlent sèchement (la langue nippone y est pour beaucoup) ; ses humains peu empathiques étouffent un peu l’émotion qui aurait pu naitre au cours du film. Même la relation entre Spot et Atari n’est guère engageante. L’ambiance sonore concocté par Alexandre Desplat est tout simplement splendide et apporte une ampleur considérable aux images ; tambours, cuivres, tous les effets visuels sont accentués. Passionnant et magnifique mais manque l’envolée affective et comique de son précédent film d’animation. En aparté : pourquoi avoir choisi de faire incarner la révolte par une étudiante… américaine… un nationalisme malvenu Mon blog: tout-un-cinema.blogspot.fr
Wes Anderson, le cinéaste à l'univers bien défini, revient avec un film d'animation suite au très beau succès de Fantastic Mr. Fox. On retrouve la même ambiance, la même technique d'animation, le même style d'histoire des films du cinéaste. C'est très réussi, l'animation étant vraiment excellente. L'histoire est originale et on se laisse séduire par cette quête menée par une petite meute de chiens afin d'aider un garçon à retrouver son fidèle compagnon. Tout est bien ficelé, même si des fois on peut trouver que certaines situations sont un peu trop orchestrées. L'explication des animaux qui parlent et que nous comprenions alors que nous ne comprenons pas les humains est vraiment intéressante et très séduisante. Wes Anderson nous séduit, voire même un peu plus qu'avec ses autres films.
A force parfois d’un souci aigu de l’esthétisme, le cinéma de Wes Anderson peut paraître perché et très rébarbatif. Cette fois, avec son « Ile aux Chiens », il s’attaque à ce qu’il sait faire de mieux : le film d’animation. On se souvient de son autre film très anthropomorphique « The Fantastic Mr Fox » qui racontait les déambulations modernes d’un renard. Nous voilà plongés dans un autre univers urbain, celui des japonais, qui ne déroge pas à la tyrannie d’un pouvoir centralisé, où dominent la pollution, la corruption, l’autorité et la tuerie généralisée. Sauf, qu’au lieu des hommes, les victimes sont des chiens parlants que les autorités confinent sur une ile remplie d’ordures pour se protéger des virus.
Drôle de clin d’œil que ces chiens qui parlent anglais et ces japonais qui parlent japonais, que des speakerines traduisent lorsqu’il s’agit de l’affreux maire. Pour une fois dans le cinéma d’Anderson, on s’amuse beaucoup. Il s’agit d’ailleurs d’un cinéma engagé qui s’attache à regarder avec humour l’état de notre planète, et la façon dont nous traitons la différence. A l’instar d’un Montesquieu en son temps, le réalisateur met en scène son récit dans une contrée orientale, comme pour mieux dénoncer un mode de gouvernance totalement arbitraire et violent. A cela s’ajoute une esthétique absolument superbe. Les chiens sont magnifiquement dessinés, et le film constitue à lui tout seul un exercice de bravoure dans les effets. On imagine le temps passé à animer ces personnages. Pour autant, le réalisateur ne se contente pas de soigner que l’image. La bande-son est proprement enivrante. Le spectateur est particulièrement bluffé par les percussions japonaises qui donnent un rythme drôle et envoutant au récit. D’ailleurs, tout le film est pris dans une énergie incroyable que des dialogues d’une rare drôlerie accompagnent.
La version américaine est tout aussi intéressante que la version française. Le doublage qui a été fait relève d’un véritable jeu d’acteurs. Wes Anderson a participé à la mise en scène des voix de Huppert, Duris, Lindon, Almaric, etc., ce qui démontre un attachement du réalisateur à faire des films projetés dans des pays étrangers une œuvre à elle toute seule.
« L’ile aux Chiens » constitue un petit chef d’œuvre d’animation, de satyre politique et d’humour.
La dernière folie de Wes Anderson dont le cerveau bouillonne toujours d'idées insensées. Sans revenir sur la technique et le sujet du film bien expliqués par ailleurs, il s'agit bien d'une fable politico-poétique qui jette un regard angoissant sur notre monde. Certes comme toujours chez Anderson, il y une idée par plan et parfois même plus d'une seule idée. Le film fourmille de trouvailles et l'on voyage de merveille en merveille en se laissant porter par la force des images. Mais au delà de ça, on comprend peut-être le succès un peu moindre de ce film qui a plus de mal à trouver son véritable public. Conçu plus comme un film pour adultes vue la gravité du sujet, on a parfois l'impression que les scénaristes n'ont pas oser donner libre cours à l'humour habituel dont Anderson sait faire preuve. Que ce soit dans Mr. Fox ou Budapest Hotel, pour ne prendre que ses films plus récents, l'humour est constant et particulièrement bien intégré à l'histoire. Dans l'Ile Aux Chiens, en revanche, les rares traits d'humour sont paraissent être conçus à contre-cœur, on sourit parfois mais il manque un vrai relâchement qui aurait certainement bénéficier au film. C'est dommage mais c'est le seul reproche que je ferai à ce nouvel OVNI de Wes Anderson dont il ne faut décidément jamais rater le moindre film. P.S. : Le meilleur gag du film se trouve peut-être dans le générique où on peut lire : Voix du caniche muet : Anjelica Huston !
« L’île aux chiens « : fable de Wes Anderson située au Japon. L’esthétique de l’animation convaint immediatement par sa singularité et dynamisme. On est dans la lignée de Mr. Fox pour ce qui est de l’humour, le film est très drôle . Le message porté (ecologisme, inhumanité humaine) n’est pas original mais efficacement relayé. Le fond musical est superbe et le travail sur les voix (bryan cranston principalement et edward norton) est impressionnant: à voir en VO. Un poil (de setter) trop long. Léger, drôle et virtuose: 15/20
Un cinéaste comme Wes Anderson, c'est quelqu'un qui pose son empreinte sur un film. C'est comme remarquer la marque d'un vêtement au premier coup d'oeil, son cinéma est unique. Une petite entreprise qui est source de génie. Il y a cet humour cocasse qui rend le film à mi-chemin entre burlesque et comédie british. Il y a ce travail titanesque du stop motion qui rend plus vrai que vrai cette tribu canine. Ambitieux, exigeant, intelligent, pertinent, infiniment drôle, un bijoux visuel et une maestria de plans qui se succèdent les uns après les autres. Royal. *TOP 4 FILM 2018*
Le maniaque Wes Anderson nous sert un film d'animation d'une virtuosité ébouriffante, un dédale fourmillant de détails, d'idées et de références à la culture nippone. L'incroyable beauté du Stop-motion ringardise et surpasse sans peine la totalité des films mises en scène par ordinateurs. Fable poétique et brûlot politique servi par un casting que seul le réalisateur texan peut réunir, cette oeuvre n'est pas la plus originale de son auteur et souffre presque de son perfectionnisme. A un ou deux détails prês ce film canin aurait pu être royal.
Petit bijou esthétique mais aussi iconoclaste et savamment subversif qu'est le dernier film de Wes Anderson. Toujours aussi débordant d'imagination et de fantaisie, le scénario nous emporte dans un Japon fantasmé mais terriblement en phase avec notre monde moderne. Avec beaucoup d'humour et de poésie, Anderson, avec son obsession du détail (le film mérite d'être revu pour relever tous les details), livre tout à la fois une nouvelle épopée picaresque, un pamphlet politique et une ode au respect entre espèces totalement décoiffant.
Original et intéressant C'est un concept à part entière, dont il s'agit. Sur fond de politique absurde qui tourne en dérision une opposition entre les défenseurs des chats et les amoureux des chiens, ce film d'animation aborde un thème totalement imaginaire mais qui prend drôlement vie. Avec une revendication non dissimulée de fortes influences japonaises, L'île aux chiens ressemble à un curieux melting-pot à la croisée des chemins entre le film d'action, le dessin animé, la pâte à modeler, les marionnettes... comme si plusieurs arts s'entrechoquaient. À l'instar du sujet soi-disant grave, l'ambiance est sérieuse, parfois lourde, musicalement illustrée par un orchestre avec des tambours, gongs et autres percussions occasionnant des airs presque tribaux qui contrastent avec une moralité servie par beaucoup de poésie ainsi qu'une bonne dose d'humour.
Après l'aboutissement esthétique "The Grand Budapest Hotel", Wes Anderson poursuit dans une voie politique puisque dans un avenir proche, les chiens sont rejetés sur une île-poubelle et sur le point d'être exterminés, écho terrifiant à la Solution finale et à l'impérialisme japonais durant la Seconde guerre mondiale. Mais si ce totalitarisme ne pouvait être combattu dans le précédant film du cinéaste – le dandysme était donc vaincu – il peut ici se remettre en question et permettre, plus que les retrouvailles entre un petit garçon et son chien, la libération d'une communauté et la possibilité d'un futur sain. Le happy end d' "Isle of dogs" ne doit cependant pas faire oublier le trajet tortueux vécu par les personnages où l'humour, s'il est toujours présent, est moins évident que dans les autres films d'Anderson. Le film est empreint d'une tristesse inhérente à son sujet qui contamine la mise en scène : les mouvements de caméra sont toujours aussi symétriques mais ils sont plus secs, plus épurés; quant à la sophistication de la photographie qui mêle couleurs ternes et chaudes, elle raconte bien le contraste entre la morosité politique à l'oeuvre et une quête remplie d'espoir dans laquelle se multiplient les hommages au cinéma japonais, en particulier à celui de Kurosawa. Toujours indécis dans ses tonalités, "Isle of dogs" est avant tout un geste formel impressionnant, qui ne cesse de puiser dans les détails du champ, qui mène son tempo à travers le dynamisme du montage alterné et expérimente ingénieusement le split screen, raccord avec le message d'amour adressé à la singularité du langage et au cosmopolitisme. Seules les vingt dernières minutes déçoivent, trop rapides dans l'exécution de la résolution et faisant quelque peu perdre au film de sa force corrosive. "Isle of dogs" n'en demeure pas moins un très beau film où l'art de son cinéaste se voit de nouveau altéré.
Wes Anderson avait déjà sévi dans le passé avec des œuvres mémorables telles que la Vie Aquatique avec Bill Murray ou encore l’inénarrable Grand Budapest Hôtel. Fan de ce créatif hors normes, je ne pouvais manquer de me rendre sans délai à l’ Ile aux Chiens. Je n’en attendais pas moins de Mr Anderson mais la surprise et le plaisir tinrent largement leurs promesses. Au-delà d’une maîtrise totale de la technique Stop Motion type « L’Etrange Noël de Monsieur Jack », le film est d’une extrême poésie tout en vilipendant à tour de bras les exclusions et les racismes de tout poil. Une fable politique à la gloire du « vivre ensemble » sans la mièvrerie hollywoodienne habituelle. Nous transportant comme par magie dans un Japon légèrement futuriste (ou pas), nous baignons dans une atmosphère asiatique empruntée aux vieux films nippons d’antan genre Kurosawa et les références à ce cinéma classique sont légion. Aussi j’ai pu apercevoir avec un certain délice la Grande Vague de Kanagawa par Hokusai qu’ un certain Hergé avait pastiché à une autre époque dans Les Cigares du Pharon. Chacun a les clins d’œil qui le font vibrer. Il faut tout de même saluer le travail colossal entrepris sur ce film, aucun détail n’est laissé au hasard, tout porte la patte du maître, tout est minutieusement calibré. La musique très rythmée accompagne l’ensemble de façon remarquable, comme pour mieux souligner l’emballement démoniaque de la machinerie du scénario. On est aux antipodes des guimauves sucrées et indigestes de certains Disney, et pourtant cela pourrait intéresser grandement un enfant de douze ans. Il n’ y a absolument aucun temps mort dans le film, haletant et bourré d’idées diverses et malgré l’action inventive la réflexion est présente en permanence. D’ailleurs on se demande si vraiment on regarde un film ou si on est en train d’assister à un drame en direct, pour ma part, j’étais en totale immersion, captivé par l’ambiance sonore et visuelle sans cesse renouvelée de détails que parfois on a du mal à saisir au vol. Il y a forcément un zeste de Stanley Kubrick dans cet Anderson , dans la façon de faire défiler l’histoire, dans la structuration des espaces. Le film est noir bien sûr même si quelques petites touches subtiles d’ humour (noir) ou gags burlesques apparaissent parfois et nous font sourire.
Le film est une arme formidable contre toutes les « dictatures » corrompues et le « trumpisme » lénifiant.
En résumé, du très grand Anderson qui nous sert une nouvelle louche de son immense talent .
A recommander sans limites, laissez vous embarquer sur cette surprenante Ile aux Chiens. ( Et pourtant je préfère les chats lol)
Amateur de Wes Anderson j'attendais ce film de pied ferme et je n'ai pas été deçu. Original et surtout esthetiquement reussi, l'île aux chiens m'a plu, tout simplement. A découvrir