Spontanément, mon regard ne se serait pas porté forcément vers ce film dont la bande-annonce ne m'a pas emporté plus que ça. C'est surtout suite à la critique d'un influenceur cinéphile qui a exhorté ses viewers à le regarder que j'ai emboîté le pas.
Sous ses faux airs de comédie pince sans rire ce film met au pilori bon nombre de méfaits présents dans notre société.
La manipulation politique, les pots de vins salutaires, le traitement fait aux animaux, les déchets toxiques, l'épidémie pernicieuse ... le regard pointé vers le prolongement d'un index dénonciateur qui met en cause notre système corrompu, et la négligence de notre environnement.
Ironie du sort, c'est en pleine propagation du Coronavirus à travers le monde et une actualité politique sous fond de perversion que j'ai vu "l'île aux chiens" de Wes Anderson.
Hormis son aspect accusateur qui se distingue tout du long, l'autre caractéristique du film qui saute aux yeux dès la première seconde c'est son design très multi-facettes. J'ai pu m'en rendre compte encore davantage en regardant le Making off du film et l'envers du décor notamment avec le travail minutieuxqu'il a fallu à l'ensemble de l'équipe d'animations pour mettre en mouvement ces petits personnages d'une façon assez incroyable.
Ils prennent vie dans des décors fait main de maquettes peaufinées dans les moindres détails, en y incluant des effets spéciaux et d'autres effets numériques et même des estampes japonaises, le tout lui conférant un style sans doute unique en son genre. Clap Clap Clap
Cependant, l'allure et le style rigide est guindé des marionnettes les rendant presque inexpressifs contraste totalement avec l'émotion censée être véhiculée par le film. On voit souvent ( un peu trop ) les yeux des personnages animés dégoulinant de larmes abondantes alors que ni leur gestuelle, ni leur voix très monocorde ne se cale avec l'émotion ressentie. Tout est censé se passer dans le regard, mais leur regard ne m'a pas transcendé
J'image sans trop me mouiller que cette dichotomie était voulue par le réalisateur pour amplifier ce contraste et donner au
film une identité plus forte et un style singulier dans son ensemble, alors après tout pourquoi pas ... Mais je trouve cette disparité trop marquante pour que j'arrive à passer outre ou/et adhérer à son choix.
On peut reprocher au film également son rythme sinusoïdale, mon nez s'allongerait si je dirais que j'ai été happé de la première à la dernière minute par cette épopée canine.
Un travail sérieux a également était fait avec la bande son du film, mêlant différents genres, orientaux et plus occidentaux gardant cet esprit arc-en-ciel, il en est de même pour le doublage.
Je tiens de nouveau à louer le travail d'artiste fait par cette production, c'est vraiment à saluer. Malgré tout, et comme toujours, mon premier critère de notation concerne le plaisir que j'ai pu ressentir, peu importe le statut dont un film jouit ou non, et à ce titre il était à la croisée des chemins, en son centre.
2,5/5