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    L'Île aux chiens
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    Caine78
    Caine78

    6 839 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 12 août 2018
    Sincèrement, je comprends TOUTES les critiques élogieuses concernant « L’Île aux chiens » et n'ai d'ailleurs nullement envie de les contredire : elles sont toutes justifiées, pertinentes, et que l'on puisse voir un dessin animé aussi différent des schémas habituels est une chance : je vous conseille à ce titre l'excellente critique de l'homme grenouille si vous voulez un avis positif de qualité (en plus, si cela peut aider les copains!). Maintenant, vous l'aurez compris : si vous écris tout ça, c'est que je ne l'ai pas tant aimé que ça, ce film... D'une certaine manière, je suis constant : j'avais déjà peu apprécié « Fantastic Mr. Fox » et espérais que cela serait différent cette fois : il n'en est rien. J'ai presque envie d'écrire que rien ne m'a vraiment plu ici : trop d' « andersoneries », de changement de ton, de rythme, de digressions, les personnages étant si nombreux que j'ai eu d'emblée beaucoup de mal à savoir qui était qui, les uns et les autres étant rarement assez caractéristiques pour que l'on fasse une vraie différence. Je décrochais parfois totalement alors que le point de départ est séduisant, le scénario réservant quand même de belle choses, le fait de ne jamais savoir ce qui va se dérouler par la suite ayant aussi des avantages. De plus, Wes Anderson reste un réalisateur doué : certains passages musicaux sont un régal, le travail sur le son également. Le film a ses moments, et sans y avoir été vraiment sensible, l'animation a du chien (qu'est-ce qu'on rigole!). D'ailleurs, dans la dernière partie je me suis plus senti concerné : un peu de suspense, d'intensité... Tout ce que je n'avais presque pas ressenti auparavant. Bref, voilà une œuvre bien difficile à critiquer, dont l'approche « radicale » en séduira certains comme elle rebutera les autres : je suis entre les deux, conscient des qualités mais peu réceptif à ce traitement déconcertant presque à tout point de vue. Mais qui sait, peut-être qu'un deuxième visionnage sera bénéfique à mon regard sur ce qui restera certainement l'OFNI de l'année.
    selenie
    selenie

    6 385 abonnés 6 218 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 avril 2018
    Le cinéaste, sous couvert d'une aventure canine à première vue inoffensive, signe surtout un pamphlet anti-impérialisme teinté d'un manifeste pour la tolérance. Il fustige ainsi la caste politicienne corrompue et se joue de la couleur des poils canins. En prime, une réflexion sur la condition féminine placée judicieusement. Par contre, l'humour se fait plus discret, moins mordant et le rythme est un peu plus monotone que dans "Fantastic Mr. Fox" mais offre, dans le même temps, un récit plus dense et sans doute plus ambitieux.
    Site : Selenie
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 362 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 mai 2018
    Eh ben me voilà bien con ! Moi qui d’habitude rédige des pavés pour vous expliquer ce qui me exalte ou qui me chiffonne dans un film, là je ne trouve quasiment rien à dire de particulier sur cette « Île aux chiens » si ce n’est que… eh bah c’est un film de Wes Anderson avec toute la magie que ça implique. Franchement que dire de plus ? Qui connait Wes Anderson voit très bien de quoi je parle. Chaque plan est l’illustration de sa créativité sans borne et du très grand sens plastique qu’il y adjoint en permanence. Et bien évidemment, il faut qu’en plus tous ces plans soient au service d’une narration toujours en décalage avec les codes en vigueur et les attentes. Du coup chaque visionnage d’un film de Wes Anderson se transforme toujours en un voyage dans un pays inconnu capable de nous surprendre à chaque instant. Cette « Île aux chiens » n’avait pas commencé depuis une minute que j’étais déjà scotché. D’ailleurs, pour le coup, je trouve qu’en termes de rythme et de densité, ce film pousse quand même les curseurs très loin. Alors du coup, vous vous doutez bien qu’autant d’Andersoneries autant concentrées dans un seul long-métrage a de quoi cliver. Il y aura ceux qui adoreront et ceux qui se feront éjecter du film tout aussi sec. En cela « L'îe aux chiens » est à la fois une œuvre totalement originale et surprenante par rapport aux autres œuvres de l’auteur, mais d’un autre côté elle porte aussi vraiment bien sa patte (…de chien ! ho ! ho !) On retrouve encore ces jeux de contrastes et de renversements chez ses personnages : où les enfants sont des adultes et les adultes sont des enfants ; où les situations sérieuses sont traitées avec frivolité et les situations frivoles avec sérieux. On retrouve aussi ce monde aux logiques rudes et cruelles mais constamment dédramatisées par cette forme infantilisante de grand théâtre de marionnettes. Enfin, on retrouve également – et surtout – ce jeu assez dingue de décalage permanent. A peine quelque-chose est-il posé sur un ton que dans la seconde qui suit quelque-chose vient le rompre pour aller dans le ton opposé. Il y a une maitrise tellement hallucinante de ce qui est sérieux / ridicule / tragique / risible / tendre / cru que voir le maitre Wes jouer à emmêler tout ça est juste un régal. En somme : oui j’adore cette « Île aux chiens » comme j’adore le reste de la filmographie de l’ami Anderson. Bon après, ce n’est que mon point de vue. Donc si vous n’êtes pas d’accord et que vous voulez qu’on en discute, n’hésitez pas et venez me retrouver sur lhommegrenouille.over-blog.com. Parce que le débat, moi j’aime ça… ;-)
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 109 abonnés 3 973 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 31 août 2018
    J'ai enfin pu rattraper l’île aux chiens qui était l'un des films que j'attendais avec impatience cette année notamment parce que Wes Anderson retourne à l'animation neuf ans après Fantastic Mr Fox, le film qui m'avait fait apprécié justement le style si particulier d'Anderson.

    En effet, j'ai eu un peu de mal à accrocher à la vie aquatique ou bien à A bord du Darjeling Limited, je trouvais ça un peu lent, un peu étrange et Mr Fox m'avait totalement envoûté et m'a aidé à apprécier ses autres films ensuite. Et c'est vraiment un pur régal, on retrouve cette atmosphère qui lui est propre et surtout ce rythme, à la fois dynamique et contemplatif. Anderson arrive à avoir un cachet inimitable, il n'y a rien en trop dans son film, tout s'enchaîne super vite, mais tout en prenant le temps de créer les situations, de se poser avec les personnages, de faire évoluer les situations... Mais surtout c'est magnifiquement bien dialogué.

    Alors là c'est particulier et j'apprécie ô combien le parti pris, Anderson a tourné son film en japonais et ne met pas de sous-titres. Certains passages essentiels à l'histoire sont doublés par un interprète intra-diégétique, mais sinon les japonais parlent en japonais. Il n'y a donc pas cette impression étrange de se retrouver avec des japonais qui parlent anglais sans accent aucun le tout dans un décor japonais. (alors oui les chiens parlent anglais, mais Anderson s'en amuse au début du film

    Mais comme je le disais les dialogues sont excellents, mais surtout extraordinairement dits. Je veux dire qu'il fait appel à ses acteurs fétiches au doublage et il y a un rythme dans la diction, dans les silences qui est sublime. Je prends un exemple, à un moment donné il y a un passage de relais entre deux chiens et après un bref silence le chien qui doit prendre le relais dit (de mémoire) « I can do that » avec un air, un ton, mi-ému, mi-naturel, sans pour autant que ça soit la phrase à laquelle on s'attendait (un simple oui aurait suffit).

    Disons qu'à chaque fois Anderson arrive à écrire son dialogue pour qu'il soit surprenant, pour que tout ne soit pas toujours 100% attendu et c'est réellement délicieux.

    J'ai vu que certains reprochaient le rythme au film qui enchaîne les analepses, mais je dois avouer que ça ne m'a jamais dérangé, que ça coupe toujours au bon moment pour garder un peu de suspens et qu'à chaque fois ça apporte quelque chose, des informations sur l'histoire, de la poésie, de l'humour... et surtout beaucoup de tendresse.

    Bref, c'est un film profondément beau et qui a l'intelligence de ne jamais prendre son spectateur pour un idiot avec une blague un peu facile ou autre et surtout tout passe avant tout par la mise en scène. Un vrai travail d'artiste. J'adore cette manière d'enchaîner les plans fixes, les zoom, les dézoom, se centrant sur un personnage, ou montrant le collectif, renforçant la profonde tendresse du film.

    C'était génial, j'en redemande.
    traversay1
    traversay1

    3 675 abonnés 4 888 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 avril 2018
    L'île aux chiens est maîtrisé de bout en bout. Une aventure canine de haute volée, à poil dur et à a truffe humide, qui crée un univers compact dans lequel Wes Anderson exerce sa fantaisie, son humour un peu froid et sa poésie. Avec les limites du genre, aussi, en ce sens que tout semble écrit au cordeau, comme dans une recherche de perfection que l'on ne lui reprochera pas mais qui enlève un peu d'émotion, in fine. Pétri d'influences diverses, son Japon dystopique est crédible à sa façon, surtout si l'on remplace les chiens ostracisés par n'importe quelle race humaine et du coup, le spectre s'élargit à tout autre pays calfeutré dans la peur de l'autre, et Dieu sait s'il en existe en ce bas monde. D'où une dimension politique évidente dans cette fable qui aboie sur la nécessité de la tolérance, de la solidarité et de l'acceptation des différences, soit autant de vertus humaines qui ont tendance à se faire rare de nos jours. Maintenant, si la virtuosité est au rendez-vous, le jeu des marionnettes reste une figure de style qui ne remplacera jamais l'interprétation d'acteurs en chair et en os, fussent-ils des chiens. Pourtant, le casting de voix est éblouissant, avec en particulier le timbre de Scarlett Johansson, toujours voilé, qui s'adapte parfaitement à la chienne de concours qu'elle "interprète". Au-delà de la réussite incontestable que constitue L'île aux chiens, on peut quand même se poser des question sur le "système" Anderson, qui cloisonne depuis plusieurs films le cinéaste dans des schéma ultra sophistiqués et répondant à leur logique propre. En un sens, ce serait un vrai étonnement que de le voir s'orienter, au moins une fois, vers un cinéma hors de ses mondes un peu fermés. Ce serait là une vraie surprise.
    cylon86
    cylon86

    2 560 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 avril 2018
    Quatre ans après la réussite éclatante qu'était "The Grand Budapest Hotel" (qui reste à ce jour son meilleur film), Wes Anderson revient sur le devant de la scène avec "L'île aux chiens", sa deuxième incursion dans le domaine de l'animation en stop-motion après "Fantastic Mr. Fox". Autant dire qu'à l’œil c'est un régal ! La direction artistique du film est splendide, toujours inventive et largement influencé par tout le cinéma japonais qu'Anderson a visiblement ingurgité en masse, lui rendant un bel hommage. Comme toujours chez lui, la forme est toujours la même : plans symétriques, travellings latéraux, humour pince sans-rire, émotion naissant d'un seul coup et des acteurs fidèles au rendez-vous (Bill Murray, Edward Norton, Jeff Goldblum, Tilda Swinton, Harvey Keitel...). Et comme toujours, la surprise est pourtant toujours là, naissant de la moindre idée pourtant minutieusement trouvée et mise en place. Avec cette fable aux thématiques denses et engagées (l'amitié, la corruption politique, le problème de l'émigration mis en parallèle avec celui des chiens rejetés), le cinéaste livre peut-être son film le plus ambitieux, sans cesse pimenté par des trouvailles scénaristiques ne laissant aucun temps mort et laissant l'émotion affleurer. Si l'on regrettera que certains seconds rôles ne soient pas plus exploités, on se régalera du foisonnement de détails et de références venant pimenter un film sacrément audacieux et dont le travail minutieux, ne sacrifiant jamais l'émotion, devrait être pris comme modèle par de nombreux cinéastes.
    ffred
    ffred

    1 739 abonnés 4 028 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 avril 2018
    Revoilà Wes Anderson ! Après les deux petites déceptions que furent pour moi Moonrise Kingdom et The Grand Budapest Hotel, il retrouve toute sa splendeur et m’enchante à nouveau. Retour aussi à la stop-motion après le magnifique Fantastic Mr. Fox. Techniquement, L’île aux chiens est une splendeur. Rien à dire, tout est parfait de bout en bout, mise en scène, technique...Idem pour le scénario écrit avec les fidèles Roman Coppola et Jason Schwartzman. L’histoire, vraie critique sociale, tout autant que plaidoyer écologique, est prenante, belle, émouvante, touchante et d’une grande poésie. Et tout aussi drôle que dérangeante ou politiquement incorrecte et pleine d’humanité. Découpée en chapitres, on s’y laisse prendre immédiatement. L’univers, forcément très japonisant, est foisonnant et fascinant. Pensant voir la version originale je me suis retrouvé devant la version française. Cela ne m’a pas du tout gêné (moins important pour l’animation pour moi). Le casting français (Auteuil, Huppert, Duris, Amalric, Garrel, Seydoux, Attal…) passe très bien, et est presque aussi prestigieux que l’américain (Cranston, McDormand, Norton, Swinton, Johansson, Goldblum…Greta Gerwig se doublant elle-même en français). Une très belle surprise pour un chef d’oeuvre. Tout simplement une merveille ! J’en suis ressorti heureux et enchanté.
    Alice025
    Alice025

    1 688 abonnés 1 374 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 avril 2018
    Nouveau film de Wes Anderson, je me suis laissée tenter même si ce type de format n'est pas ma tasse de thé. Il est vrai que niveau réalisation du film, c'est du bon boulot. La technique de stop motion est précise et joue sur les détails, on sait le temps énorme que cela prend et je n'en reste pas moins impressionnée. L'histoire en elle-même est originale, une île où les pauvres chiens sont condamnés à y survivre suite à une épidémie canine. L'arrivée du petit pilote va donc forcément bouleverser le cours des choses et s'ensuit un grand périple. Message à la clef et dénonciation politique, le tout dans un univers Japonais où tout n'est pas traduit, ça casse un peu les codes du simple film, c'est certain. Ce n'est pas forcément mon type de film favori, mais j'ai été tout de même attendrie par tous ces toutous. Une jolie curiosité.

    cinephile-critique.over-blog.com
    Yves G.
    Yves G.

    1 508 abonnés 3 528 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 avril 2018
    Dans un Japon dystopique, situé dans les années 2040, le maire Kobayashi prend prétexte d'une épidémie de grippe canine pour bannir les chiens de la ville de Megasaki sur une île transformée en immense dépotoir. Malade, affamée, la population canine y survit misérablement.
    Jusqu'au jour où atterrit le jeune Akira, le propre neveu du maire Kobayashi, qui a décidé de retrouver son fidèle compagnon Spots. Il sera aidé dans sa quête par un bande de cinq chiens débrouillards.

    Wes Anderson est de retour. Youpi ! Voilà plus de quatre ans qu'on attendait le nouveau film du réalisateur de "Grand Hotel Budapest" qui avait laissé critiques et spectateurs friser l'orgasme cinématographique - sauf moi toujours peine-à-jouir. C'est peu dire que le réalisateur de "La Famille Tenenbaum", "La Vie aquatique", "À bord du Darjeeling Limited", "Fantastic Mr. Fox", "Moonrise Kingdom" a acquis de film en film une célébrité grandissante. Célébrité méritée devant la profonde originalité de son œuvre reconnaissable au premier coup d’œil : plans taillés au cordeau, couleurs pastels, esthétique rétro, refus de toute psychologie pour raconter à un rythme d'enfer des histoires de familles désunies, de génies incompris, d'enfants facétieux et d'adultes infantiles.

    Tout le cocktail est réuni dans "L'Île aux chiens", tourné en stop motion comme l'était huit ans plus tôt "Fantastic Mr. Fox". La technique colle comme un gant à l'esthétique du grand (1m85) Texan. Il la maîtrise avec une perfection indépassable. Car tout est parfait dans "L'Île aux chiens" : la richesse luxuriante du moindre des plans, le velouté des pelures, les grands yeux expressifs des toutous, l'humour gentiment absurde, la richesse rebondissante de l'intrigue...

    Tout est parfait... et rien ne me touche vraiment dans cette histoire trop proprette de petit-garçon-qui-a-perdu-son-gentil-toutou. Et ce n'est pas l'arrière fond vaguement politique (la dictature, le racisme, la détention arbitraire...), qui pour la première fois fait timidement son entrée dans l’œuvre jusqu'alors strictement parnassienne (ça tombe bien : Wes Anderson pose ses valises rue du Regard quand il vient à Paris) du maître texan, qui m'aura convaincu. J'ai beau admirer l'exceptionnel savoir-faire du cinéaste, je reste de marbre face à son cinéma.
    MaCultureGeek
    MaCultureGeek

    1 087 abonnés 1 224 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 janvier 2019
    Ne perdons pas de temps, L'Île aux chiens est une claque; premier film de Wes Anderson vu, il a su me donner envie de me plonger dans l'art apparemment fascinant de cet artiste à l'univers si coloré. Virtuose, émouvant, attachant, il apparaît comme un rafraichissement dans le monde formaté des dessins animés actuels, et vaut encore plus pour son propos d'auteur que pour les belles émotions qu'il voudra nous transmettre, s'éloignant des grosses productions environnantes pour nous livrer une histoire à échelle humaine, juste et poignante.

    On est rapidement surpris par la pertinence du propos, qui mêle avec un étonnant brio aventure canine et société dystopique. Dès le départ, on est fasciné par sa manière si particulière de narrer les exploits de ses personnages, de poser le cadre coloré de son background exubérant. Films de samouraï, classiques de la dystopie, les inspirations sont nombreuses et leur réunion explosive, L'Île aux chiens part d'un postulat génial (la guilde des chats) pour justifier l'évolution de son scénario.

    Parfaitement écrit jusqu'à sa conclusion, il alterne avec talent entre flashbacks et moments présents, sachant toujours quand ajouter toujours plus de détails pour qu'on savoure encore mieux son intrigue et ses personnages attachants, entre maîtres et animaux de compagnie, amants et frères qui se redécouvrent. C'est beau parce que c'est simple et fait simplement, sans artifice, avec amour et sincérité.

    On sent dans L'Île aux chiens la grande affection qu'apporte Anderson aux thèmes qu'il aborde, aussi vrai qu'il développe ses personnages avec un grand soin, où le travail de doublage prend tout autant d'importance pour les caractériser que le non-verbal, les mimiques qu'ils affichent. En termes d'expressions faciales, de vie des personnages, les chiens paraissent étrangement plus expressifs, plus vivaces que les humains présentés, asiatiques mono-expressifs au visage froid, lisses et artificiels, comme de véritables androïdes.

    Les animaux, quand à eux, vivent par les caractéristiques de la maladie qui les affecte, de ces yeux globuleux et rougis qui leur assènent toute une dimension de fragilité attachante, de ces poils tombant et sales qui flottent au gré du vent, loin de la propreté superficielle des humains. Ils sont physiquement dégradés, et s'élèvent au rang d'hommes par le retour à leur bestialité, au point de devenir plus humains que les mêmes humains évoqués plus haut.

    Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que les seuls personnages parlant que l'on comprend sont les chiens; certaines paroles humaines sont traduites du japonais, sans que ce soit pourtant une majorité. J'aime à croire qu'il y a dans L'Île aux chiens la volonté d'inverser les rôles et de montrer l'homme mauvais, capitaliste comme l'animal destructeur de sa propre humanité (dans le sens où ses intérêts et son but de domination de l'autre le font dégringoler du podium de l'animal conscient et sain vers celui de bête féroce incapable de penser au bien de l'autre, juste à son intérêt personnel).

    Des figures adultes déshumanisées au point d'en changer aussi le peuple, l'espoir de l'humanité de chacun ne dépendant plus que du personnage de l'enfant héros, et de ses fidèles acolytes chiens. Et si l'on pensera au départ que c'est le garçon qui dirige la révolte, c'est au final au personnage du leader des chiens, figure dont je vous cacherai l'identité, que revient le rôle d'élu des foules, protagoniste attachant qui nous réservera un plan final d'une rare beauté.

    Des personnages qui sont d'ailleurs étrangement représentés; outre sa sublime photographie que d'autres évoqueront mieux que moi, on remarquera l'étrange manière qu'a Anderson de les animer, amenant un drôle de mélange entre vie des décors et rigidité des mouvements des personnages. L'Île aux chiens nous laisse l'impression de voir des figures figées dans le temps, qui n'existent que par les actions qu'ils peuvent amener à l'intrigue, sa mise en scène épousant la rigidité de leurs comportements.

    C'est au final si étrange que c'en devient fascinant, et l'on se retrouve à suivre l'histoire sans pouvoir décrocher l'oeil de l'écran, la plupart du temps par peur de rater la moindre image, la moindre couleur, le moindre détail qui pourrait ajouter à l'impression de voir le film de l'année, chef-d'oeuvre intemporel laissant finalement un grand sentiment de claque cosmique. Virtuose et profond, L'Île aux chiens affiche un éclairage, une colorimétrie, un sens de la photographie unique et atypique, offrant une personnalité certaine à cet animé sorti de nul part.

    On regrettera cependant cette conclusion d'intrigue beaucoup trop simple, et le retournement de comportement de notre antagoniste principal, source d'une intrigue qui partait trop loin pour se conclure trop vite. L'on était donc proches du film de 2018, même si L'Île aux chiens peut être considéré comme l'un des plus beaux animés jamais sortis. Sans la facilité scénaristique finale, la claque aurait été véritablement monumentale. Le tout reste cependant génial, et le plan final, comme dit plus haut, fait chaud au coeur. Magnifique.
    Christoblog
    Christoblog

    837 abonnés 1 686 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 avril 2018
    Pendant que je regardais L'île aux chiens, une question m'a traversé l'esprit : mais qu'est ce que Wes Anderson a dans la tête, qui lui permette d'élaborer un projet aussi improbable que ce film, qui traite de choses tristes se passant dans un décor démoralisant, avec du japonais parfois non sous-titré ? Sûrement beaucoup de génie, une opiniâtreté d'acier et le sentiment de vouloir régler ses dettes (ici au Japon).

    Le résultat est brillant. Les chiens et les personnages humains sont un peu statiques (cela est du au procédé utilisé : le stop motion) et pourtant très expressifs. Anderson joue avec les cadrages, la disposition symétrique dans les plans, la profondeur de champ, bref, de tous les moyens de la mise en scène, pour exprimer les émotions.

    Les décors sont incroyables d'inventivité, et j'ai particulièrement aimé les petites séquences gratuites rendant hommage au Japon : la préparation des sushis et le combat de sumo par exemple.

    Si les images sont superbes, le film convainc également par l'alacrité de ses dialogues, comme toujours chez Anderson à la fois simples, non conventionnels et servant admirablement la progression de l'intrigue.

    Je conseille donc vraiment L'île aux chiens, qui, comme Fantastic Mr. Fox, donne le meilleur à voir de Wes Anderson.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 400 abonnés 4 246 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 4 juin 2018
    Depuis « The Grand Budapest Hotel » en 2014, nous avions hâte de découvrir la nouvelle œuvre inventive de Wes Anderson. Pour ce retour, il renoue avec ses marionnettes qui ont fait le charme de « Fantastic Mr. Fox » en 2009. Mais « LÎle aux chiens » est loin d’être aussi réjouissant. En raison d’une grippe canine, le maire ordonne la mise en quarantaine de tous les chiens de la ville sur l’île aux poubelles. Mais le jeune Atari se rebelle et part sur l’île retrouver son fidèle compagnon. Entouré d’une bande de chiens, il va alors découvrir une conspiration politique. C’est le film le plus engagé d’Anderson et par la même occasion, son plus sombre. En rejetant les chiens, le cinéaste donne écho à une société devenue ingrate à tout séparer. Cette fable pour l’égalité est pourtant bien pessimiste et donne rarement l’occasion au spectateur de sourire. Le thème musical nui d’ailleurs énormément à l’ambiance déjà pas très gaie de l’histoire. Quant à la mise en scène, signature de Wes Anderson, elle ne surprend plus et les personnages en stop motion et les décors ne sont pas là non plus pour rehausser le ton. On remarquera aussi le manque significatif de personnages féminins qui va en deçà de l’idée générale du film. Enfin, le trop plein de légendes et de langues non sous-titrées épuisent fortement notre intérêt. « LÎle aux chiens » déçoit grandement par son manque de fantaisie et de légèreté.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    Eselce
    Eselce

    1 433 abonnés 4 238 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 octobre 2018
    Beaucoup aimé l'histoire, l'animation, l'ambiance et surtout la bande-son. Les doublages français sont très bien choisis, le fil est facile à suivre et assez captivant pour ce qui concerne l'île aux chiens. Comment les japonais en sont arrivés là, pourquoi et comment le système canin sur l'île s'est mis en place. L'humour n'est pas toujours visible, mais le film est parfaitement rythmé et le sérieux des personnages m'a plu, on sent bien la culture japonaise, souvent impassible mais profondément humaine.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 209 abonnés 4 193 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 juillet 2020
    Wes Anderson apporte à chaque film la démonstration que l'on peut encore être réalisateur à Hollywood sans faire de concession sur ses visées artistiques, écrire ses propres scénarios, bénéficier de budgets conséquents, recueillir des critiques élogieuses et en sus faire gagner de l'argent à ses producteurs (hormis "La vie aquatique" aucun film du réalisateur n'a perdu de l'argent). Tim Burton avait précédé Anderson dans cette voie mais goûtant à la célébrité, il a finit par quelque peu formater son talent en le confiant aux Studios Disney. Pour le moment Anderson reste fidèle aux trois producteurs (Jeremy Dawson, Steven M.Rales et Scott Rudin) qui l'accompagnent depuis des années. Son style si particulier où la rêverie s'accompagne d'une méticulosité obsessionnelle, consubstantielle à son accomplissement, nécessite sans aucun doute un environnement familier propre à la sérénité créative. L'animation déjà entrée dans l'univers d'Anderson avec "Fantastic Mr. Fox" en 2009 est ici mise au service d'une histoire" japonaise" imaginée en commun avec Roman Coppola, Jason Schwartzman et Kunichi Nomura. Vu deux ans après sa sortie mondiale, le film revêt une forme prémonitoire des plus curieuses. spoiler: Dans un Japon dystopique, une grippe canine fait des ravages parmi la population de Megasaki (tiens ! tiens!) tenue d'une main de fer par un maire autoritaire. L'hygiénisme qui n'est pas une chose inconnue au Japon amène la population à accepter que tous "les meilleurs amis de l'homme" soient déportés sur "l'île poubelle" où sont stockés les déchets de la ville. Atari, un jeune garçon (en réalité le neveu du maire) a volé un petit avion pour retrouver son chien . Il va se lier d'amitié avec cinq mâles "alpha" de l'île et fomenter une rébellion pour ramener la population de Magasaki à la raison
    . Wes Anderson avait visé juste quand on sait la panique qui saisira peu après les gouvernements et les populations occidentales, consentant à des réductions de liberté drastiques pour éviter le retour des pandémies qui ont de tout temps frappé l'humanité. Mais le cinéaste n'a réellement jamais revendiqué la volonté de faire passer des messages à travers ses films, d'autres le faisant de manière plus convaincantes que lui. C'est donc l'aspect visuel qui frappe encore une fois avec cette façon si particulière, tenant tout à la fois de la géométrie et de la poésie pure de présenter l'environnement dans lequel évoluent ses personnages. L'animation en volume qui puise ses origines chez Willis H. O'Brien ("King Kong" de Cooper et Schoedsack en 1933) et chez son disciple Ray Harryhausen (" Jason et les Argonautes" de Don Chaffey en 1963) est ici portée à un niveau de sophistication qui s'il atténue un peu la magie du procédé, permet au réalisateur d'asservir complètement la technique à ses désirs. Le résultat certes fascine mais presque pour lui-même et c'est peut-être à terme le piège dans lequel Anderson devra éviter de tomber. En attendant, le spectateur peut embarquer sans crainte et en bonne compagnie pour l'île aux chiens.
    dominique P.
    dominique P.

    846 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 11 avril 2018
    En général j'apprécie les film de Wes Anderson.
    Aussi, j'adore les animaux, le chiens.
    Là j'ai eu du mal à rentrer dans ce film.
    Le propos est très intéressant, c'est certain mais ce qui m'a déplu c'est l'esthétique générale que j'ai trouvé moche et pénible.
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