Un film tour à tour brûlant, romantique, drôle, grave, instructif et léger ; rafraichissant aussi. Avec de petits moyens, l'équipe a su tirer de très belles images de Paris la nuit – du point de vue technique notamment et avec la "figuration" involontaire et vraie de la vie nocturne parisienne ou des passagers du fameux "premier métro". On trouve de longs plans-séquences assez étonnants et réussis, qui nous entrainent dans ce jeu du chat et de la souris à travers la capitale. Geoffrey Couët et François Nambot captent aisément l'empathie du spectateur et composent un couple ahurissant de réalisme, voire de magnétisme, malgré quelques dialogues un peu "théâtralisés" à mon goût, ce qui n'empêche pas le film d'être réussi. J'ai apprécié quelques références cinématographiques : on pense par exemple au très culte "Le Mépris" de Jean-Luc Godard au moment de cette scène, si délicate et si romantique – et c'est loin d'être la seule ! –, entre les deux (beaux) jeunes hommes. Un des points que j'ai appréciés dans Théo & Hugo, c'est la juste et délicate harmonie, bien aboutie, que les réalisateurs ont su créer entre l'angoisse liée à la possible contamination par le VIH et la légèreté de deux êtres qui s’autorisent à rêver, à donner libre cours à leur amour et à l'apprivoiser sans peur du lendemain. La fin m'a semblé belle et elle m'a fait sourire. On voudrait les suivre encore après l'"heure où ça commence". Un film qui parler d'Amour, tout simplement. La musique m'a plu et m'a semblé judicieusement composée pour coller au film et encore mieux le rythmer. D'ailleurs, certains morceaux de la bande originale (signée Karelle Kuntur) ne sont pas sans en rappeler certains du film "San Francisco, 1985 (Test)" de Chris Mason Johnson (musique composée par Ceiri Torjussen). Les échos entre les deux films ne se limitent pas à la musique ; en effet les deux films partagent le parti pris d'un optimisme certain, d'une absence de pathos malgré le thème principal – c'est suffisamment rare pour le souligner –, mais également une très belle photo et une alchimie incontestable, sensuelle et vibrante entre les deux protagonistes. Un film à voir. Peu importe ses goûts sexuels : l'amour est universel, ce film est beau, et certain(e)s ne manqueront pas de tomber amoureux de Théo, d'Hugo – ou des deux !
Théo et Hugo ont le coup de foudre. Ils couchent sans préservatif. C'est ballot. D'autant que Hugo est séropo. Leur coup de foudre y survivra-t-il ?
Olivier Ducastel et son compagnon Jacques Martineau réalisent ensemble depuis bientôt vingt ans des films queer. Aucun n'a retrouvé le charme de leur tout premier, "Jeanne et le Garçon formidable". Pas même "Théo & Hugo..." malgré le Teddy Awards décroché à la dernière Berlinale.
Pourtant leur dernier film commence fort dans une back room parisienne filmée sur un mode quasi documentaire avec musique techno à fond, corps en fusion, sexes en érection, fellations et sodomies. Vingt minutes plus tard, nos tourtereaux rhabillés reviennent à des pratiques plus bourgeoises (quoique) entre Strasbourg Saint Denis et Stalingrad via l'hôpital Saint Louis où Théo se fait prescrire une trithérapie d'urgence.
Filmé en temps réel entre 4h30 et 6h dans la nuit parisienne, "Théo & Hugo..." pourrait passer pour un "Victoria" homo (pour l'ambiance after) ou pour un "Cléo de 5 à 7" noctambule (pour l'attente anxieuse de résultats médicaux). Il affiche une radicalité qui ne dépasse pas ses vingt premières minutes. Il devient ensuite une romance un peu mièvre entre deux amoureux doublée d'une mauvaise publicité qu'on croirait tout droit sortie des cartons du ministère de la santé.
La grande force du film: nous faire partager les premières heures d'une histoire d'amour. Ses petites faiblesses qui pourront déranger: les séquences de clip de SIDA info services ou les dialogues à la Rohmer dont le but n'est pas forcément de sonner juste.
Chic un Ducastel et Martineau ! Quand la chose gay vous intéresse, ces deux là font figure de référence. Pour autant, le film est apparu plat et sans envergure. Pourquoi ? Déjà une scène de sexe, pas mieux filmée que n'importe quelle série porno comme on en trouve des milliers sur internet. Ensuite le propos : Comment peut-on encore faire un film sur la transmission du HIV depuis un traité non détectable vers un séronégatif ? Rien que ce propos consiste à faire passer des contre vérités chez le spectateur, en particulier les jeunes homosexuels. (il existerait - je reste prudent - une thèse de médecine sur le sujet avec plus de 1000 couples suivis sans transmission) Par expérience personnelle, j'ai eu trois amants séropositifs indétectables avec lesquels nous n'avons jamais utilisé de préservatif : je suis toujours séronégatif. Ensuite, une collecte d'émissions et vidéos sur le sujet émet de sérieux doutes sur les croyances en cours pour axer la réflexion sur les MST plus générales et pour lesquelles un simple baiser peut transmettre durablement les symptômes et inconvénients. Il y a d'autres sujets de réflexion, mais ce n'est pas le propos ici. Après le visionnage du film, le hasard nous a fait regarder à quelques uns le film "tableau de famille" de Ferzan Ozpetek. Ce film noté à moins de 4 ... fait figure de chef d’œuvre à coté ... Pour le prise de vue, la prise de son, le jeu des acteurs ... et surtout la réelle fraternité du sujet alors que le sexe comme le sida sont loin d'être absents ... Pour revoir des amours naissantes, "à cause d'un garçon" avec le somptueux Elkaïm, "juste une question d'amour" avec le formidable Thouvenin, et sans doute bien d'autres encore sont autrement réussis et autrement plus juste aussi bien psychologiquement que scientifiquement ...
Deux jeunes garçons d'une vingtaine d'années se rencontrent dans un bar gay, et tombent amoureux. Sur leur petit nuage, ils vont devoir traverser un moment difficile lorsqu'un des deux va devoir admettre sa séropositivité. En s'opposant tout en étant profondément attiré l'un par l'autre, ils vont apprendre à se découvrir et à s'aimer..
C'était pas mal C'est un beau film Ça parle d'amour et de sida Ça se passe entre république Jaurès et Anvers Le ton est inhabituel c'est sympa Ça change
Ce film aurait pu faire 30min a tout casser. Sérieusement, c'est long, c'est long! Ce film, on lui enlève son introduction porno, ça devient spoiler: un message préventif de l'État contre le Sida. Non mais sérieusement, c'est le seul événement perturbateur... Puis les dialogues sont ennuyants, on dirait des grands-mères abandonnées qui parlent de la météo et de leurs chats. Des grands-mères qui ne savent pas jouer, parce que oui, le jeux d'acteur des protagonistes sodomites est terriblement gênant, et encore le terme n'est pas assez fort. Ce film m'a limite rendu homophobe. Ah et attention, grosse révélation, spoiler: il n'y a pas eu un seul batteau de tout le film, ma plus grosse déception, choqué et déçu de la publicité mensongère.
Très loin de leur premier film, Jeanne et le garçon formidable, du sympathique Drôle de Félix ou du très beau, L'Arbre et la forêt, dans lesquels de grands comédiens participaient à la réussite de ces réalisations, les deux réalisateurs prennent un virage à 180°. Une très longue scène d'ouverture orgiaque est telle une publicité pour le sex-club parisien. Par ailleurs très bien filmée. S'en suit une balade, presque rêvée, dans un Paris nocturne en vélib, à pied, en courant aussi. Quand viendra le questionnement sur la prise de risque d'une relation sans protection, le film prend des airs didactique et s'enfonce dans les clichés. Le passage aux urgences, d'un hôpital parisien. L'immigration, avec un vendeur de kebab. Les retraites, aussi, avec une charmante vielle dame obligée de faire des ménages, pour améliorer l'ordinaire, sans se plaindre par ailleurs. Jacques Martineau a déclaré : "Je crois aussi que nous n’aimons pas beaucoup refaire ce que nous avons déjà fait. C’est amusant de se frotter à de nouvelles difficultés à chaque fois. Parce que, quand même, c’est différent de préparer, tourner et monter un film en temps réel." Certes, mais pour ce film c'est passablement raté. Dommage.
Les spectateurs ont de la chance ! Ce n'est pas un seul long-métrage qu'ils vont pouvoir regarder dans cette œuvre "Théo et Hugo dans le même bateau" mais quatre, rien de moins ! Le premier est une sorte de clip musical et pornographique, où des hommes font l'amour dans un club, à coup de sonorités techno, d'effets de lumière quasi républicains, jouant avec les rouges, les bleus et les blancs. Le second est un documentaire touristique où l'on apprend à se déambuler la nuit dans Paris, à utiliser un Vélib, à emprunter le premier métro et à manger à toute heure de la nuit. Le troisième est une propagande sur les modes de contamination du HIV, le recourt aux médicaments d'urgence, et une morale sur la discrimination. Enfin, le dernier est un échange à la Téchiné (le talent en moins), du moins très nouvelle vague sur les affres amoureuses de deux jeunes-hommes. Autant dire que ce film n'est pas à la hauteur du talent de Ducastel et Martineau. Là où "Jeanne et la garçon formidable" était une œuvre réjouissante et délicate sur une thématique assez proche, le film se perd dans un essai raté sur l'amour naissant, qui, au lieu de rehausser l'image de l'homosexualité, constitue un espace réservé, complètement communautaire où l'on comprend qu'à part Paris, point de salut, a fortiori si l'on est gay. Quelques scènes d'enchantement complet parviennent toutefois à sauver le film, comme cette étreinte sur un feu tricolore, ou l'angoisse du garçon devant l'interne, ou le récit migratoire d'un syrien. Mais cela ne suffit pas à faire de ce film, un objet artistique digne d'intérêt.
Théo et Hugo ou quand l'indigence et la médiocrité se retrouvent dans le même bateau. J'avoue ne pas avoir pu rester dans la salle jusqu'à la fin du film tellement chaque réplique des comédiens me brulait les oreilles. Un scénario digne d'un documentaire de prévention sur les risques des MST qui pourrait probablement être diffusé aux collégiens. Des acteurs absents avec une telle niaiserie dans leur jeu que ça donne envie de rire ou de pleurer. Un film gay pour les gays (et encore j'en suis un et j'ai trouvé ça abjecte et c'est dommage). Un mode d'emploi d'une heure trente sur comment faire en cas de prise de risque - et comme c'est filmé en temps réel, bé quand il y a attente aux urgences, le spectateur attend aussi (donc on comble avec des dialogues plus que pitoyable - c'est long, très long). J'en attendais beaucoup et suis tombé de haut tant l'absence de réalisme et d'émotion fait légion.
La longue et brûlante scène d'ouverture, parce qu'elle mélange la radicalité de la représentation à un romantisme à contre-temps, reste ce que le film offre de plus intéressant. La suite, un parcours nocturne et chaotique jusqu'à l'appartement de Théo, vaut principalement par la mise en scène mi-réaliste, mi-onirique de Ducastel et Martineau, qui filment le Paris désert des noctambules. En semant sur le parcours de Théo et Hugo quelques rencontres avec des inconnus, ils esquissent une peinture sensible et ample de la ville, filmée en temps réel, mais ne vont malheureusement pas jusqu'au bout du geste. Ce qui intéresse visiblement les deux réalisateurs, c'est d'abord le parcours du jeune couple, avec son lot de séparations, retrouvailles, déclarations et dialogues balourds, dont la poésie maladroite finit par agacer. A défaut de le distinguer du reste des productions LGBT, l'omniprésence de la question du SIDA a le mérite d'ancrer Théo & Hugo dans une certaine vérité (presque de la pédagogie) qui l'empêche de se perdre totalement dans son romantisme naïf. Pour le reste, cette histoire d'amour à échelle réduite ne retrouve jamais l'ardeur du début et sa jolie mise en scène ne suffit pas à faire passer un scénario qui peine à trouver sa vitesse et son mouvement. Critique détaillée: https://www.espace-critique.fr/critique-theo-hugo-dans-le-meme-bateau/
Au départ, on se demande si nous sommes dans un film pornographique ou alors dans un Gaspar Noé. En effet, pendant plus de vingt minutes, nous assistons à la rencontre et aux ébats sexuels de deux jeunes français dans une backroom de la capitale. Les corps s’enlacent avec passion et érotisme et puis les hommes sortent vers cinq heures du matin dans un magnifique Paris, vide et calme. Le film est construit en instant T. Nous ne perdrons alors pas une minute des discussions entre cet amour naissant qui marche au gré de la nuit qui se couche. Malheureusement, de nombreux dialogues font davantage office de promotion que de spontanéité. Ainsi, on sait qu’il existe une application mobile pour savoir combien de vélib’ il reste à proximité, que Sida Info Services est présent à toute heure au téléphone ou encore qu’il y a toute une procédure lorsqu’on a eu un rapport sexuel non protégé avec un séropositif.C’est vraiment dommage que ce long-métrage manque de subtilité et que les dialogues sentent la préparation à plein nez, car Théo et Hugo dans le même bateau avait quelque chose de touchant et de sincère. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Une demi étoile pour les 10 premières minutos dans le sexe club, le reste du film est malheuresement construit sur un scénario bébête, des dialogues très clichés et un jeu d"acteurs faible. Je ne comprends pas les éloges de la presse.