Après avoir été journaliste, Emilie Thérond est devenu documentariste pour s'intéresser à ceux qu'elle qualifie de "héros ordinaires". A la suite de plusieurs projets télévisuels, elle a observé ses filles de 3 et 9 ans et a repensé à son instituteur d'enfance, Mr. Burel, qui a offert à sa classe de Saint-Just-et-Vacquières une grande liberté et un enseignement participatif. Désireux renouer avec ses racines, elle a emmené ses filles et a retrouvé l'enseignant toujours en poste, qui lui a annoncé prendre sa retraite sous peu. L'envie de garder une trace de son travail a alors surgi.
Initialement, Emilie Thérond destinait son documentaire à son domaine de prédilection, la télévision. C'est seule, armée de deux caméras, qu'elle capta la dernière rentrée de l'instituteur, celui-ci lui ayant donné son accord dans un délai trop court pour obtenir des financements. A raison d'une semaine par mois un an durant, elle a fini par obtenir un teaser de trois minutes qui a convaincu B2 Films (une société de production fondée, entre autres, par François-Xavier Demaison), puis Disney.
Au lieu de scrupuleusement respecter l'organisation de l'instituteur Burel, Emilie Thérond s'est intégrée à sa classe en participant à quelques occasions à la lecture de dictées, entre autres choses. Au départ timide et limitée au vouvoiement, leur relation changea au cours du tournage. La documentariste apprit à conjuguer son plan de travail avec l'enseignant qui avait l'habitude de changer à la dernière minute l'organisation de la journée d'école. Selon la réalisatrice, Burel fut comme dans ses souvenirs en un peu "moins sévère, un peu comme un grand frère qui serait devenu un grand-père !"
Bien que le sujet soit universel, la méthode d'enseignement de Mr. Burel, singulière, ne s'entrevoit pas, selon la réalisatrice, comme "une leçon donnée aux instituteurs". Plutôt que de mettre l'accent sur sa conception de l'enseignement, Emilie Thérond a souhaité montrer l'aspect contagieux d'un enseignement entrepris avec passion auprès des élèves. C'est d'ailleurs une partie du village qui "s'invita" à la projection réservée à Mr. Burel.
Bien qu'Emilie Thérond avait déjà filmé l'année d'enseignement de l'instituteur Burel par ses moyens propres, l'intérêt qu'elle suscita dans la jeune société de production B2 Films lui permit d'ajouter des entretiens et de monter avec une structure de post-production professionnelle. Pour les deux parties, il s'agit du premier long-métrage de cinéma.
Les documentaires sur l'école, immergés au sein d'une classe maternelle ou primaire, sont nombreux. On peut en citer quelque-uns : L'étape du papillon de Jérôme Huguenin-Virchaux, Ce n'est qu'un début de Jean-Pierre Pozzi et Pierre Barougier ou Dis Maitresse ! de Jean-Paul Julliand par exemple. On peut aussi souligner les deux succès d'Être et avoir de Nicolas Philibert et Sur le chemin de l'école de Pascal Plisson, déjà distribué par Walt Disney.