Mon premier film je crois de ce réalisateur prometteur du cinéma de genre français. Et malheureusement pas très convaincu. Hostile propose un univers post-apo plutôt sympathique. Les décors sont solides, l’univers semble vraiment hostile et violent, quoique peu original (il y a clairement une inspi Mad Max), malgré un budget sûrement restreint, l’esthétique est soignée, la photo est belle, et la créature (avec l’incontournable Botet) est convaincante. La partie post-apo du film est donc sans grand défaut formel. Du reste, on pourrait dire la même chose de la partie dans le passé, mais évidemment, tout est beaucoup plus classique (et un peu plus artificiel). Sur la forme, je ne dirais pas qu’Hostile est mal fait, c’est propre, quoique sans génie. Côté interprétation, personnellement, les 2 acteurs m’ont paru investi dans leurs rôles. Le gros souci, c’est leurs rôles justement ! D’un côté un Grégory Fitoussi à qui tout sourit, il est beau, il est riche, il sent bon le sable chaud, il est gentil, intelligent, hyper patient, drôle, c’est une véritable caricature ambulante le mec ! En face, c’est exactement la même chose, une fille perdue, droguée, caractérielle, versatile, rebelle, pauvre, orpheline, une autre caricature ambulante. Elle devient d’ailleurs rapidement insupportable. Quand on réunit dans un film deux caricatures comme ça, ça donne… une romance archi caricaturale ! Prévisible, parfois d’une niaiserie inqualifiable, l’histoire d’amour qui s’installe entre ces deux protagonistes est une catastrophe qui frôle l’amateurisme. Et le gros souci, c’est qu’elle occupe au moins la moitié du film, si ce n’est plus ! Eh oui, car là est le problème. Le film est à moitié post-apo, à moitié une romance contemporaine très classique. L’équilibre se fait à coups de flash back continuels qui d’une part casse l’ambiance tendue du huis clos nocturne, et d’autre part nous plonge dans un truc sirupeux au possible pour nous assener une fin douteuse ! Douteuse pour quoi ? Car jamais le film ne nous donne des indices clairs pour la comprendre. Ok, c’est cool de vouloir créer la surprise, mais ça reste, de mon point de vue, très artificiel dans sa manière de faire. Autant dans Resident Evil 2 la réalisation nous amène à comprendre un ressort exactement similaire, autant là… Turi avait visiblement sa fin avant le reste du film, et il a brodé un truc autour de sa bonne idée. Mais il n’a pas été aussi bon dans ses choix. Pas horrifique pour un sou, post-apo et huis clos tendus brisés par les allers-retours temporels continuels, romance contemporaine digne d’un mauvais Harlequin, Hostile mise tout sur sa forme, certes réussie, mais ça n’enlève pas le gâchis de l’intrigue et des personnages. 2.