Okja
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270 critiques spectateurs

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RealPrime
RealPrime

97 abonnés 1 819 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 25 mai 2021
Portant sur la mondialisation, l'industrie agro-alimentaire et le communisme, ce drame américano-coréen traite à l'unanimité de la condition animale dans notre société et des méthodes à la fois d'élevage et d'abatage. Un récit montrant les fausses intentions d'une multinationale voulant vendre une nouvelle viande ou l'entretien animal et sa composition seraient aussi écolo que bio et avec donc à la clé, une découverte totale d'une nouvelle espèce animale. Animal créer génétiquement et qui soulève la dure question des O.G.M. . Mais il s'agit plus ici d'une fable avec cette amitié improbable entre cette jeune fille et ce cochon surdimensionner créer pour grossir sur 10 ans puis être finalement massacrer en abattoir, une amitié qui sera incompréhensible pour son grand père ne voyant ici qu'un énorme porc bon pour lui récompenser un élevage et une reconnaissance mondiale. Côté casting, spoiler: Tilda Swinton joue parfaitement cette P.D.G. vendant un faux rêve et incarnant cette aristocratie industrielle lui procurant les pleins pouvoirs, jouant également une sœur-jumelle plus impitoyable et plus industrielle. Jake Gyllenhaal, quel performance comique en présentateur star de ce show télé ventant aussi les miracles de ces animaux énormes, un jeux dément qui le sort de tous ses rôles précédents plus "musclés". Devon Bostick, Lily Collins et Steven Yeun incarnent eux, la parfait manifestation des associations ou mouvements politiques de protections d'environnement et donc, de défense animale avec des scènes parfaitement bien mener. L'attaque du camion qui les fait débuter dans le film est parfaitement représentative de toutes les actions coup d'poing mener par ces mouvements.
Chacun d'entre eux jouant avec sincérité et crédibilité. Sans oublier Ahn Seo-hyeon, cette jeune fille ayant élever à sa façon ce super cochon et dont l'amitié unique en sera née, son acharnement tout au long du récit pour le sauver est une preuve qu'on peux cohabiter avec une espèce inédite... Mais chimique. spoiler: Le grand final avec cette immense usine d'abattage fut tourner et montrer à la perfection comme un camp Nazi ou les porc géants représentent les futures victimes, barbelés et employés électrifiant leur futur viande et l'emmenant vers l'enfer. Un instant choc faisant réfléchir et montrant comment des humains tuent facilement un animal sans se poser de question, travaillant dans un évident vacarme mécanique et de stress animal. Les parents du porcelet qui parviennent à sortir leur petit des barbelés fut symbolique.
Film dramatique, légèrement comique mais symbolisant la lutte sans merci des pro-environnement, la maltraitance animale et surtout, la mondialisation.
Arthur Guezou
Arthur Guezou

174 abonnés 1 580 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 29 juillet 2021
Le film est pas mal, j'en attendais peut-être plus. Je ne sais pas si c'est une habitude du réalisateur, un essai de sa part ou autres mais le rythme est beaucoup trop lent. Et pour un film de cette envergure, ce n'est pas assez dynamique. Le message reste engagé et beau avec une mise en scène incroyablement crue à l'appui. Malgré ses qualités, je n'ai pas su accrocher ; pas à cause du film en lui-même mais plutôt des conditions (je pense que c'est un film à voir sur grand écran et non sur le petit).
Fabien S.
Fabien S.

591 abonnés 4 150 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 12 août 2017
Un excellent film fantastique. C'est une métaphore sur la chaine alimentaire entre humains et animaux. Jake Gyllenhaal incarne un présentateur télé de la société Mirando. C'est l'histoire d'un porcinet ayant la taille d'un hippopotame adopté par une fillette sud-coréénne Mija Joo qui veut fuir une sorte de Cruella d'Enfer interprétée par Tilda Swinton. Paul Dano tient le rôle du leader du Front de Libération Animale. Cela montre une image déplorant des abattoirs. L'exploitation des OGM est mise en avant.
gerard stevenson
gerard stevenson

21 abonnés 905 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 22 avril 2023
Sous couvert de nourrir la population mondiale (sauf les musulmans), une entreprise veut développer l'élevage de super cochon de la taille d'un éléphant. Aussi, elle place dans différents endroits (chez des fermiers) de la planète des prototypes. Chez un fermier coréen dans les montagnes, le petit cochon femelle a bien grandi et est l'amie de la petite fille qui vit avec son grand père. Ainsi, ce cochon OKJA est plus un animal de compagnie qu'un animal d'élevage.
Le film retranscrit bien l'amitié entre la petite fille et le cochon.

Aussi, quand l'entreprise va récupérer le cochon pour le ramener aux Etats-Unis, cela va aboutir à une aventure et amener le film sur un côté militantisme de la cause animale.
Bon plaidoyer contre l'élevage intensif avec pour appuyer les propos représenter un abattoir avec des airs de camp de concentration.

Un film qui fait réfléchir à voir
Matis H.
Matis H.

30 abonnés 162 critiques Suivre son activité

2,5
Publiée le 24 août 2017
"Okja" est moins une œuvre sur la société de consommation, et ceux qui la dirigent, que sur une jeune fille qui découvre le monde au travers de son combat pour l'être qu'elle aime. Car c'est bien autour de cette partie du récit que la puissance formelle et thématique se construit.

Bong Joon-Ho conserve ainsi tout son talent pour l'action, et de manière générale pour les situations d'urgence, proposant une mise en scène dynamique, voir virtuose par instant, à l'image des interventions de l'ALF, tout en parvenant à créer une galerie de personnages attachants. Ainsi, le combat de Mija, et sa relation extrêmement touchante avec Okja, porte le long-métrage, là où l'ambition de dénonciation échoue.

En effet, le cinéaste cherche, tout comme dans "Snowpiercer", à traiter son sujet avec ambiguïté. Malheureusement, si cela fonctionne par instants - la ridiculisation d'un des membres de l'ALF, le mensonge de K, l'ambivalence de Frank Dawson, la fin sans perdant, etc. - montrant que le "camps" dont fait partie un personnage ne définit pas son caractère, l'écriture et la mise ne scène peinent à affronter le sujet de front.

Les personnages de Dr. Johnny (Jake Gyllenhaal épuisant) et de Lucy Mirando sont la représentation même de toute la difficulté qu'a le cinéaste à inscrire son récit dans un premier degrés nécessaire, faisant le choix de la fable caricaturale. La mise en scène se voit être à l'image des membres de l'ALF, réjouissante et efficace dans l'action, mais détournant le regard face à la vraie horreur (viol de Okja, torture, massacre). Un double discours s'installe alors, prenant parti avec véhémence pour une cause, tout en refusant d'illustrer clairement la raison de ce combat. Reste le dernier quart d'heure qui, si il use d'une imagerie assez lisse, a enfin le courage de traiter son sujet avec la froideur du réel.

"Okja" est une œuvre forte et sensible, traversée par des instants d'émotion et d'action purs. Bong Joon-Ho parvient à émouvoir mais, si il soulève de nombreuses questions, ne dispose pas du bon angle d'attaque pour traiter son sujet et ses thématiques.
Cyril J.
Cyril J.

29 abonnés 625 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 18 octobre 2017
Oka est une truie mutante, plus douce qu’un nounours, plus intelligente qu’un chien, plus grosse qu’un hippopotame, et plus courageuse que bien des hommes, élevée avec une fillette en plein air dans les merveilleuses montagnes vierges et forestières de la Corée profonde. Mais la vérité c’est qu’elle n’est que le produit expérimental d’une vaste opération marketing d’une multinationale alimentaire américaine, dont l’angélisme médiatique sert à convaincre les gens de consommer leur viande porcine mutante (pudiquement nommée OGM), en notre époque où la surpopulation nous condamne déjà, pour ceux qui ne le sauraient pas, au manque de nourriture. Dirigée par une Tilda Swinton névrosée, et médiatisée par un encore une fois renversant Jake Gyllenhaal, la compagnie décide de rapatrier son bien publicitaire aux USA. Mais c’était sans compter sur l’indéfectible amour et l’ahurissant courage de la petite qui poursuivra son amie en de folles courses à travers Séoul et New-York, épaulée bientôt par l’abracadabrant Front de Libération des Animaux, saugrenus éco-terroristes émotifs et non-violents.
Cette craquante et tendre comédie fantastico-dramatique excelle par son alliance étonnante entre le spectacle sentimentalo-familial modèle cartoon pour enfants, et la douleur sanglante et mortifère clairement pour adultes. Un petit joyau américano-coréen inclassable mêlant prodigieusement la dénonciation des atrocités commises en abattoirs, l’horreur de la mort alimentaire industrialisée, le triomphe mortifère du marketing et les répressions violentes des défenseurs de la vie, avec l’esprit d’aventure, les valeurs morales, les joyeuses acrobaties, la tendre comédie et un poignant sentimentalisme.
@fredlvdf
@fredlvdf

18 abonnés 133 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 29 juin 2017
C'est rare que j'écrive la critique, mais ce film est tellement bouleversant, hyper émouvant.
Si seulement il pouvait faire prendre conscience au plus grand nombre et aux industriels, de tout ce qu'on massacre aux noms seulement de bénéfices qu'on emportera pas dans notre monde.
De plus les acteurs et les images sont d'une rare beauté.
Biertan64
Biertan64

51 abonnés 1 445 critiques Suivre son activité

1,0
Publiée le 18 janvier 2019
Pour moi, Okja échoue à faire passer son message philosophico-écologique. Il ne fait que critiquer de façon superficielle et gentillette notre société de consommation (la grosse entreprise mercantile est trop caricaturée à travers les personnages joués par Tilda Swinton ou Jake Gyllenhall) ou la souffrance animale (c'est pas parce qu'on voit spoiler: une scène avec un gros cochon fort sympathique dans un abattoir
qu'on arrive à établir un point de comparaison avec les conditions de mise à mort dans les milliers d'abattoirs du monde réel). Pour moi cette réflexion sur notre monde doit être appréciable seulement des plus jeunes et à classer avec les réflexions simplistes du genre "la guerre, c'est mal" mais cela n'apportera aucune lumière à un adulte plus blasé. Reste la forme du film, une photographie intéressante, qui peut plaire....même si j'ai du mal à rejoindre ceux qui donnent une note quasi-parfaite à ce film "engagé", mais que d'un pied (de cochon).
Anna C
Anna C

15 abonnés 10 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 3 juillet 2017
À lire les critiques presse, je me demande s'ils ont vu le même film que moi parce que le qualificatif "familial" me paraît très inadapté, vu que même si j'ai adoré ce film j'en ai presque fait des cauchemars!!
JOEL24210
JOEL24210

12 abonnés 58 critiques Suivre son activité

1,5
Publiée le 15 juin 2020
Je ne comprends pas quel intérêt on peut porter à ce film. Les acteurs sont ridicules, les dialogues inconsistants, le scénario pour gamin de moins de 5 ans. Seuls les effets spéciaux sont de bonnes qualités. Quelle déception !!!
Victor A.
Victor A.

74 abonnés 388 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 20 janvier 2018
Un vent de fraîcheur ! Okja par sa réalisation , ses thématiques et sa façon de raconter le récit change totalement des productions américaines actuelles. Le film est soigné visuellement (couleurs de la forêt verdoyante par exemple) , un bon jeu d'acteur qui ne fera peut être pas l'unanimité en ce qui concerne Jake Gyllenhaal qui sort totalement de son registre. Cependant il a manqué je ne sait quoi à ce film (peut être plus de dramatique , ou un scénario plus recherché) pour faire de ce film un chef d'œuvre.
TUTUR29
TUTUR29

37 abonnés 1 167 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 17 mars 2021
Je suis un peu moins conquis par Okja que par Snowpiercer et Parasite, les 2 autres films de Bong Joon Ho que j'ai vu, mais le film reste une réussite. Encore une fois, Bong Joon Ho arrive parfaitement à créer tout un scénario afin de nous alerter sur les problèmes actuels et futurs de notre société (ici, l'élevage intensif et cruel et la création d'animaux génétiquement modifiés). Le message du film n'est pas du tout subtil et sonne assez pro-vegan mais ce n'est pas du tout un défaut, le film est parfaitement clair et malgré ses idées politiques, le film arrive à être divertissant et a de réelles qualités en dehors de ses revendications avec lesquelles ont peut être d'accord ou non. Tout d'abord, le casting est excellent, à l'exception peut-être de Jake Gyllenhaal qui m'a fait beaucoup rire au début dans un rôle très différent de ce qu'il a l'habitude, mais au final j'ai plus l'impression qu'il cabotine qu'autre chose. Le film reste esthétiquement beau, même si l'ambiance est moins inoubliable que Snowpiercer ou Parasite. Enfin, malgré que ce soit des effets spéciaux, les super cochons restent très mignons et attachants et apportent une vraie touche d'émotions au film spoiler: (particulièrement à la fin, qui est super émouvante)
qui en manque cruellement en dehors de ça. Le film a aussi pas mal de longueurs, notamment tout le début que j'ai trouvé pas terrible. Mais bref, ça reste tout de même une réussite, même si beaucoup moins marquant que les 2 autres films cités précédemment selon moi.
Barry.L
Barry.L

35 abonnés 136 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 12 juillet 2017
''Okja'' : un film bien particulier. Une superproduction qui ne sortira pas en salle. Un film à gros budget, hollywoodien, mais incroyablement inventif. Tout part d'un homme : Bong Joon-ho. Ayant connu un succès commercial avec sa précédente (et réussie) réalisation, ''Snowpiercer : Le Transperceneige'' (2013), le coréen s'attelle à son projet. Seulement voilà, durant l'exploitation du ''Transperceneige'', Bong Joon-ho a vu son film tronqué de vingt minutes par la société de distribution Weinstein Company, qui a voulu sortir le film dans cette version courte. Si le réalisateur s'est vu triompher en imposant sa version, il décide, pour son prochain film, d'acquérir une totale liberté. Et, comme souvent pour ce genre de films à gros budget, éviter de devoir batailler contre producteurs, distributeurs... C'est chose faite, ''Okja'' est produit par Netflix, la célèbre chaîne de télévision américaine. La bonne nouvelle : Bong Joon-ho dispose d'une entière liberté et (ce qui n'est pas désagréable) d'un budget de 50 millions de dollars. La mauvaise : le film ne sort pas en salle en France. Enfin, pas tout-à-fait, puisque le film est sorti gratuitement dans quelques salles (4 ou 5 séances tout au plus en France). On peut être déçu que le film ne sorte pas en salle partout en France. Mais n'oublions pas une chose : grâce à Netflix, un immense cinéaste peut donner libre cours à toute sa fantaisie, à tout ce qu'il veut, en somme. Et ça, c'est de plus en plus rare.

Pour lutter contre la faim dans le monde, Lucy Mirando dirigeante de la société Mirando Corporation crée une nouvelle race : les super cochons, élevés aux quatre coins du monde. Okja est l'un de ses cochons (même si c'est une truie) qui vit avec une petite fille, Mija, dans les montagnes sud coréenne. Mais le jour où Okja est enlevée par Mirando et ses sbires, Mija se lance à leur poursuite. Dans son périple, elle croisera les membres du Front de Libération Animale.

Depuis quand une superproduction, genre cinématographique d'habitude si figé, ne nous avait-il pas procuré un tel frisson jubilatoire ? Certainement pas ''Le Transperceneige'' qui, tout en étant une réussite, était un film sombre et asphyxiant. Avec ''Okja'', Bong Joon-ho revient avec énormément d'humour, humour déjà présent dans ses films 100% coréen (''Memories of murder'' en 2003, ''The host'' en 2006 et ''Mother'' en 2009), mais délaissé avec''Snowpiercer''. Cet humour est la clef de voûte d' ''Okja''. Sur un sujet vraiment très sérieux (la dérive de l'OGM, les abattoirs...), qui pouvait être la proie à une réalisation lourdaude, empâtée et bourrée de pathos, le cinéaste coréen insuffle à son film un comique bien vu. On a beaucoup dit qu' ''Okja'' est une fable écologique. Oui, mais il faut souligner quelque chose d'important : Bong Joon-ho ne se prend pas beaucoup au sérieux. Et c'est cela qui permet à ''Okja'' d'éviter le message écolo facile. Bong Joon-ho peut nous dire quelque chose, il peut vouloir nous mettre en garde contre l'élevage intensif mais cela ne doit en rien faire d' ''Okja'' une œuvre ultra (et bêtement) militante : le but du film est tout simplement de nous plaire. Pour cela, le réalisateur coréen (aussi scénariste de son film) évite trois écueils si souvent présents dans cette catégorie de film. D'abord, Bong Joon-ho évite l'action pour l'action. Il y a en effet peu de scènes d'action dans ''Okja'' (une à Séoul, une aux Etats-Unis) : ces dernières ne sont ni trop longues ni trop courtes, et constamment inventives. Mais l'abus d'action n'est pas la seule source de « too much » dans les blockbusters. Il y a aussi ce qu'on appelle le pathos qui noie très souvent les superproductions. Et là encore, Bong Joon-ho contourne la larme facile en refusant de faire durer trop longtemps les scènes émouvantes (comme les scènes entre Okja et Mija). En fait, le comique n'est pas là que pour faire rire, mais (et surtout) pour désamorcer le trop d'action et le trop de pathos. Tout cela est, déjà, génial mais en plus, le Coréen évite un piège ultra-courant : le manichéisme. Un cliché présent dans les films à gros budget, mais aussi dans le cinéma en général. De nouveau, vantons l'intelligence du script qui ne clôture pas les personnages en gentils ou en méchants. Sur un sujet pareil, on aurait très bien pu avoir le schéma archi simpliste et archi simplet qu'est : les gentils écolos contre les méchants capitalistes. Ce n'est pas le cas car Bon Joon-ho, dans tous ses films creuse et approfondit le caractère de ses personnages. Déjà, dans le génialissime ''Memories of Murder'', le metteur-en-scène montrait à travers le portrait de deux flics (l'un à priori cultivé et honnête, l'autre à priori pourri) que les rôles pouvaient s'inverser et que l'âme humaine était infiniment complexe. Même traitement pour ''Okja''. Il n'y a pas les bons d'un côté, les méchants de l'autre. Simplement des êtres humains aux caractères parfois radicalement différents. Ainsi, si Lucy Mirando (la grande Tilda Swinton) cache au monde que les cochons sont élevés dans de mauvaises conditions et qu'ils sont issus de la culture de l'OGM, elle croit faire le bien autour d'elle. Son but est de se démarquer de son frère et de sa sœur, qu'elle considère comme ''psychopathes''. Et si la pensée du Front de Libération Animale est (plus où moins) la bonne, le metteur-en-scène prend un malin plaisir à ridiculiser certains de ses membres (avec raison, d'ailleurs). Point passionnant, les protagonistes les plus interéssants sont les plus sombres: le Dr. Johnny Wilcox (présenté dans un premier temps comme une sorte de gentil beauf américain puis comme un être plus malfaisant et pathétique) et Frank Dawson (second de la Mirando Corporation, aux desseins obscurs) formidablement interprétés par Jake Gyllenhaal et Giancarlo Esposito. Mais finalement, c'est Mija qui a toute notre attention. C'est un protagoniste pertinent car le seul a ne pas avoir d' idéologie particulière : elle ne veut qu'une chose, récupérer Okja. Bong Joon-ho est favorable à cette petite fille. spoiler: Et à ce sujet, on est obligé d'aborder le cas de deux scènes qui éclaircissent le sens et le propos profonds d' ''Okja''. La première concerne le choix que laisse le Front de Libération Animale (mené par Paul Dano) à Mija : se servir d'Okja pour dénoncer les crimes commis par Mirando Corporation, ou laisser Okja repartir dans les montagnes avec Mija. Or, Mija chosit la seconde option et ainsi refuse de lutter pour l'environnement. Le deuxième scène est l'une des dernières : Mija sauve Okja sans chercher à apporter une quelconque aide aux nombreux supers-cochons destinés à l'abattoir.
Ici, le metteur-en-scène à travers les yeux de Mija se fait sans illusion sur le capitalisme et les organisations qui luttent contre celui-ci. Le système ne peut être changé car il est basé sur des racines trop profondes ( spoiler: même le scandale de Mirando Corporation finit, on le devine, par s'estomper
) et un nombre trop considérable d'adhérents au système spoiler: (Lucy Mirando chute mais est très rapidemment remplacée par... sa sœur tandis que Dawson gère tranquillement tout cela dans son coin
). spoiler: La fin du film est terrible car Bong Joon-ho montre les ultra-capitalistes comme triomphant. Et les écolos ? Tout en reconnaissant la noblesse de leur combat, le réalisateur n'est pas dupe. Les résistants croient à chaque fois pouvoir renverser tout le système et, à chaque fois, se plantent. La scène post-générique le montre bien : c'est un éternel cercle sans fin dans lequel semble s'embourber toutes ces associations qui ont peu de poids dans le système
. A ce stade, le pessimisme semble être total. Sommes-nous donc écrasés et impuissants ? Bong Joon-ho donne une solution : spoiler: celle de Mija et d'Okja qui vivent, ensemble, à l'écart du monde, non sans avoir payé le prix de leur liberté.


Sur un sujet somme tout assez casse-gueule, le réalisateur coréen signe un authentique chef-d'oeuvre. Un film qui nous impressionne moins par ses qualités esthétiques (Bong Joon-ho est visuellement un cinéaste génialement classique contrairement a d'autres metteur-en-scène coréens comme Park Chan-wook ou Kim Ki-duk) que par son confondante et sidérante justesse de ton. Comme on dit en musique, Bong Joon-ho a indéniablement trouvé la note juste, entre farce burlesque, film à grand spectacle et terrible charge contre une certaine société.Avec sa fin clairement favorable à la vie solitaire dans les bois, loin des affaires humaines, peut-on y voir un éloge des robinsonnades ? A vous de juger, tout en prenant énormément de plaisir avec ''Okja'', d'un des meilleurs réalisateurs du moment. Le meilleur ? Peut-être...
Robrex
Robrex

25 abonnés 940 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 28 juillet 2018
"Okja" est le premier film que j'ai vu sur Netflix, et je suis content que le premier film que j'ai vu sur Netflix soit un très bon film, comme quoi j'ai commencé Netflix de manière correcte. Je dirais même que c'est actuellement le meilleur film réalisé par Bong Joon-ho, pour vous dire ! Mieux encore que "Snowpiercer" que j'avais trouvé juste bien, "Okja" nous entraîne dans une "aventure" beaucoup plus prenante. Déjà en terme de réa, c'est juste nickel. Le visuel est très bien foutu, la mise en scène est bonne et tous les acteurs jouent bien et nous font chacun attacher à leur personnage qui viennent tous apporter leur intérêt dans l'histoire, surtout au niveau des classes sociales dans lesquelles ils se trouvent. Le film déborde bien de bonne idées de mise en situation et y'a vraiment un propos de fond dans le film qui se tient tout du long. Peut-être que le scénario est pas si extraordinaire que ça, mais en tout cas, ça fait bien le café, on est bien plongé dans l'histoire et dans le concept du film, et ça fait plaisir. On retrouve bien le style de réal de Bong Joon-ho, y'a des scènes qui sont quand même assez impressionnantes en terme de rebondissement. Le film possède un côté mélancolique qui fonctionne bien, ainsi qu'une tendance assez sombre par moment, avec des scènes glauques qui peuvent bien choquer le spectateur, mais peut avoir quelques tendances comiques de temps en temps, malgré deux petites fautes de goûts sur l'humour. J'aime bien aussi le design d'Okja et des autres super-cochons, bien que ça ressemble un peu à une grosse créature avec le corps d'un hippopotame, une tête de lamantin avec des oreilles de labrador, mais en tout cas, leur design est plutôt cool et on est pris d'affection surtout pour Okja. Au niveau des acteurs, Tilda Swinton, qui joue deux rôles à la fois, est plutôt bonne. C'est pas son meilleur rôle mais je trouve qu'elle s'investit bien et qu'elle donne ce qu'elle a. Ahn Seo-hyeon joue très bien, sa relation avec Okja est l'un des points forts du film et elle montre qu'elle est prêt à tout pour sauver son animal de compagnie qu'elle aime. Paul Dano est également très bon, il est bien investi dans son rôle et se donne à fond. Mention spéciale à Jake Gyllenhaal qui est juste délirant. Il joue bien le scientifique torturé et psychopathe sans en faire trop, on s'attache bien à lui et c'est cool. Le reste du casting, Steven Yeun, Byeon Hee-bong, Lily Collins, Shirley Enderson... est très bien aussi. La musique est aussi très mélodieuse et apporte bien au film dans toute situation. En conclusion, "Okja" est un film vraiment très bon que je vous conseille bien. Pour un film qui n'est pas sorti au cinéma, ça vaut le coup et comme je disais, je suis content d'avoir commencé Netflix avec un bon film !
Glouyie
Glouyie

16 abonnés 296 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 30 juin 2017
Un film engagé, vraiment exceptionnel, je n'ai pas de mots, je n'ai pu retenir mes larmes... Je le déconseille aux plus jeunes (-12), aux allures d'un conte, ce film en est bien loin. Une oeuvre qui fait réfléchir.
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