Ce film est une bombe supra atomique géniale que je qualifie sans aucun recul de chef-d'œuvre. La bande-annonce ne disait pas tout ce qui s'est réellement déroulé pendant les 2 heures de film, ça change et la surprise fut de taille. Autant de profondeur émotionnelle, autant d'humanité, de crasse et de beauté, la précarité, la normalité filmés avec simplicité et une poésie saisissante. Une énorme claque dans la face, j'en suis sorti KO sur civière avec 3 semaines d'arrêt de travail. Peut-être le film à voir à ce moment de ma vie…
L'évolution psychologique d'un homme pour qui la vie n'a plus que la saveur d'un yaourt à la vanille est portée magistralement par le phénoménal Claudio Santamaria. Son visage est expressif à hauteur de sa foi en la vie. Il est beau de n'être plus que cela, désenchanté. Sa voisine, fragilisée par une vie qu'on perçoit douloureuse, est incarnée par une époustouflante et pétillante Luca Marinelli à qui je donnerai Oscar, Ours, Lion et Palme. Premier film pour elle, donc extrêmement bien dirigée. Les mêmes récompenses au réalisateur. Pour le reste, que du bonheur avec un gitan déjanté, cruel et majestueux qui joue dangereusement à côté d'une Camorra Napolitaine bien saisie. C'est violent.
L'arrachage du distributeur de billets vu dans la BA arrive à point nommé dans le film, énorme pied !
Des scènes magnifiques où l'amour, le vrai, le vécu, le vivable, le cru, l'enviable, le palpable et le détestable est dévoilé sans chichi. C'est beau ! Le réalisateur Gabriele Mainetti connait les humains, ses travers surtout.
Les regards, les échanges des hommes forts sont forts et profonds, la testostérone vous remplit les narines. Que du bon et du vrai, du rital pur jus, pas du Tarantino.
Ce film se dévore avec frénésie et remet le cinéma italien à l'honneur, avec en prime la musique qu'il fallait.
J'aimerais vraiment le revoir…