Cela remonte déjà à 2012 ^^, septembre 2012 pour être plus précis. Alors que les studios Sony Picture Animation patinent dans la semoule à sortir des films n'arrivant pas à installer la moindre notoriété sur le marché de l'animation, ni financièrement, ni dans les esprits ("Les Rois de la Glisse", "Tempête de boulettes géantes", "Les Schtroumpfs" live en 2011), sorti de nulle part, le réalisateur américain d'origine russe Genndy Tartakovsky qui n'était nulle autre que le papa de plusieurs séries de renom de la chaîne télé Cartoon Networks tels "Le Laboratoire de Dexter" (1996-2003), "Samouraï Jack" (2001-2004) et "Star Wars: Clone Wars" (2003-2005), nous livra un bien curieux film : "Hôtel Transylvanie". Si "Shrek" coté Dreamworks parodiait bien grassement les Contes de fées Disneyiens, si "Moi Moche et Méchant" côté Illumination s'amusait à parodier les films d'espionnage avec son anti héros chauve au nez crochu et ses tic tacs jaunes parlants,...eh bien "Hôtel Transylvanie" avait ce même sang parodique dans ses veines, lui avec les monstres des films d'Horreur !
Véritable épisode à rallonge des Looney tunes en animation 3D, parodiant les monstres phares des films d'épouvantes des Whale, Browing ect de la Warner des années 30, Dracula, Frankenstein, le Loup Garou, l'Homme invisible, la Momie et d'autres, doté d'une pluie de gags et de comiques de situations sans fin monstrueusement drôle, le film créa la surprise en remportant un franc succès à la fois critique et commercial avec 358 millions de $ rapportés pour un budget de 80 millions.
Pour la première fois, Sony Picture avait réussi à créer un film qui demeurait dans les esprits, qui avait gagné la sympathie du public et surtout qui permit au studio d'émerger un peu de l'ombre pour devenir un concurrent des Dreamworks et Blue Sky. Succès à la suite duquel, la mise en chantier d'un "Hôtel Transylvanie 2" fut imminente. Et trois ans plus tard à l'automne 2015, Sony frappa fort une nouvelle fois au box office avec l'opus 2 qui rapporta cette fois pas moins de 473 millions de $ !! Avec le temps, la saga "Hôtel Transylvanie" était donc devenue une importante source sûre pour les studios Sony Picture Animation, la saga avait réussi à donner une véritable épaisseur au studio, à tel point que la saga d'animation parodico-horrifico-cartoonesque de Tartakovsky pouvait même être considérée comme une relève des "Shrek", "L'Âge de Glace", "Madagascar" dans les années 2000 !
Après "Hôtel Transylvanie 2" en 2015, je ne m'attendais à vrai dire pas à un 3ème volet, pensant que la saga avait tout de même un potentiel plus limité qu'une saga comme "Shrek" et que ce potentiel avait déjà été épuisé. Mais pas question pour Sony de laisser partir leur source de revenue première ! Finalement encore une fois le proverbe s'applique: jamais 2 sans 3, et un "Hôtel Transylvanie 3" fut très rapidement annoncé sur le tas pour une sortie en 2018 !
L'exercice est dur, délicat et casse figure ! Les troisièmes volets, généralement, ça passe ou ça casse ! En général, les gens sont ouvert aux numéros 2 car l'univers est a étendre, il y a la curiosité et le désir d'en voir plus, de revoir les personnages qu'on a aimé à l'écran. Hors les numéro 3 c'est un assez gros risque, l'univers a déjà été bien exploré, les rouages des mécaniques scénaristiques commencent à apparaître aux yeux du spectateur qui commence à bien saisir la logique derrière le divertissement. Pour "Hôtel Transylvanie 3", il y avait pourtant de quoi avoir peur à l'annonce de sa mise en chantier; en effet, peu de temps après l'annonce, Tartakovsky avait déclaré, certifié qu'il ne serait pas aux commandes de ce nouveau volet des aventures de Drac & cie. Et là les exemples sont flagrants ! C'était la pire des mauvaises nouvelles ! Il n'y a jamais de pire mauvais présage dans une saga que lorsque le réalisateur original délaisse son poste.
Je pense directement à la saga "Shrek", les deux premiers en 2001 et 2004 avait été excellents sous la réalisation d'Andrew Adamson....mais lorsque ce dernier a quitté son poste pour le troisième....ce dernier a enregistré une méchante baisse de qualité. Pareil pour la saga "Terminator" qui, après le départ de James Cameron, s'est complètement égarée à partir du "Soulèvement des machines" en 2003 O_O.
Quel "OUF" de soulagement on a poussé lorsque quelques mois plus tard l'on a apprit que Tartakovsky avait finalement eu "une bonne idée" et qu'il resterait à la barre de la saga ! C'est bon, la saga était sauvée, elle n'allait pas connaître le même naufrage, le même destin funeste que "Shrek" en 2007.
Ainsi donc, revoilà Sony Picture animation avec sa modeste poule aux oeufs d'or, après avoir enregistré un nouveau carton surprise dernièrement: celui de l'adaptation de "Pierre Lapin" avec 350 millions de $ pour un budget de 50 millions.
Bon, "Hôtel Transylvanie 3: Des Vacances Monstrueuses", troisième volet de la saga HT débutée en 2012, toujours réalisé par Genndy Tartakovsky, nous raconte la suite des aventures de Dracula, Mavis, Johnathan, Franck, Wayne, Griffin et les autres.
Voyant Dracula, son père, fatigué par la gestion de son hôtel, Mavis décide de lui faire une surprise en emmenant toute la famille et leurs amis en vacances, profiter d'une croisière de luxe sur un paquebot. Au programme : plongée sous marine, bronzage au clair de lune, volley-ball dans la piscine et plein d'autres activités son au programme des réjouissance ! Lorsque apparaît la belle Ericka, capitaine du navire, Drac' a instantanément le coup de foudre pour elle. Cependant, le seigneur vampire est bien mal tombé car ce qu'il ignore, c'est que la femme pour laquelle il a "zingué" n'est autre qu'une descendante de Van Hellsing, impitoyable chasseur de monstres qui, maintes fois par le passé, a traqué inlassablement les monstres ! Drac' et sa famille ne sont pas aux bout de leurs surprises et la paisible croisière nocturne pourrait leur réserver bien des aventures imprévisibles !
Drac' arrivera-t-il a gagner le coeur de cette énigmatique beauté ? Quelles sont les véritables plans d'Ericka ? Et si cette croisière en paquebot cachait en fait un plan machiavélique ??
Voilà pour le pitch global.
Verdict : Encore un réel plaisir de retrouver Dracula et toute sa bande de monstres déjantés !!!
Avec Genndy a la réalisation et au scénario encore une fois, la saga garde le cap sans faire naufrage !
"Hôtel Transylvanie 3" est une nouvelle suite, toujours aussi drôle et inventive. Tartakovsky a sauvegardé l'ADN des deux premiers volets, tout en (de façon comique) s'inspirant de son propre vécu puisque cette fameuse "bonne idée" qu'il a eu pour ce troisième opus est de transposer ses vacances qu'il a passé en famille après avoir réalisé le 2ème HT en 2015.
"Des vacances monstrueuses" est donc une suite maligne, avec laquelle Tartakovsky montre son désire de ne pas se reposer sur ses acquits en changeant le cadre de l'action.
L'histoire en sois est simple mais très bien trouvée, l'idée des vacances en famille offrant un éventail de nouvelles possibilités et un nouveau potentiel pour les gags et le ton comique-cartoonesque qui fait la crème de la saga depuis son commencement. Tartakovsky réussi habillement à contourner la contrainte du lieu unique de l'intrigue qu'était l'hôtel jusqu'alors pour nous emmener sur le Titanic XD et offrir un peu un second souffle à la saga pour ne pas tomber dans la redondance pour le spectateur. On partage avec les personnages ces vacances rocambolesques pour le moins....mouvementées ^^.
On va mettre les choses au clair, très vite on le comprend, très vite Genndy nous met en garde, ça crève les yeux, "Hôtel Transylvanie 3: Des Vacances Monstrueuses", encore plus que les opus précédents laisse son histoire complètement de côté pour TOUT miser sur un enchaînement de péripéties gagesques non stop ! La carte du cartoonesque à la Tex Avery est ici jouée à 1000%, très vite le bateau devient un véritable théâtre, un coffre au trésor plein de gags tous plus barrés les uns que les autres ! Nous assistons à un véritable épisode à rallonge des Luney Toons, Dracula, Frankenstein, l'Homme Invisible, la Momie, le Loup Garou prennent la place de Titi, Grosminet, Daffy Duck, Bugs Bunny, Bibip & Coyote dans des chutes, des courses poursuites, des objets insolites dans la figure; la rencontre entre "Qui veut la peau de Roger Rabbit" (1988), "The Mask" (1994), "Atlantide: l'Empire perdu" de Disney (2001) et "Madagascar 2" (2008). On reconnaît bien la le créateur de "Dexter", élevé au cartoon, style dans lequel le réalisateur n'a plus rien à apprendre ! Dans ce 3ème film, Tartakovsky ne sort pas du registre qu'il maîtrise le mieux, on reste dans les standards déjà établit par les 2 "Hôtel Transylvanie" précédents...mais quelque part, si le dit registre en question n'a plus de secret pour Genndy, c'est pourtant malheureusement parfois un petit sentiment de tourner en rond qui émerge en nous. Je sais pas, il y a quand même quelque chose qui dérange un peu, quelque chose qui manque par rapport aux deux autres. En fait.....le film se renouvelle mais....sans se renouveler.
Le scénario, même si l'intérêt n'est pas dans son écriture, demeure dans une extrême prévisibilité globalement, de plus les personnages commencent à être trop nombreux et certains ne parviennent plus à trouver une place vraiment utile (Mavis, Johnathan et Denis en premier mais également aussi Wayne le loup garou et sa femme que le scénario expédie carrément), le nouveau personnage phare: Ericka Van Hellsing, va donner du file à retordre à notre Drac' .
Niveau humour par contre, le film m'a complètement mit KO, j'en pouvais mais tellement plus tellement le scénario y va à fond dans son délire.
La palme d'or va à la séquence finale et son ultime pétard mouillé ou l'arme de destruction massive de monstres de Van Hellsing se révèle être une partition de musique électro-metal pour contrôler le Kraken et que Johnny et Drac' vont vaincre avec le pouvoir de la Macarena XDD !
Des barres et des fous rires à n'en plus finir, encore une fois avec "Hôtel Transylvanie 3: Des Vacances Monstrueuses", Genndy Tartakovsky montre qu'il est un génie dans l'art du cartoon à la Tex Avery ! Un 3ème opus dans les règles, de qualité équivalente à celle des deux opus précédents mais Attention quand même car des signes d'essoufflement finissent par apparaître. Pas l'épisode de trop comme on a pu le sentir avec "L'Âge de Glace 5: les lois de l'univers" en 2016 mais la saga montre ses limites. Sony, ne risquez pas de faire un 4ème volet qui serait clairement de trop, une trilogie suffit.