Sarah Wayne Callies interprète la mère qui a perdu un fils dans un film d’épouvante qui ne doit pas dépasser les cinq millions de budget. Telle une énième production faite pour et par l’argent par un Jason Blum non pas producteur mais homme d’affaires, sauf que, ici, ce dernier est remplacé par Alexandre Aja, mis en avant sur l’affiche pour donner un minimum d’importance à la promotion de l’oeuvre. « The Door » démarre tel un film de vacances : un couple à l’étranger, sous le soleil, des séquences dans un restaurant puis sur une plage, suivis par l’annonce qui fait mouche. Elle est enceinte. Il est assez amusant de constater que le réalisateur Johannes Roberts (qui a mis en scène ou écrit seulement des films d’épouvante) ne créé rien d’original malgré la volonté de faire une mise en scène avec une partition de plans variée. Car oui, bien-sûr qu’il y’aura de ces screamers envahissants, de ces personnages idiots et pour la plupart sans charisme, accompagnés heureusement d’un personnage cette fois-ci secondaire pour activer une intrigue, une histoire, quelque chose d’assez viable pour que l’on puisse en faire le sujet principal de notre film. Attention, « l’histoire » continue. Alors que l’héroïne de cette aventure mal écrite poursuit son ascension dans la bêtise (en abandonnant sa famille et en réglant ses comptes avec des fantômes), celle-ci tombe malencontreusement dans le piège des sentiments, bien qu’on lui en avait déconseillée l’usage plus tôt… Mais tant pis, elle devait sûrement avoir sur ses épaules le poids trop intense des médicaments, ces derniers valsant avec sa santé aussi agilement que le corps putréfié de son fils avec le Diable indien. Les premières trois quarts d’heure sont exaspérantes. Alourdies par des dialogues plats et mal interprétés (les acteurs sont présents pour la somme d’argent promise en bas du contrat, et non pour la passion du jeu, comme beaucoup trop d’acteurs dans ce genre de production aujourd’hui), on s’ennuie et on perd le fil de cet infortune de vie transformée en banal film d’horreur pour adolescents qui n’ont vu pas un classique. Que dire de plus? Que certaines scènes vaillent le coup d’oeil pour le genre de techniques utilisées, mais que ces dernières sont rapidement noyées par le flot d’inepties balancées à (presque) tous les autres niveaux? Que nous ne sommes jamais touchés par une affaire de perte, alors que celle-ci devrait réussir à nous émouvoir, dans de rares mais précieux moments? Les critiques sont parfois des répétitions bien trop grotesques : on écrit et on écrit, sans cesse, des choses semblables sur des « oeuvres » qui se ressemblent (et qui s’imitent) beaucoup trop. Alors on s’ennuie, et pourtant il arrive un moment durant lequel ça repart. La fougue, l’envie, le désir d’alignement de ces lettres et de ces données glanées durant la projection sur un grand écran, comme on le ferait dans une salle de montage, avec la connaissance de ce qu’on doit mettre en avant, puis en seconde et en troisième places. Ah oui, le film en question! Oubliable, comme tous les autres dans la même veine.