Nombreux ont été les nouvelles et les romans de Daphné du Maurier adaptés au cinéma. D'ailleurs, "My cousin Rachel" avait déjà fait l'objet d'une adaptation, en 1952, sous la direction de Henry Koster et avec Olivia de Havilland et le jeune Richard Burton dans les rôles principaux. Ici, c'est Roger Michell qui s'y colle, celui à qui on doit, entre autres, "Coup de foudre à Notting Hill". C'est une mise en scène très classique qu'il a adoptée, ce qui lui a valu, bien sûr, quelques critiques assassines de la part d'une certaine presse. Mais alors, franchement, qu'est ce que ça fait plaisir de voir un film filmé de cette façon après, par exemple, "Une vie violente" et "Que dios nos perdone" ! Figurez vous que, dans "My cousin Rachel", il n'est pas nécessaire de se torturer les méninges pour comprendre l'intrigue et, élément capital, l'ambigüité du personnage de Rachel est peinte jusqu'au bout avec beaucoup de finesse. Le rôle de Rachel est interprété de façon magistrale par ... Rachel Weisz et celui de Philip, le jeune homme qui passe et repasse d'un sentiment à l'autre à son sujet, par Sam Claflin, à qui il est inconvenant de reprocher une certaine fadeur, puisqu'il joue le rôle d'un personnage sans aspérité. La beauté de la campagne anglaise (tournage dans le Surrey et le Sussex) est très bien rendue (Ah! les magnifiques "bluebells", jacinthes sauvages des bois des printemps anglais), ainsi que celle des côtes du Devon (en particulier Mothecombe Beach). Par contre, ce film souffre d'un défaut important, même s'il n'est pas rédhibitoire : une musique beaucoup trop présente et, qui plus est, pas de la meilleure qualité !