À la fois drôle, et intelligent, et touchant.
Par le prisme d'une narration menée à tambours battants, expliquée comme un complexe de persécution mâtinée de crise d'ado et soutenue par une intelligence fulgurante du personnage central d'un côté, Nadine, et l'interprétation plus vraie que nature d'Hailee Seinfeld, de l'autre, ce film nous raconte les affres de l'intelligence d'une jeune fille qui se perd, grâce à sa rhétorique aiguisée, dans un build-up émotionnel lui permettant d'ignorer sa souffrance réelle.
Évidemment la qualité d'interprétation de Hailee Seinfeld* est probablement clé pour rendre ce film époustouflant, d'autant que la qualité de son jeu est mise en avant par deux solides second rôles - où l'on y retrouve Woody Harrelson dans le rôle, qui lui va si bien, de l'acariâtre-revêche-mais-en-fait-pas-du-tout-il-a-un-coeur-gros-comme-ça dans lequel Zombieland m'avait fait découvrir l'acteur.
* Y a t il un seuil pour commencer à dire, habituelle ?
J'ai regardé Dickinson parce que je vis qu'elle y tenait le rôle principal, et j'ai adoré parce qu'elle insuffle toute la richesse d'esprit et de vie qu'on peut imaginer pour une poétesse, une figure par définition aux standards impossibles et idéaux.
Elle excelle dans ces rôles où l'on retrouve toujours ces traits finalement: True grit / the edge of seventeen / Dickinson.
True Grit: elle y joue une enfant non seulement gérant de facto une propriété (supposée suffisamment conséquente pour avoir des employés etc) mais en plus elle est d'un courage qui ne laisse rien l'arrêter pour lui permettre d'être fidèle à ses belles inflexibilités (ou besoins?). Sa rhétorique et son esprit là encore, dans un gag de négociations de marchands de tapis, euh de chevaux, donnent bien le ton: pas dans le pathos potentiel de la question "quel sens a le risque si je ne peux vivre selon mon cœur/mes valeurs" qui sous-tend tout le film, mais bien la fascination pour une aventure incroyable qui arrive à une personne incroyable - un héros de roman, en somme.
La qualité du jeu de Hailee Seinfeld, à minima dans dans ce rôle de Marie Sue si récurrent, est telle que j'en viens à me demander si Hailee Seinfeld n'est pas une personne vraiment quasi-surhumaine.
À cela, 2 choses : je suis le seul à avoir Black Swan, sans les plumes, en tête là ? 😅
Ensuite je pense qu'elle peut faire concurrence avec le fond, dans des œuvres moins axées divertissement, dans un autre rôle bien écrit.
Aussi, je suis impatient de voir, pour commencer, si et comment elle interprèterait un rôle de transition, de personne ordinaire à extraordinaire par exemple.