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Un visiteur
5,0
Publiée le 17 février 2019
Bouleversant, jeux d'actrices d'acteurs incroyables. j'ai mis quelques minutes après le film. on est bien loin des clichés sur les films historiques de cette époque. La virtuosité et cruelle vérité sont à l'affiche, le sale et le luxe le beau et le laid se croisent pour donner un pur chef d'oeuvre
Comme toujours avec Lanthimos, la mise en scène est au cordeau, pour nous présenter ici un trio diabolique de femmes pour accéder au pouvoir ou pour s'en approcher. Exit les hommes ramenés uniquement à leur fonction de soldats, de courtisans de ministre. Ce qui est peint ici c'est la féminité dans toutes ses facettes, de la plus attachante à la plus perverse. Et le tout servi par des dialogues subtils et une photographie qui resserre les plans pour nous en livrer l'essentiel.
D’aucuns diront que le film est peu fidèle à l’histoire, mais le réalisateur, n’a justement pas souhaité en faire un film historique fidèle. Il s’agit plutôt de dépeindre les velléités typiquement féminine dont les trois héroïnes de ce film incarnent les carectères. La lutte pour le pouvoir n’est pas l’apanache des hommes, les femmes, si elles n’utilisent pas la force brutale, elles ont les moyens. L’histoire est pleine de ces intrigantes de l’ombre qui savaient mener leurs hommes comme bon leur semblait.
La reine Anne (Olivia Colman), dernière des Stuarts, sans descendance, caractère instable, peut être bipolaire.. ne s’intéresse visiblement pas aux affaires du pays que gèrent la favorite la Duchesse de Marlborough (Rachel Welsz) qui bénéficie de ses faveurs tant dans la gérance des affaires de l’État que dans la vie privée. Mais Abigail (Emma Stone) sa cousine, pas si blonde que cela, ne rêve que de reconquérir sa place au sein de la noblesse.
Les nobles sont falots, incompétents et se livrent à des jeux stupides comme la course de canards ou le lancer des oranges tout en minaudant .. tandis que les femmes mènent la danse. Crimes, empoisonnement, tromperies tout est bon pour Abigail qui ne rêve que de se faire une place .. Elle ne tolérera personne sur sa lancée, pas même les lapins ..
Yórgos Lánthimos filme ses personnages en les rendant plus petit dans un univers immense. Comme s’il souhaitait en montrer la petitesse de leur âme. La distorsion du grand angle pour montrer coté tortueux de leurs pensées, rallonger les couloirs peut être pour symboliser à la fois l’éloignement des personnages. Cette technique un peu particulière se révèle efficace, sur grand écran, elle donne plutôt mal à la tête et devient difficile à supporter. Le film est présenté comme une pièce de théatre, et les personnages y sont dépeint dans leur tristesse et leur absurdité surtout les hommes dont la bêtise n’en rehausse que mieux le coté machiavélique de ces dames.
Les deux femmes ballotent la reine comme une poupée désarticulée que l’on aimerait bien jeter aux oubliettes tout en se rappelant que sans elle, on n’est rien. Si le film parait graveleux et vulgaire, il serait bon de rappeler que les personnages, tout nobles qu’ils soient n’en étaient pas moins des hommes et que si on leur prête une conduite irréprochable et un language châtié, ceci n’existe que dans l’idée que nous nous sommes forger de ce monde. La réalité à l’époque était tout autre.
La mise en scène est déstabilisante au début, choix de focale courte qui donne une image arrondie sur certaines scènes, musique de "battements stridents", scènes proche du huis clos. Une fois qu'on y est habitué on n'en revient pas de la vie décrite par le film à la cour de la reine d’Angleterre au 18ème siècle, où tous les coups semblent permis pour arriver à ses fins, avec une reine qui semble complètement à l'ouest, alors qu'elle semble finalement garder le contrôle.
Une toute petite histoire dans l'Histoire à la cour de la reine Anne d'Angleterre, au XVIIIème siècle et en des temps où la France et l'Angleterre se livraient bataille. L'interprétation de cette histoire de cour, de noblesse perdue puis retrouvée à la grâce d'une monarque plus puérile et idiote qu'humaine et éclairée, est surprenante. La reine au gré de ses faiblesses va finir par retourner une situation à l'avantage de celle qui est en disgrâce celai ne profitera au final qu'à une prise de conscience aussi réelle et authentique qu'attristante et effrayante : ce sont bien les rapports de pouvoir qui gouvernent les relations humaines particulièrement dans le domaine politique; aussi, et malgré toute l'intelligence et l'habileté que l'on déploie pour s'évertuer à composer avec, nul ne peut s'en échapper qu'au prix d'une remise en question volontaire ou subie. Le film est une vraie réussite esthétique, et la crudité, voire la cruauté de son propos sur fond de rivalité féminine en font une oeuvre éclatante d'authenticité. Ce qui se passe à la cour d'Angleterre pourrait tout aussi bien se passer dans n'importe quel palais d'Europe ou du Monde en des temps ou des lieux semblables ou différents, le message de fond demeure le même et illustre la perversité que l'âme humaine peut déployer pour tenter de conserver les acquis, la position sociale et le pouvoir sur ses congénères, mais n'est-ce pas finalement au prix du vrai sens de la vie, qui ne peut se retrouver que dans le retour à soi et à ses valeurs propres ? On pense à "Barry Lindon" de Stanley Kubrick pour l'esthétisme de la composition (décors, photo, costumes), on pense aussi aux "Liaison dangereuses" de Stephen Frears pour le jeu machiavélique des personnages et le rythme de l'intrigue. Bref une vraie réussite.
Un régal pour les esthètes. Une fiche de lecture pour réviser la vie politique anglaise au début du XVIIIe siècle. Un intérêt immodéré pour le sexe sans romance. Une sorte de Barry Lyndon au féminin où l’héroïne remplaçant le héros prive le spectateur de belles batailles (qui ne sont évoquées que de loin) pour concentrer l’action sur les alcôves. Un divertissement chic autour d’une histoire bien troussée.
le film tient autant des 3 actrices qui jouent les manipulatrices qu'aux faits historiques romancés et l'ambiance burlesque de l'époque.. avec peu de moyens la reconstitution semble réaliste , les enjeux politiques de expliqué suffisamment.. pour ce jeux de dupes et dupés captivant . l'image et la lumière sont géniales même si le côté abrute d l'histoire peut en recaler certains.
Un film atypique, au rythme du musique harmonique ou décadente, tout comme le sujet de ce scénario. La photographie est sublime et les trois actrices divines chacune dans leur rôle respectif : la reine, la favorite et la prétendante... Il coule du fiel dans les couloirs du château et les images sombres, obscures traduises cette ambiance étouffante. Un grand merci fort pour faire de film superbe.
Ce filme est magnifiquement réalisé, interprété et mis en scène. Très intéressant concernant l'Histoire de l'Angleterre et les sites historiques réels, très bien filmés.
Jusqu'où l'être humain est prêt à aller pour s'assurer pouvoir et richesse... jusqu'à se perdre et perdre les autres nous dit le dernier film de Yórgos Lánthimos. Pour gagner et garder les faveurs d'une reine Anne d'Angleterre affaiblie et malade, deux femmes vont se livrer une bataille feutrée mais sans merci. Dommage que le propos soit sur appuyé par une musique parfois pesante et crispante. La mise en scène par contre d'un faux classicisme accompagne très bien le propos de ce film d'époque (mais mâtiné de références modernes, comme la scène de danse lors du bal) où tout est déformé, maquillé, pervertit. Les 3 actrices principales sont magnifiques dans leurs rôles respectifs. Mention spéciale à Olivia Colman, qui a déjà vu sa prestation récompensée par plusieurs prix. Elle campe une reine Anne tour à tour apathique, tyrannique, faible, tendre, joyeuse avec brio. S'étirant en parfois en longueur inutiles et répétitives, le film aurait également gagné à être plus court et concis. Donc bien mais avec plusieurs bémols.
J'ai beaucoup hésité avant d'écrire mes impressions. Ma stupeur devant les louanges, d'abord, et mon admiration pour l'habilité du réalisateur qui a su se les attirer en dépit d'un produit aussi dénué de consistance. Ceci dit, je n'aime pas le dénigrement, et alors je me borne a exprimer des interrogations. Où est-ce que veut-il en venir le metteur en scène? Pourquoi ce film? Dans quel but? Persiflage, à prendre avec ironie quand même, des moeurs et de la vie de cour au sommet du royaume? des histoires de bonnes femmes au coeur du pouvoir?... Mais les turpitudes des lieux de pouvoir de tous les temps, ça on connaît. Evidemment, au nom de l'égalité des sexes il fallait bien que les femmes aient leur dû. Quant aux décors, à la recherche d'effet esthétique, à la stylisation, ma foi... il suffit de penser à Meurtre dans un jardin anglais, suggestif sans être un chef d'œuvre, pour ne pas citer Barry Lyndon, pour retrouver le sens de la réalité, et du vrai cinéma d'auteur. Deux étoiles juste pour le travail de la troupe et des acteurs.
Très bien joué. Belle histoire de foldingue attachante. Le combat a mort entre actuelle et future protégées de la reine est impressionnant, réaliste et on y croit ! Dommage que la fin m'ait laissé sur ma faim. Sinon les actrices sont excellentes
Yorgos Lanthimos s’attaque au film historique en costume d’époque avec l’histoire d’Anne d’Angleterre (Olivia Coleman) qui régnait au début du XVIIIe siècle et fut la dernière Stuart, ses 17 enfants n’ayant pu survivre longtemps. Le film respecte certains éléments historiques comme les crises de goutte de la reine. Sous l’emprise de sa gouvernante (Rachel Weisz) qui est aussi son amante, la reine ne gouverne pas vraiment. On voit le debut du parlementarisme avec les Whigs et les Tories qui se déchirent sur l’opportunité de continuer la guerre avec la France. La cousine désargentée (Emma Stone)de la gouvernante est admise à la cour comme servante mais va bientôt remplacer sa cousine en tant que favorite de la reine. Le réalisateur utilise toute la virtuosité permise par la caméra numérique avec un emploi systématique de l’objectif fish eye et des travelings permanents. L’objectif fish eye déforme la réalité qui devient un monde clos artificiel ce qu’est cette cour d’Angleterre avec cette vieille reine puérile. Il y a des passages comiques comme la course de canards d’autres inutiles. Drame cruel et féroce de femmes ambitieuses utilisant la sexualité lesbienne comme instrument de domination. Les hommes sont totalement dominés. La photographie est magnifique.