Que vaut « Iam a Hero » dans un paysage zombiesque déjà bien fourni ? Il est difficile d’être original avec un thème qui en a déjà vu de toutes les couleurs. Du maître incontesté G. Romero au pastiche assumé Shaun of the Dead, on retrouve quelques nanars mais aussi des ratages foireux. Prenons le récent "#Alive", il est un bel exemple de médiocrité, sur un concept de base (être enfermé dans un appartement lors d’une invasion zombie), le film déçoit dans sa trame, dans son action et sa conclusion. Par contre, « I am a Hero » en est un peu l’antithèse ! Hidéo, mangaka, vit avec Tekko sa petite amie mais leur relation n’est pas terrible. Jeune homme renfermé et craintif, il n’a pas vraiment vocation à sauver les gens qui l’entourent. Lorsque peu à peu la population se transforme en « zombie », il va devoir faire preuve de courage. Shinsuke Satō adapte le manga éponyme et s’en tire plutôt bien. Le film baigne totalement dans la culture populaire japonaise (manga oblige), de ce point de vue il est assez dépaysant (du moins au début). Le personnage principal est attachant, sa psychologie évolue crescendo à mesure que l’histoire avance. Hiromi et Yabu, figures féminines, vont quant à elles permettre à Hidéo de se révéler. Les autres rôles masculins sont moins travaillés et pour certains versent carrément dans la caricature. Côté réalisation, le film est propre, évite les gros clichés et se permet même quelques références au genre. La caméra se ballade d’un environnement à l’autre. D’abord cloisonné (petit appartement, lieu de travail) puis plus ouvert (ville, fôret) pour ensuite s’enfermer de nouveau (et forcer les protagonistes à l’affrontement final). L’action plutôt discrète dans la première moitié, sert à façonner le caractère d’Hidéo. Elle augmente à mesure qu’il s’affranchi de la violence et nous prépare à une scène d’action impressionnante, sorte de révélation de ce dont le héros est véritablement capable de faire.