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philippefleury
3 abonnés
111 critiques
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3,0
Publiée le 26 décembre 2018
Thriller prenant mais un peu lent ; l'histoire ne démarre qu'au bout de 30 minutes. La partie horrifique est une peu tirée par les cheveux car le phénomène d'emprise n'est pas vraiment construit. J'ai été un peu surpris par le manque de psychologie du personnage principal qui devient enseignant en criminologie et qui ne se rend pas vraiment compte de ce qui arrive chez lui, surpris également par l'amateurisme des policiers la police qui se rendent seul chez des criminels et non armés et par la bureaucratie de cette même police qui l’empêche d'intervenir. En revanche le film donne une vue saisissante de l'urbanisme japonais avec ces maisons individuelles quasiment enchevêtrées les unes dans les autres les autres.
Auteur à suivre du cinéma mondial, Kurosawa dresse le portrait de japonais modernes, avec les traditions chevillées au corps, mais au milieu d'un décor urbain moderne, avec un mode de vie plus occidental. C'est donc assez rafaîchissant, je trouve. La mise en scène est très bien gérée, avec des travellings subtils, des acteurs bien dirigés, un gros travail sur la profondeur de champ, un montage habile qui nous plonge dans une ambiance particulière tandis que le film devient un thriller psychologique de plus en plus captivant, intriguant et parfois stressant. Kurosawa ose aussi des changements d'ambiance au sein d'une même scène, avec des éclairages qui virent du vert au orange ou bien qui se font plus sombres en plein milieu d'un interrogatoire. On découvre donc, petit à petit, la vraie nature de ce voisin bien intriguant, bien flippant, dont le visage filmé seul en gros plan suffit à créer le malaise. Le scénario est, par contre, un poil confus voire brouillon parfois, et surtout, ça s'étire inutilement avec un 3ème acte raté, nuisant incontestablement à son efficacité et proposant quelques péripéties un poil invraisemblables. Au final, c'est donc une bonne surprise, on ne va pas faire la fine bouche, le film a un vrai propos, un univers parfois captivant, la mise en scène est d'un très bon niveau et la tension psychologique permet aussi l'installation de quelques moments marquants (ah ça, ce bruit d'air aspiré avec un plan complètement flippant hantera quelques-unes de vos nuits!), sans oublier le fait qu'il ne nous explique pas tout via des tunnels de dialogues. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com
Le film s'ouvre sur une porte-fenêtre immense où finit par apparaître un psychopathe qui est en cours d'interrogatoire. "Creepy" est tout entier hanté par les fenêtres. Comme s'il fallait dénoncer une urbanisation chaotique du Japon contemporain et un enfermement presque suspicieux des familles dans leur demeure. Kurosawa (pas celui des "Sept Samouraïs") s'attaque à une histoire non pas de fantômes comme son récent "Le secret de la chambre noire" mais à une enquête policière, finalement tout aussi fantomatique qu'inquiétante. Car le réalisateur nous plonge dans une série de personnages, tous mystérieux, à la manière d'un "Twin Peaks" japonais. Laura Palmer n'est pas morte, ici, il s'agit plutôt de disparitions inquiétantes, ou de corps retrouvés dans des sacs en plastique, au fond de maisons abandonnées. Le réalisateur se plaît à raconter des couples au bord du vide, des familles décomposées, des doubles schizophréniques, dans une société japonaise où tout le monde se méfie de tout le monde et végète finalement dans une grande solitude. La mise en scène est très soignée, notamment lorsqu'il s'agit de mélanger les plans, avec pour toile de fond une fenêtre où se déroule en parallèle des personnages principaux, le monde tel qu'il est. La première partie qui retrace l'enquête en elle-même est tout à fait intéressante, d'autant qu'elle est regardée en miroir d'un couple qui se défait petit à petit dans la nouvelle demeure où ils viennent d'aménager. Le dénouement par contre est beaucoup plus hasardeux. Confus et tiré par les cheveux, il pêche par défaut de vraisemblance et exagération de la mise en scène. "Creepy" est dont une œuvre envoutante, sans doute trop longue, où il est bon de s'égarer.
Malgré une intrigue un peu noueuse et pour le moins improbable, et une partie enquête dans un premier temps mollassonne, "Creepy" se révèle une belle surprise. J'ai surtout aimé la montée en tension autour du personnage du voisin M. Nishino, avec l'étrangeté qui l'entoure. La dernière partie du film m'a d'ailleurs paru un peu grosse, alors que le film faisait preuve d'une sobriété bienvenue jusque là. Reste hélas à la fin la frustration de se trouver devant un film aux multiples questions sans réponse. Dommage.
Excellente surprise que ce thriller de Kiyoshi Kurosawa qui possède une atmosphère bien étrange ainsi qu'une bonne dose de suspense. Le scénario est bien ficelé, la mise en scène de qualité provoque un certain malaise chez le spectateur et le casting est très convaincant. A noter également la présence d'un méchant particulièrement flippant qui marque les esprits. Sans doute le meilleur film de Kiyoshi Kurosawa que j'ai vu jusqu'à présent.
Un ex-inspecteur de police a déménagé avec sa femme et se retrouve à être prof en criminologie dans une fac, lui qui était passionné lors de ses interrogatoires par l’analyse psychologique des criminels.
A la fin du film, je me suis dit -pardonnez la trivialité- « putain le cauchemar! »
J’avais adoré « Shokuzaï » du même Kiyoshi Kurosawa (aucun lien avec Akira), film qui était présenté dans sa version cinéma (ce fut fait pour la TV nippone) en deux parties de plus deux heures, film dense et doux malgré un sujet lourd. Le cinéaste y faisait montre d’une telle beauté dans les éclairages, d’une maitrise de mise en scène, que cette réalisation nous épargnait -presque- le Tragique.
Ici, l’angoisse, le cauchemar…
Le début du film m’a éclairé sur Kiyoshi Kurosawa : il est un cinéaste du lieu ! C’était déjà très fort avec « Shokuzaî ». Qu’ils soient extérieurs ou intérieurs, les lieux sont parties prenantes des films de K. Kurosawa, ils ne sont jamais banalisés; le réalisateur par ses choix de cadre et d’éclairage, en fait de véritables protagonistes. C’est saisissant.
Quant aux comédiens ils servent très bien le film, avec des intentions de jeu toutes en retenue (« Creepy » comme « Shokuzaï ») avec pour cet opus une mention spéciale à Teruyuki Kagawa (Nishino) -déjà présent dans le second volet de « Shokuzaï »- l’acteur, bien servi par une trogne peu commune, montre une large palette de jeu, faite de subtilité et de variations, offrant ainsi une aura inquiétante et déroutante à son personnage.
A n’en pas douter K.Kurosawa est un très bon cinéaste; voyez aussi « Shokuzaï », je vais quant à moi me procurer « Tokyo sonata ».
Un très bon thriller avec un suspense qui tient bien la route. Servi par des acteurs qui sonnent juste, on est dans une ambiance très sombre et très glauque. Ou comment etre un gentil voisin finit par se retourner contre soit :)
Ressorti de la salle avec un sentiment mélangé de plaisir d'avoir vu un film très maîtrisé sur le plan de la réalisation et de la conduite d'acteurs, avec un scénario qui tisse une toile dans laquelle vous avez le sentiment d'être une proie, mais dont la fin est peu convaincante, voire décevante, et une sensation de gâchis finalement. Dommage.
S'il faut bien reconnaître une qualité au cinéma asiatique (principalement japonais et sud-coréen), c'est qu'il n'hésite pas à prendre des chemins tordus et dérangeants là où un cinéma européen trop frileux et des toiles américaines trop feel-good n'osent s'aventurer. "The Strangers" et "Mademoiselle", deux thrillers sud-coréens magnifiques et sortis l'année dernière ont figuré à coup sûr dans les inratables de 2016 pour la plupart des cinéphiles. Et c'est le Pays du Soleil Levant qui marque d'une pierre blanche l'année 2017 en termes de torture psychologique et de déviance poisseuse. "Creepy", de Kiyoshi Kurosawa, est un film qui se veut ambitieux. Trop peut-être pour une bobine d'un peu plus de deux heures, tant l'entreprise du cinéaste, assez démentielle il faut bien le dire, nécessite un traitement méticuleux dans son exploration de l'âme dérangée d'un psychopathe. Car "Creepy", c'est la tentative d'explorer les recoins torturées d'un dangereux déséquilibré et des mécanismes pervers de domination qu'il utilise pour assouvir ses pires pulsions. Tout un programme. Le hic, c'est qu'à vouloir trop en faire, Kurosawa use de raccourcis qui plonge parfois le spectateur dans l'obscurité et n'arrive pas à donner toutes les clés pour comprendre ces mécanismes. Mais passant outre ces petits défauts, le film reste une sacrée claque. Teruyuki Kagawa est un voisin ultra-flippant qui parvient à désarçonner notre esprit au détour d'un sourire carnassier ou d'une saute d'humeur quasi-démente. La mise en scène de Kurosawa, teintée d'une chaleur accablante, est une lente descente aux enfers où l'on se sent mal à l'aise et surtout, impuissant face un cerveau criminel malade qui ne nous laisse aucun endroit pour se cacher. "Creepy" est une sacrée prise de risque plutôt maîtrisée mais usant cependant de certaines facilités pour expliquer les rouages de l'inacceptable horreur humaine.
Film sombre, le suspens fonctionne tres bien et ce avec peu de choses comme le bruissement du vent dans les bambous. le voisin est vraiment flippant. l'histoire tourne rapidement au ridicule, ça peut etre déroutant, c'est en fait un film drôle qui parodie son propre genre tout en maintenant ce fameux suspens. Bon film mais c'est bcp trop long ...
Très bien filmé, beau jeu des acteurs. On en ressort quand même avec une drôle de sensation, le sentiment de n'avoir été que spectateur, un manque quelque part. Bizarre !