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    Creepy
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    81 critiques spectateurs

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    Vinz1
    Vinz1

    128 abonnés 2 307 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 14 juin 2017
    Le film prend vraiment trop son temps pour installer son ambiance, pour un résultat vraiment pas passionnant pour deux sous. Les personnages, hormis le voisin cinglé déjà présent dans l’excellent « Shokuzai », ne sont pas géniaux voire peu creusés et le héros est vraiment mou du genou. Rien de très « Creepy » donc dans ce polar pour les fans de Derrick au rythme très lent et finalement assez prévisible.
    Ninideslaux
    Ninideslaux

    67 abonnés 225 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 juin 2017
    Bon, de toutes façons, je suis une inconditionnelle de Kiyoshi Kurosawa..... Rappelez vous, simplement, ces derniers temps: Vers l'autre rive..... la série des Shokuzai.... Dans Creepy, on pense qu'il retourne vers un thriller plus classique, moins ésotérique... mais pas tant que ça!!

              Takakura (Hidetoshi Nishijima) était inspecteur de police; après avoir été gravement blessé au cours d'une arrestation, il démissionne pour devenir professeur de criminologie à l'université. Et en même temps, pour bien changer de vie.... il déménage, avec sa jolie femme, Yasuko (Yuko Takeuchi), pour s'installer dans un quartier très verdoyant, petits pavillons plus ou moins bien entretenus..... Le leur est une merveille car Yasuko est une femme au foyer qui passe son temps à cuisiner et décorer. Ils ont aussi un chien, Max, modèle ours polaire. Yasuko a des principes: quand on s'installe dans un nouveau quartier, on rend une visite de bienvenue aux voisins en leur apportant un petit présent. (On a vu grâce aux séries TV que ça se pratique aussi dans les quartiers résidentiels des US). Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils sont mal reçus. Tout le monde a l'air bizarre dans ce quartier! Personne ne semble vouloir ouvrir sa porte. Surtout le voisin immédiat, Nishino (l'inquiétant Teruyuki Kagawa), espèce de clown effrayant qui vit avec une femme malade -que personne ne voit, et une fille ado -qui n'est peut être pas sa fille. Mais Yasuko est fouineuse.... et obstinée.

              Takakura reçoit la visite d'un ancien collègue, Nogami (Masahiro Higashide) qui vient, en quelque sorte, lui demander de l'aide sur une affaire qui date de plusieurs années. Une famille de trois personnes avait disparu; seule demeurait la fille, qui était pensionnaire au moment de la disparition, et incapable d'expliquer ce qui s'était passé. Pour Nogami, cela pouvait être un meurtre.

              Donc, nous voilà en présence de deux histoires. Une disparition inexpliquée; des voisins bizarres. Elles se rejoindront, naturellement, d'une façon d'ailleurs assez artificielle. 

              La première partie distille une angoisse continue. Nishino nous fout la trouille, et la façon dont Yasuko semble se rapprocher de lui, aussi. Dans la deuxième partie, on va basculer dans un film d'épouvante plus classique, avec de petits côtés gores qui lui valent son classement aux plus de 12 ans.... Mais le personnage de Nishino, psychopathe /manipulateur mental est grandiose! Donc, tous les amateurs de thrillers coréens /japonais doivent impérativement y courir, ils ne seront pas déçus!
    traversay1
    traversay1

    3 144 abonnés 4 634 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 juin 2017
    Un ancien détective suspecte son voisin d’être impliqué dans une triple disparition au sein d'une même famille, affaire qui remonte à 6 ans. Dans un premier temps, cette adaptation d'un best-seller japonais se déguste façon polar à combustion lente avec ce professeur d'université qui ne peut s'empêcher d'enquêter, sa femme faussement heureuse au foyer et un voisin aussi revêche que bizarre. Rien de trépidant ni de "creepy" là dedans mais quand tout bascule Kiyoshi Kurosawa ne fait pas dans la dentelle. On se croirait dans un film coréen, pervers et sordide. A ceci près que de hasards en coïncidences trop marqués, le film perd en fin de compte de sa crédibilité, fasciné qu'il est par son psychopathe qui il est vrai est plutôt du genre terrifiant. Cela va cependant de mal en pis avec des trous énormes dans le scénario et des incohérences indéfendables dans le comportement des personnages. D'autant plus regrettable que Kurosawa confirme un style inégalable pour distiller l'angoisse et dynamiter la normalité. Présenté à la Berlinale 2016 et sorti au Japon (et dans de nombreux pays) l'année dernière, Creepy précédait Le secret de la chambre noire, premier film de Kurosawa tourné en français, de (déjà) sinistre mémoire.
    cylon86
    cylon86

    2 279 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 15 juin 2017
    Cinéaste infatigable, Kiyoshi Kurosawa nous livre dans la même année deux films. Après quelques films d'errances mystiques romantiques ("Le secret de la chambre noire", "Real", "Vers l'autre rive"), le voilà qui revient vers le thriller avec "Creepy". Tout est d'ailleurs dans le titre, le film nous baladant de malaise en malaise au fur et à mesure que l'antagoniste se dévoile, lui et ses perversions. Se concentrant sur un couple peu à peu parasité par un voisin inquiétant et par la paranoïa du mari, ancien policier se plongeant dans une enquête non résolue, "Creepy" surprend par la fluidité de son récit et par la simplicité de sa mise en scène, prouvant que Kurosawa sait créer un sentiment de malaise ou d'angoisse à partir de rien. Sans jamais s'encombrer d'artifices, il livre un film assez étouffant dont on peine à sortir et dont la réussite est une fois de plus entachée par sa fâcheuse manie de faire durer le plaisir dans ses films, ceux-ci comportant souvent (du moins dans ses dernières réalisations) 15 minutes de trop. Finissant par s'engluer un peu avant de repartir de plus belle, "Creepy" se montre donc fascinant à défaut d'être pleinement réussi et démontre que Kurosawa sait décidément y faire et ce jusque dans ses choix de casting : on n'est pas prêt d'oublier le rictus diabolique de Teruyuki Kagawa, psychopathe d'un genre nouveau particulièrement flippant.
    JeanSéééééé
    JeanSéééééé

    23 abonnés 296 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 27 juin 2017
    Kurosawa essaie de nous refaire le coup de son magnifique Cure. Malheureusement si la mise en scène est au rendez-vous, ce n'est pas le cas du scénario. Ce qui passait dans Cure grâce au fantastique devient maladroit ici, voire ridicule. Trop de coïncidences, de facilités, d'invraisemblances finissent par venir à bout de la meilleure volonté du monde de "rester dans l'histoire".
    pietro bucca
    pietro bucca

    54 abonnés 1 209 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 août 2017
    Creepy a pour moi un petit air de "the chaser", un petit ton au dessous tout de meme que ce dernier. Ici, l'ambiance est totalement glauque et le voisin nous met vraiment mal a l'aise. Il faut reconnaitre que entre "the strangers", "the chaser", "j'ai rencontré le diable" et encore bien d'autres films, un certain savoir faire du cinéma asiatiques, au niveau des ambiances pesantes et lourdes. Après on peut tout de meme etre un peu réticent au sujet de cette spoiler: drogue injectée, et qui très (trop) rapidement, vous rendrait autant asservis a la personne.
    Quelques petites longueurs aussi, mais pas non plus au point de s'ennuyer. Bon film.
    Marceau G.
    Marceau G.

    361 abonnés 365 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 juillet 2017
    Certains trouveront l'intrigue invraisemblable, ils n'auront pas complètement tort… La réussite de "Creepy" réside ailleurs ; notamment dans la puissance symbolique que lui confèrent son atmosphère et son essence formelle. L'arythmie de la narration, de la mise en scène, bref de tout ce qui constitue la façon d'appréhender l'histoire, berne complètement le spectateur. Tantôt mené vers de fausses pistes, tantôt conforté dans ses intuitions, tantôt apaisé, tantôt tendu, celui-ci n'a que peu de repères. Kurosawa réussit à lui faire ressentir toute l'impuissance, toute la naïveté des personnages victimes d'un génie du mal pourtant inoffensif physiquement. Le spectateur est manipulé par le réalisateur comme les victimes le sont par le tueur, mais en même temps il en sait plus qu'elles et se retrouve témoin de leur sort. Paradoxe troublant et fascinant qui irrigue tout le film, lui octroyant une force inqualifiable. A travers cette histoire de faux semblants, Kurosawa parle du rapport à l'autre et du "mal ordinaire", qui, d'une certaine façon, réside en chacun de nous. Un thème assez Hitchcockien souligné par la présence d'un psychopathe digne d'un film du maître du suspense, qui avait d'ailleurs pour habitude de prétendre que "meilleur est le méchant, meilleur est le film". Pas faux, en effet. Le thème du couple et des rapports hommes-femmes est aussi abordé, à travers la relation de Takakura et Yasuko. Lui est un homme actif et brillant, prof en criminologie et inspecteur retraité suite à un choc, elle est une femme au foyer, effacée et fan de cuisine… Sous ce stéréotype, offusquant pour n'importe quelle féministe occidentale, se cache une réelle peinture de la conception traditionnelle du couple au Japon. Kurosawa n'émet pas spécialement de jugement de valeurs mais il semble avertir qu'une relation trop schématisée n'a rien de positif et, pire, peut s'avérer dangereuse. On le sent dès le début du film, dès l'apparition des deux héros : leur incompréhension mutuelle (masquée par une apparente complicité et des touches d'attention en réalité superficielles) va nuire à leur couple, mais aussi à leurs personnes mêmes, d'autant plus que la solitude de la jeune femme au foyer la fragilise au plus haut point. Les acteurs sont dans l'ensemble assez bons mais peu marquants, à l'exception de Teruyuki Kagawa (le voisin), littéralement saisissant. Malgré une lenteur et quelques facilités (volontaires), "Creepy" est un thriller déroutant et donc forcément passionnant, à découvrir.
    Anne M.
    Anne M.

    63 abonnés 626 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 juin 2017
    Un ancien inspecteur devenu professeur de criminologie vient de déménager dans un quartier résidentiel avec sa femme et leur grand chien Max.

    Un de leurs voisins s’avère étrange.

    Les premiers 3/4 d’heures permettent de planter le décor et les circonstances dans une atmosphère d’inquiétante étrangeté.

    Ensuite on rentre dans le coeur du film et il devient franchement angoissant et oppressant à la limite du film d’épouvante avec un zeste un humour très noir, et du bon suspense. C’est une histoire de manipulation et d’emprise psychologique.

    Comme le soulignent plusieurs critiques le méchant est très réussi : son visage rayonne de candeur et il sait être impitoyable. La cohérence de l’ensemble repose sur le constat pessimiste de l’individualisme et l’indifférence à autrui des japonais contemporains.

    Attention spoiler : j’ai tremblé pendant tout le film pour le chien Max …Heureusement il ne lui arrive rien de fâcheux. c’est un exemple de la maîtrise de Kurosawa qui sait parfaitement jouer avec les nerfs des spectateurs.

    Un film à voir pour les amateurs de films à suspense.
    Ufuk K
    Ufuk K

    472 abonnés 1 405 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 18 juin 2017
    " creepy " thriller japonais bien accueilli par la presse m à plutôt déçu. En effet j'ai trouvé que le film ne décolle jamais réellement de plus à la fin de projection beaucoup de questions reste sans réponse et laisse un côté brouillon en dépit d'un film qui tient en haleine jusqu'à la fin.
    dagrey1
    dagrey1

    87 abonnés 655 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 juillet 2017
    Takakura, un ancien policier blessé en service devenu professeur en criminologie s’installe avec son épouse, Yasuko, dans un nouveau quartier, à la recherche d’une vie tranquille. Alors que des anciens collègues lui demandent de participer à une enquête à propos de disparitions, sa femme fait la connaissance de leurs étranges voisins...

    Après le médiocre et hexagonal "Le secret de la chambre noire", Kiyoshi Kurosawa revient au genre du thriller mâtiné de fantastique avec "Creepy" sorti en juin 2017.
    "Creepy" distille assez intelligemment un malaise diffus qui s'accentue au fur et à mesure que le spectateur découvre les voisins du gentil petit couple très open. Le personnage qui démultiplie cette angoisse n'est autre que le chef de famille, Nishino interprété avec talent par Teruyuki Kagawa.
    Ce personnage est véritablement bipolaire: simultanément inquiétant et clownesque, il désarçonne son entourage tout en exercant pourtant une étrange fascination et une attractivité sur Yasuko, la femme de Takakura. Si bien que la "belle", qui se morfond dans sa condition de femme au foyer, perd vite tout libre arbitre.

    spoiler: C'est ainsi que le film va nous montrer que le voisin en question n'en est pas à son coup d'essai, ayant déjà supprimé 5 personnes, 6 ans auparavant dans un quartier voisin.


    "Creepy" se regarde bien même s'il interroge parfois le spectateur. En effet, comment ce petit bonhomme plein de carences et de vulnérabilité peut il infléchir la volonté de ses "cibles" et les plier à sa seule volonté.
    Quand bien même il les drogue...ses victimes font preuve de tellement peu d'esprit de conservation que l'on ne comprend pas. La réponse se trouve t-elle dans la mythologie japonaise ou est elle du domaine du fantastique et de l'irrationnel?
    A part ce détail qui n'en est pas un, le film constitue un bon thriller filmé sans empathie par le réalisateur et à l'issue incertaine jusqu'à son dénouement.
    Le casting est très bon, les acteurs ayant cette réserve toute japonaise et cette politesse qui confine ici à l'aveuglement et à la naiveté.
    Scaar Alexander Trox
    Scaar Alexander Trox

    11 abonnés 7 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 29 juin 2017
    1/5, débandade totale. Au risque d'en énerver certains, Creepy est un des plus mauvais films que l'auteur de ces lignes a pu voir ces dernières années dans le registre du film qui se croit trop bon. Alors qu'il ne manque pas de gueule… mais c'est précisément ce qui rend la chose d'autant moins excusable. Explication. Creepy partait avec quelques sérieux atouts : d'abord, Kurosawa et son passif avec les récits de tueurs en série, plus précisément le génial Cure (vingt ans, déjà !). Ensuite, le caméléon Kagawa Teruyuki en méchant, allant comme un gant au titre, qui signifie quelque chose d'à la fois glauque et louche. Enfin, la craquante Takeuchi Yûko, grand fantasme personnel d'il y a dix-quinze ans (avec Yomigaeri, Ima ai ni yukimasu, Haru no Yuki, et la série télé Pride), même si vous vous en foutez royalement. Mais c'était oublier qu'en quinze ans, Kurosawa n'a vraiment réussi que… deux films, et pas d'horreur, mais des drames sociaux (Tokyo Sonata et le doublé Shokuzai). C'était oublier que l'homme, qui en a toujours fait des tonnes dans l'allégorisme et le mysticisme (dépassant un poil la limite avec Kairo, même si ça reste efficace en tant que film de fantôme sous perfusion de Ring), semble définitivement piégé par ses vieilles lubies. Car Creepy ne fonctionne pas. Au final, on dira même : pas du tout.

    Vous avez peut-être entraperçu sa moyenne critique sur Allociné, qui est pour le moins élevée, et vous demandez peut-être : « dafuq ? ». Mais d'une, le bobotrotskiste branchouille du microcosme parisien se sent toujours obligé d'encenser ce genre de films, Kurosawa bénéficiant de sa complaisance depuis un bail ; et de deux, quand on se penche sur les arguments, force est de constater qu'ils se concentrent sur la forme et le sens. Indéniablement, Kurosawa sait mettre en scène. Même ses films érotiques des années 80 témoignaient d'un sens du cadrage impressionnant. Creepy est très vite oppressant, anxiogène, il s'offre quelques plans carrément hypnotiques (notamment les subjectifs), la tranquillité des quartiers résidentiels n'a jamais été si trompeuse, et les premières apparitions de l'antagoniste procurent un plaisir aussi nerveux que masochiste. Et la critique d'une société nipponne habitée de ses propres démons, au solidarités traditionnelles rongées par la modernité déshumanisante, aux êtres en détresse livrés à la merci des dogmes (en l'occurrence, des gourous), ne manque pas de pertinence. Mais Kurosawa a oublié un truc, trois fois rien : une histoire, c'est mieux quand ça se tient. Sans ça, les plus beaux plans du monde ne sauveront pas l'embarcation – à moins d'être une pub pour parfum, ce que n'est pas Creepy.

    Manque de bol : sur le plan scénaristique, Creepy ne fonctionne justement pas. Et ça commence assez tôt, dès que l'épouse, au départ simplement naïve face à la menace pourtant évidente (elle veut sympathiser avec le voisin, ignorant que pour vivre heureux, vivons cachés), se révèle invraisemblablement demeurée. Genre, trop. Vous savez, ce regrettable moment où, face à un film mal écrit, vous vous dîtes : « Ouais, euh, non, c'est pas possible, là » ? Les deux derniers tiers du film sont un festival d'incohérences, d'inconnues frustrantes (par exemple, pourquoi Moi se comporte-t-elle ainsi ? Ou encore, pourquoi la seule survivante de la famille se rappelle-t-elle soudain tout ?) et d'énormités (mention à l'ancien coéquipier qui s'en va seul dans la gueule du loup alors qu'il sait clairement qu'un truc ne tourne pas rond, ou encore à la pire police de l'histoire du cinéma, pas foutue de vérifier l'identité d'un gars). Mais c'est surtout le comportement des personnages qui fait tiquer tant il est souvent surréaliste sur le plan psychologique, à commencer par celui de l'épouse Yasuko, dont rien n'explique ni n'annonce un basculement aussi radical dans l'addiction (parce qu'elle est une femme au foyer nipponne un peu déboussolée par son déménagement ? Yay, background !), et même du protagoniste, qui laisse ladite épouse croupir dans leur maison à dix mètres d'un psychopathe et finit par s'en soucier après une ridicule scène d'interrogatoire. À l'écran, la performance en plastique du souvent mauvais Nishijima Hidetoshi (deux expressions au compteur), ainsi que la direction d'acteurs hystérique dont seul Kagawa Teruyuki ressort indemne, n'aident pas vraiment. Alors, autant dire qu'au final, le spectacle en devient soit hilarant, soit exaspérant. Et quand on n'a pas trouvé la force d'en rire, on passe la dernière heure occupé par un seul brûlant désir : celui de filer des baffes aux personnages. À la fin, avec son twist sans queue ni tête, on est bien trop déconnecté émotionnellement de l'action pour frémir, ou même se réjouir [spoiler alert !] de la mort du méchant, alors qu'on espérait quelque chose du niveau de Carrie ou de The Chaser ! C'est comme ces mauvais slashers où les baby-sitters font tout ce qu'il faut pour se faire zigouiller : on n'a qu'une seule envie, les voir se faire zigouiller. Et là, pareil. On a vu mieux, pour un thriller socio-philosophico-psychologique.

    L'échec est flagrant, tant sur le plan dramatique que logique. Comment Takakura s'en sort, au juste ? Nosé, again. Oh, et puis on s’en fout, hein ! Kurosawa a commis un péché assez courant dans le cinéma japonais : il a accordé plus d'importance à la signification qu'à la cohérence. Cette tendance à une attitude assez superficielle vis-à-vis de certaines choses rappelle une autre tendance à eux, qui semblera en contradiction avec la première, celle d'accorder plus d'importance à l'effet qu'au sens (ce qui leur permet de porter des brassards nazis en cosplay sans le vivre mal), mais le présent texte n'est pas un essai sociologique, donc passons. L'important est que l'on est en droit d'attendre les DEUX. Apprécier Creepy ne tient pas à privilégier la forme sur le fond, ce n'est pas un film de Zack Snyder ou Tron : Legacy. Ça demande de laisser sa raison à l'entrée du cinéma. L'auteur de ces lignes tient à sa raison. Il veut pouvoir se branler sur le signifiant, le surmoi et les paraboles tout en suivant un récit qui se tient fait de personnages qui se tiennent, cf. le monumental Suicide Club 0 (Noriko no Shokutaku), qui traitait d'ailleurs un peu du même sujet que Creepy (l'aliénation urbaine).

    Cure, vingt ans déjà. À l'époque, le cinéaste savait bousculer le spectateur sans que cela ne se fasse au prix d'un grand n'importe quoi.
    In Ciné Veritas
    In Ciné Veritas

    82 abonnés 922 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 juillet 2017
    D’abord animé par une classique intrigue criminelle, Creepy s’assombrit aux côtés de Nishino, personnage psychopathe efficacement incarné par Teruyuki Kagawa. Le film se mue ainsi, petit à petit, en thriller horrifique et psychologique. Kiyoshi Kurosawa, auteur d’une filmographie aux multiples genres, rompt donc avec ses plus récentes réalisations et renoue avec un genre qu’il visita déjà avec succès en 1997 avec Cure. Maîtrisant à la perfection son art, le cinéaste livre un pur film de mise en scène… plein-champ. Critique complète sur notre blog ciné : incineveritasblog.wordpress.com
    EricDebarnot
    EricDebarnot

    188 abonnés 1 262 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 juin 2017
    Il me faut avouer en préambule que je n'ai jamais beaucoup aimé le cinéma de Kiyoshi Kurosawa, un réalisateur pourtant régulièrement encensé par "la critique qui compte" : si l'idée d'apporter l'intelligence d'une démarche auteuriste au cinéma de genre était assez culottée à l'époque (on parle des années 90...), la traduction de ces ambitions laissait régulièrement à désirer dans des films assez souvent confus et ennuyeux. Avec le temps, Kurosawa a recentré son cinéma, l'a clairement rendu plus accessible, ce qui nous amène aujourd'hui à ce "Creepy" capable de séduire un large public grâce à son histoire de psychopathe particulièrement vicieux. Sans avoir jamais recours à aucun effet de mise en scène facile, prenant intelligemment son temps, Kurosawa installe sur la durée un mélange de tension et de malaise redoutablement efficace, voire même formidablement emballant. Le personnage du voisin, interprété par un Teruyuki Kagawa au physique singulier, atteint alors des sommets de subtilité et de complexité, qui font vraiment honneur au script et à la belle mise en scène de Kurosawa. Las ! C'est quand "Creepy" bascule soudain dans le quasi fantastique, alors que Kurosawa nous fait découvrir d'un coup "l'envers du décor", que le film loupe son virage : en abusant d'un décor anxiogène finalement mal topographié, en détraquant la belle mécanique de ses personnages dont le comportement erratique ne répond plus à ce qu'on a vu jusqu'à présent, et surtout en ne choisissant pas entre magnétisme naturel et usage d'une drogue assez improbable pour expliquer l'emprise de son serial killer sur ses victimes, Kurosawa loupe le chef d’œuvre du genre qui se profilait. C'est dommage, mais "Creepy" reste une expérience tout-à-fait recommandable.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 30 juin 2017
    Polar horrifique de l'expérimenté Kiyoshi KUROSAWA, "Creepy" est sans contestation un des grands films de l'année. A coup de travellings et de mouvements de recul, KUROSAWA distille une atmosphère d'une intensité et d'une angoisse folle, accentuée par les excellentes prestations des acteurs (Teruyuki KAGAWA en tête). L'opposition ou parallèle entre l'enquêteur et le psychopathe prend ici une forme novatrice où les frontières de la moralité semblent définitivement brouillées. Le paisible quartier à l'architecture singulière se transforme progressivement en métaphore de l'influence grandissante du psychopathe sur le couple protagoniste (l'habitat principal semble dévorer celui adjacent). Au final, le suspens laisse place dans la dernière partie à la tragédie, moteur du cinéma Japonais contemporain. A la suite de "seven" et de "memories of murder", principales têtes d'affiches des deux décennies précédentes, "Creepy" pourrait bien s'imposer comme le polar de la décennie 2010-2020.
    Jack F
    Jack F

    5 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 15 juin 2017
    Sans conteste un des films les plus ennuyeux grotesques et incohérents que j'ai vu ces 10 dernières années. En dehors de l'ambiance bien plantée et de décors qui distillent un malaise très maîtrisé, tout le reste, situations invraisemblables, trous dans le scénario, une police japonaise niaise et stupide, conduisent à se demander comment on peut se moquer à se point des spectateurs.
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