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Bernard Bonnejean
16 abonnés
74 critiques
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3,0
Publiée le 22 mars 2018
Juste assez immoral pour tenir le spectateur en haleine, juste assez de morale pour le convaincre de rester dans le droit chemin. On est en droit de se demander jusqu’au bout, avec un tel scenario simple mais efficace, s’il est bien normal de vivre sa vie en cave sans profiter des aléas qu’offre le jeu et le braquage à mains armées. S’il y a mort d’homme c’est sans trop de gravité puisque c’est celle du traitre et du trop bavard. Sinon, presque tout le monde, la police y compris, trouve son compte dans cette histoire de gangstérisme à l’ancienne de type montmartrois. Le nom des acteurs est pour la plupart oublié aujourd’hui même si l’on reconnaît les visages de Daniel Cauchy et de Guy Decomble, pour ne citer que ces deux-là. Jean-Pierre Melville signe avec « Bob le Flambeur » un polar ni blanc ni noir qui permet de passer un assez bon moment.
Dans ce premier polar, Jean-Pierre Melville impose un style différent de celui constaté dans les séries noires à la française. Le réalisateur emprunte bon nombre des codes des polars produits par cinéma américain mais y adjoint une façon de filmer, notamment les extérieurs, très moderne. Bob le flambeur réalisé en 1956 contient déjà quelques éléments de ce qui fera quelques années plus tard le succès des films de la Nouvelle Vague. À travers son personnage-dandy principal incarné par Roger Duchesne (et connu du milieu parisien), Melville déroule une intrigue assez simple dont on peut regretter un épilogue un peu expéditif dans son exécution.
Melville et Le Breton, du beau monde ! La preuve que les meilleurs peuvent se planter; J'ai vu trois fois ce film. La première à sa sortie (eh oui, j'ai 80 ans !), puis deux fois à la télévision.. Et si la seconde fois j'avais trouvé le divertissement passable, j'ai retrouvé hier soir les mêmes frustrations que j'avais ressenties la première fois. Certes il y a une atmosphère, un cadre, des personnages. Mais Le Breton force sur le pittoresque et sur les mots d'auteur. Les acteurs, même les seconds rôles, qui sont les meilleurs, se forcent pour les réciter. Et Duquesne est franchement insuffisant, les gros plans insistants sur son regard n'y peuvent rien. Son physique oblige à penser au Gabin de "Touchez pas au grisbi" et ça ne pardonne pas. Quant au scénario... Melville se donne beaucoup de mal pour donner à ses truands un brevet de professionnalisme en insistant longuement sur l'art et la technique pour ouvrir un coffre, alors que la conception de base du "coup" n'a aucune crédibilité. Tout repose en effet sur le blocage d'un ascenseur par un croupier pusillanime à faire pitié, dont on n'a obtenu le concours que par le chantage ! Et c'est là-dessus qu'on trouve un Écossais pour financer une action de commando avec un nombre impressionnant d'hommes armés ! Et puis à la fin, sur un coup de fil anonyme, des policiers parisiens débarquent à Deauville pour une bataille rangée sans la moindre sommation devant l'entrée du casino, et arrêtent Bob, à qui on n'a strictement rien à reprocher qui se puisse prouver. Décidément trop de choses dans ce film se contentent d'à-peu-près, quand la marque de Melville est habituellement la rigueur. Un très médiocre brouillon pour les Melville d'après.
Melville joue avec nos nerfs en reculant sans arrêt le moment fatidique: le braquage censé être le point culminant du film, celui que tout le monde attend et qu'on arrive à oublier comme le héros lorsque celui-ci, comme un pied de nez au spectateur, se met à avoir une chance folle au jeu: sa drogue dure. La fin est donc tout à fait extravagante pour un film de ce genre !!!
Montmartre et Pigalle, l'ambiance des années 50, le vieux truand Bob qui flambe à tout va dans son américaine avec son costard, son galure et son imper', il a de l'allure. Le style Melville est lent mais ici tellement lent qu'il en devient pas regardable. Les acteurs sont gentils mais sortent d'on ne sait où, que des inconnus au bataillon. Le temps que ça se réveille, je me suis endormi. Comme dirait Arletty, l'atmosphère ne fait pas tout, surtout quand on ronfle.
Dans un style qui influencera les cinéastes de la Nouvelle Vague, Jean-Pierre Melville oscille entre premier degré et décalage (dans les dialogues, le jeu d'acteurs, la voix-off) dans "Bob le flambeur", polar qui ne cesse de retarder le moment du braquage. Ce qui devait être un film de casse devient finalement un film de préparatifs en même temps qu'un long portrait d'un protagoniste (le très bon Roger Duchesne) rongé par la passion du jeu, laquelle interviendra de façon tout à fait inattendue lors d'un final inventif qui évite une dramatisation forcée en se révélant étonnamment optimiste, désinvolte dans ses derniers dialogues : cette désinvolture, ce relâchement, c'est ce qui caractérise le film dans son ensemble et ce qui le rend parfois anecdotique. Mais cette façon de ne pas vraiment se prendre au sérieux tout en faisant du cinéma (rien que l'ouverture est un régal d'écriture et de mise en scène, avec ces passants qui errent dans Paris au petit matin) singularise "Bob le flambeur", film déstabilisant à force de changer de degrés et qui, malgré son caractère inégal, possède une fraîcheur et un charme qui le rendent unique en son genre. En somme, un vrai bon moment de cinéma.
« Bob le flambeur » est la première incursion de Melville dans le genre policier dont il s’évertuera à partir du « Doulos » (1962) à réécrire les codes en les amenant jusqu’à l’épure totale du « Samouraï » (1967). « Bob le flambeur » dont l’idée originale est de Melville lui-même innove par la tonalité qu’il imprime à ses personnages sans toutefois se détacher des archétypes fantasmés du milieu de l’après-guerre : code de l’honneur, belles pépés, bars louches et trahison par les femmes. Quoique auréolé du succès du « Silence de la mer » sorti huit ans plus tôt, Jean-Pierre Melville est encore en 1954 un réalisateur peu connu et en devenir. Il lui faudra donc beaucoup d’abnégation et de débrouillardise pour venir à bout de son projet. Le film de casse revient en force depuis le choc total que fut "Quand la ville dort" de John Huston en 1950 et le retour triomphal de Jean Gabin dans « Touchez pas au grisbi » de Jacques Becker en 1954. Auguste Le Breton qui participe à l’adaptation avec Melville est le scénariste du « Rififi chez les hommes » de Jules Dassin (1955), un autre film de casse. Difficile donc pour Melville dans un tel contexte de trouver à la fois la voie de l’originalité et celle du succès. Il y parviendra toutefois en reléguant l’intrigue policière au second plan, préférant dresser le portrait d’un truand sur le retour, déambulant fatigué mais lucide dans le Montmartre et le Pigalle de l’époque dont Melville grand nostalgique sent bien qu’ils sont en train de disparaître. Il fait appel à Robert Duchesne, un acteur de très second plan surtout connu pour avoir été l’amant de Viviane Romance et avoir été mêlé au milieu pendant l’Occupation. L’identification de l'acteur au rôle est donc parfaite et l’on est du coup très loin de l’image robuste et pittoresque que pouvait renvoyer Jean Gabin dans le film de Becker. Bob dit « le flambeur » en raison de sa passion immodérée pour les nuits passées devant les tables de jeu est à la croisée des chemins. En attendant de décrocher, il cornaque Paulo (Daniel Cauchy), petit voyou écervelé qui le vénère et Anne (Isabelle Corey) jeune fille qu’il tente d’empêcher de sombrer dans la prostitution. La possibilité d’un dernier coup juteux au Casino de Deauville serait l’occasion pour lui de sortir proprement et par la grande porte. La préparation du casse minutieusement présentée par Melville n’intervient que dans le dernier tiers du film pour laisser la place à une mise en en situation étoffée durant laquelle chacun des personnages dévoile ses ressorts psychologiques. C’est sûr, Melville comme il le dira par la suite se tient à distance du pur film policier pour bénéficier opportunément de l’aura du genre sans tomber dans l’imitation facile. Touchant par la relative maladresse des acteurs et la peinture nostalgique des quartiers de Paris que Melville fréquentait, le film n’en demeure pas moins un peu bancal. Sans doute l’image distanciée (magnifique photographie d’Henri Decae) que le réalisateur sait déjà imprimer à sa mise en scène cadre mal avec les dialogues trop écrits et datés d’Auguste Le Breton mieux adaptés à un cinéma plus roboratif. On pouvait malgré tout se dire à l’époque que ce jeune réalisateur, Melville avait alors 37 ans, allait pourvoir surprendre. On connait la suite.
Un bon polar à la sauce Melville (son premier), où l'on retrouve bien les différents codes du genre. On remarquera tout de même quelques longueurs et une fin plutôt moyenne.
Et Melville trouva son style! Alors qu'il vient tout juste d'aménager les studios de la rue Jenner, le futur parrain de la Nouvelle Vague met en scène pour la première fois un scénario qu'il a lui même écrit. Bob Le Flambeur est une œuvre unique, oscillant constamment entre le polar, la comédie de mœurs et la déclaration d'amour à la vie nocturne parisienne. C'est aussi l'occasion pour Melville de poser les premiers jalons visuels et narratifs du style inimitable qui fera sa renommé (Le Samouraï, Le Cercle Rouge...). Néanmoins, le manque de moyen se fait parfois sentir et l'interprétation des acteurs n'est pas toujours d'une grande justesse. Un film d'atmosphère, témoignage émouvant d'un réalisateur en train de trouver sa voie.
Premier polar de Melville, "Bob Le Flambeur" ne met en scène aucune grande vedette du cinéma de l'époque. Un film d'atmosphère, un film qui annonce la nouvelle vague.
le pire, outre la piètre interprétation, reste le final avec une fusillage bâclée et peu compréhensible et surtout une interrogation, Qu'est-ce qui permet l'arrestation de Bob le Flambeur ?! ...
Premier polar de Melville, qui inaugure une série légendaire ( Le deuxième souffle, le samouraï..). Bob ancien voyou repenti ne vit plus que pour le jeu. Il fait la connaissance d'une jeune fille, qui traine dans Pigalle. Cette relation père-fille est le nœud du film, pleine de sous-entendus. Dommage que le film parte dans une histoire de casse au casino de Deauville. On sent malgré les longueurs la patte du cinéaste, qui comme nul autre a su saisir cette ambiance de Montparnasse, ce décor parisien d'au autre temps, ces voyous et ses flics. La violence reste soft, les acteurs peu connus sont tous bien. A voir.
Pour son quatrième film "Bob le Flambeur", Jean-Pierre Melville nous livre un récit inspiré du cinéma Américain, et nous raconte l'histoire de Bob, ancien truand repenti et dépendant du jeu, qui projette de cambrioler le casino de Deauville. D'une richesse d'écriture et d'émotions, c'est un très bon film qu'il nous livre, teinté de mélancolie et de nostalgie et mêlant habilement noirceur et même burlesque. Avant d'être un film de gangsters, malgré le fait que l'on est bien dans l'ambiance du genre, entre malfrat, projet de pillages, cigarettes, récit se déroulant principalement la nuit, forte figure masculine capable de céder à la tentation d'une femme ou encore vapeur d'alcool, c'est bien un récit humain et amère, à travers les personnages, notamment Bob, les relations existant entre lui et son protégé ou une jeune fille capable de sombrer dans la prostitution, les illusions passés, présentes ou futur...La belle réalisation de Melville est soignée, le noir et blanc superbe et la photographie magnifique. Les interprétations sont impeccable et notamment Roger Duchesne dans le rôle titre, donnant une vraie profondeur à son personnage, Isabelle Corey ou encore Guy Decomble. Plus qu'un film de genres, c'est un récit humain, poétique et mélancolique que nous offre Melville. Superbe.
Beaucoup plus académique que les futurs films de Melville, Bob le flambeur n'en reste pas moins très plaisant, notamment grâce à son univers de putes, de jeux et d'accent parigaux (prononcé avec la clope au coin de la bouche).