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pietro bucca
66 abonnés
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4,5
Publiée le 10 août 2017
Excellent polar ou magnifique thriller. C'est aux choix. A travers Madrid, on se retrouve embarqué avec ces deux inspecteurs, si differents l'un de l'autre, mais qui se doivent de cohabiter pour une série de meurtres et de viols abominables de personnes du troisième âges. Une large place est faite aux ames tourmentées des deux inspecteurs a travers qui ils sont. Et ces deux la sont d'une crédibilité plus vrai que nature. Les seconds rôles leurs tiennent aussi la dragée haute, et du fait que le film soit toujours rythmé en continue sans temps morts. On passe vraiment un sacré bon moment. Je conseille vivement aux amateurs du genre .
Excellent film, avec des acteurs inspirés et impressionnants. Un polar haletant sous tension permanente, des personnages qu'on ne peut quitter des yeux, une bande-son incroyable. Véritable coup de coeur 2017
L’Espagne nous offre une fois de plus un bon policier dans la lignée de « La Isla Minima » il y a trois ans. Atmosphère aussi poisseuse, duo de flics aussi désabusés et antipathiques et crimes abominables viennent garnir cette enquête qui se déroule cette fois non pas dans une Andalousie post-franquisme mais dans la moiteur de l’été madrilène en 2011, année où Benoit XVI décida de venir visiter la capitale espagnole. Ici le contexte historique sert juste de décor accentuant la tension contrairement au film précité où l’affaire était imbibée de cette conjoncture nouvelle. En revanche, les tréfonds de l’âme humaine sont encore une fois sondés dans toute leur horreur avec un penchant avoué pour le nihilisme extrême. Un peu comme ont pu le faire d’autres excellents films policiers récemment comme le chef-d’œuvre de Denis Villeneuve « Prisoners » ou le méconnu film néerlandais « The Beast ». Point de salut ici ; ni pour les victimes, ni pour leurs bourreaux mais pas plus pour les flics chargés de résoudre l’affaire.
« Que dios nos perdones » fait clairement le choix d’être sombre, sans échappatoire et aucun des personnages qui égrènent le long-métrage de Rodrigo Sorogoyen n’est à sauver. Ils sont tous aussi méprisables les uns que les autres. Dans ce contexte, difficile de s’attacher à l’un d’entre eux, et c’est peut-être aussi ce qui fait la force du film et sa morale : nous sommes tous des âmes pécheresses et point de salut pour l’humanité. En revanche, le scénario prend le soin de s’attarder sur la psychologie de ses deux enquêteurs, en nous détaillant leur vie privée et professionnelle avec soin. Cela permet de mieux les comprendre et, au final, si l’on ne s’attache pas vraiment à eux, on peut les prendre en pitié. Les scènes intimes en deviennent donc aussi intéressantes que celles ayant trait à l’intrigue elle-même. Une intrigue qui, si elle n’est pas proprement révolutionnaire, tient en haleine de bout en bout durant deux heures en dépit d’un ou deux raccourcis faciles.
Et ce n’est pas tant sa résolution qui importe, mais plutôt la façon dont ces flics interagissent entre eux pour réussir à arrêter le meurtrier. Tout comme la manière d’opérer su serial-killer, sans concessions. On a en effet rarement vu meurtres aussi écœurants et insoutenables que ceux perpétrés par ce tueur et violeur de mamies. Il faut souligner que c’est un troisième film et que la maîtrise narrative du cinéaste en herbe et sa maestria technique, dont l’apogée est un plan-séquence suivant le tueur revenant sur les lieux d’un de ses crimes, est bluffante. On pourra regretter la manière un peu incongrue et étrange avec laquelle se conclue « Que dios nos perdones » alors que l’on saluera son refus du spectaculaire au profit du réalisme le plus extrême. Dans tous les cas, il prouve une nouvelle fois la vitalité du cinéma de genre espagnol comme a pu l’être celle du cinéma de genre scandinave récemment ; et que la France est sacrément en retard dans ce domaine. Un polar moite, violent et prenant qui satisfera donc les amateurs du genre.
Pour faire un film policier aujourd’hui il faut être inconscient ou inconscient. Ce que le réalisateur espagnol accumule avec maestria dans ce renouvellement du genre qui sans casser la baraque nous met face à face avec un meurtrier de vieilles dames confronté lui-même à deux flics totalement improbables. Mais à sa manière de casser les codes Sorogoyen profile parfaitement ses enquêteurs au-delà du raisonnable pour mieux les enfoncer dans une histoire qui de plus en plus leur ressemble. Car côté vie privée ce n’est pas la joie dans notre binôme tout aussi mal perçu au sein du commissariat. La formulation parait ainsi classique, mais le mode opératoire ne l’est pas. Le réalisateur pervertit les codes et frustre le spectateur quand il le rapproche du criminel pour mieux écarter les soupçons. Et quand on connaît l’assassin, l’histoire ne s’arrête pas… Magnifique ! Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Un très bon thriller, l'intrigue est parfaitement ficelée et les personnage très bien écrits, dans une ambiance sombre et envoûtante. Dans la même veine que l'excellent LA ISLA MINIMA de l'année dernière.
Madrid, été 2011. Les rues surchauffent, tant par la canicule que par le climat social : le mouvement des "Indignés" est en pleine effervescence, bousculé par la visite imminente de Benoît XVI. Pendant ce temps, deux inspecteurs, Velarde et Alfaro, mènent l'enquête sur un tueur de vieilles dames récidiviste. Le spectateur assiste alors a un polar de qualité, mené par un duo de policiers ultra solides et charismatiques, ou on nous ne laisse pas une seule seconde pour faire une pause. Un rythme effréné, une traque policière incroyable, un montage finement pensé, et un scénario qui ne sait pas s'essouffler : un grand bravo à Sorogoyen qui fait renaître le 7ème art ibérique !
Une claque !! Un thriller haletant, avec beaucoup de suspense et de rebondissements. Le film est porté par deux acteurs magistraux Rodrigo Sorogoyen est un réalisateur à suivre de près
Dans la saga "Ils n'ont rien à envier aux Américains", je vous demande l'Espagne et ce superbe polar qui demeure la belle surprise de l'été. Haletant, socialement hyper bien contextualisé, porté par des acteurs remarquables (dont le sosie ibérique de Dustin Hoffman en la personne du très bon Antonio de la Torre), le tout agrémenté d'une touche d'humour noir. Perfecto ! Perfecta ? Perfecti ? A voir en tout cas ! (spoiler: mais peut-être sans votre grand-mère..., certaines images pouvant heurter la sensibilité des personnes les plus âgées ).
"Que Dios nos perdone" est un polar dans lequel deux policiers, Alfaro et Velarde, aux personnalités bien opposés, l’un brutal et l’autre cérébral timide bégayant, vont être chargés d’une enquête criminelle sur une sordide affaire de tueur de grand-mères à Madrid. Ce film de Rodrigo Sorogoyen est une bonne surprise, parfaitement maîtrisé dans l’image, la direction d’acteurs. Je lui reproche cependant un scénario qui s’essouffle à mi parcours (spoiler: notamment à partir du moment où Velarde remarque dans la rue un homme donnant à manger à un chaton ), des facilités d’écriture utile à l’intrigue, voire des incohérences. C’est comme si on avait deux films, une partie quasiment parfaite, et une autre très quelconque. C’est dommage car jusqu’à ce moment, on avait une enquête rondement menée et bien intéressante surtout au regard de la personnalité des enquêteurs. La forme et la qualité des acteurs font parfois oublier ce scénario bancal.
L’histoire se déroule en août 2011 à Madrid pendant les journées mondiales de la jeunesse et où s’est rendu le Pape Benoît XVI (événement historique superflu). Deux inspecteurs sont chargés d’enquêter sur des meurtres et viols en série touchant des femmes seules âgées : l’un, Velarde [excellent Antonio de la Torre, vu récemment dans « Tarde para la ira » (« La colère d’un homme patient ») (2016) de Raúl AREVALO], spoiler: bègue, vivant seul et écoutant du fado (Amalia Rodrigues) , l’autre, Alfaro (Roberto ALAMO), spoiler: impulsif, et souvent absent de son foyer . C’est un polar poisseux avec un sujet peu souvent exploré ; malgré la lumière de l’été, tout est noir, y compris les 2 flics, spoiler: l’un, refoulé sexuellement et l’autre, violent, y compris à l’égard de ses collègues (l’un d’eux a perdu la vision d’un œil, suite à une bagarre) ; Alfaro est d’ailleurs trop développé dans le film spoiler: (femme ayant un amant, mort de son chien) , ne faisant que rallonger le film (2h07 mn).
On peut voir dans "Que Dios Nos Perdone" le pendant ibérique de la saga scandinave "Les enquêtes du département V". Ils partagent en commun un tandem de policiers relativement semblables et des enquêtes dont la recherche du coupable importe moins que ce qu'il y a autour : psychologie des protagonistes et la mise en place d'une ambiance sombre et tendue. Si dans ces domaines le film espagnol n'atteint pas le niveau des "Enquêtes du département V", le résultat est plus qu'honorable et nous change des thrillers américains. Dans "Que Diois Nos Perdone", le rythme y est plus lent et l'histoire est davantage centrée sur les personnalités des inspecteurs plutôt que sur la traque du tueur en série. Dans un genre similaire et en restant en Espagne, on pense au bon "La Isla Minima" dont on retrouve les mêmes acteurs principaux.
Les inspecteurs Velarde et Alfaro enquêtent sur une série de meurtres de vieilles dames qui ont été violées avant d'être violemment assassinées. Une histoire bien sordide, mais un film qui ne l'est pas puisque c'est très peu violent et le réalisateur ne tombe pas dans le voyeurisme malsain même si certains plans sont de trop. Dans son film, Rodrigo Sorogoyen met l'accent sur la psychologie du tueur que les deux policiers essaient de trouver en rassemblant les éléments, mais aussi la personnalité de ces deux hommes que tout oppose et que l'on apprend à connaitre à travers de courtes scènes sur leur vie privée. La canicule de 2011, la visite du Pape ou encore le contexte social difficile servent parfaitement de cadre, mais aussi d'éléments à part entière puisque cela influe parfois dans le déroulement de l'enquête. La construction de l'intrigue est classique, mais le fait de changer souvent de point de vue apporte ce petit truc en plus qui permet d'avoir une histoire complète à tous les niveaux. Ce thriller policier ne révolutionne pas le genre, mais c'est un très bon film qui tient en haleine du début à la fin grâce à une histoire parfaitement menée et un rythme soutenu à défaut d'être trop rapide.