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tuco-ramirez
133 abonnés
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4,0
Publiée le 18 juin 2021
Deux flics à la marge, limite un peu tarés mais chacun dans leur genre, enquêtent sur des meurtres et viols de vieilles bigotes dans un Madrid écrasé par la chaleur. Sans ces deux flics hargneux, ces affaires auraient tout pour devenir des « cold case ». Deux flics lancés à la recherche d’un serial killer au profil psychologique atypique, ce polar espagnol à tous les atours du thriller fincherien type « Zodiac ». Surtout qu’aux manettes Rodrigo Sorogoyen ne nous laisse jamais respirer, une grande maitrise de la mise en scène et du montage qui fait de lui une référence européenne voire plus. Il sait créer une atmosphère glauque, lourde, glaçante et tendue. L’intrigue est oppressante et tenue par un scénario quoi que classique mais sans trop de faille, si ce ne sont les deux flics aux traits de caractères trop prononcés pour être totalement crédible. On comprend très vite pourquoi ce choix ; Sorogoyen veut montrer trois personnages (les 2 flics + le tueur de mamies) partageant une frustration sexuelle qui les poussent à interroger leur virilités respectives. C’est ce tiroir qui rend aussi son film plus attractif qu’un banal polar. Un très polar à ne pas louper surtout qu’il est porté par un metteur en scène de grand talent. tout-un-cinema.blogspot.com
Le cinéma US a déserté ce genre depuis 15 ans, le cinéma français ne s'y intéresse que rarement, c'est en Espagne qu'on le retrouve plus régulièrement. Des meurtres de vieilles dames, des flics usés, perturbés et solitaires. Un contexte social tendu. Tous les éléments du thriller sont bien là. Le réalisateur filme tout ça de façon suffisamment nerveuse pour nous accrocher. Ce n'est pas original dans le propos, ça aurait eu de la gueule dans les 90s, mais ne chipotons pas c'est quand même bien vu.
Voilà un sacré polar espagnol, peu connu pour ce genre de production — mis à part « La isla minima » récent — et qui envoie au placard des séries B nombre films US… et français aussi hélas ! Une histoire qu’un résumé succinct classerait dans les polars banals : seria killer insaisissable, duo de flics dépareillés et détestés des « bons flics » et des « chefs » qui exigent rigueur et surtout obéissance aveugle. Apparence vite détrompée : des personnalités secrètes mais que l’on devine droites et fortes, des fausses pistes et des rebondissements, une enquête de terrain mais intelligente, avec doutes et intuitions, et une atmosphère digne des plus grands. Dialogues vivants et drôles, acteurs inspirés, rythme et ellipses bien faites, cadrages et mise en scène très habiles : tout y est pour un polar d’exception qui vous colle au siège du début à la fin, sans pétarade infantile et superflics à mourir de bêtise. À ne pas louper bien qu’il soit évidemment peu présent dans les distributions « blockbusters et popcorns ». Trouvez-le, il vaut vraiment la peine.
Un polar qui évolue au fur et à mesure du récit, se complexifiant et s'étoffant quant à ses niveaux de lecture puisque le thriller se mâtine d'une lucide réflexion politico-sociétale de laquelle personne ne sort indemne tout en questionnant l'humanité des personnages ainsi que leurs motivations. Portée par une mise en scène dynamique et un casting excellent, cette enquête sombre, poisseuse même ne saurait laisser indifférent. Un violent appel à la remise en cause.
RECHERCHE SERIAL KILLER ! ! ! Thriller poisseux, voire vénéneux qui permet à A. De La Torre & R. Àlamo de briller avec ce duo de flics nickel. Reste une fin improbable... Le scénario reste un peu toujours identique, même si ici le maniaque s'en prend aux vieilles dames plutôt qu'à des jeunes femmes stéréotypées, et d'ailleurs, je n'ai pas vraiment saisi pourquoi ? Reste Antonio de la Torre (Tarde para la ira) sur jeu un peu monocorde mais en bègue... Roberto �lamo s'en tirant aussi très bien. Quelques longueurs pour ce Policier-Suspens qui finit carrément avec du n'importe comment . . . Quelques séquences bien glauques pour sans doute pimenter le tout. Bref, plutôt loin de "LA ISLA M�NIMA" d'ALBERTO RODRIGUEZ.
Très bon film de genre Espagnol. Après l'avoir visionné de nouveau il y a quelques jours, mon avis n'a pas changé comparé à la première fois lors du festival du film policier de Beaune en 2017. Les amoureux du polar à ambiance seront conquis car c'est le point fort du long-métrage : en effet, cette enquête sur un tueur de vieilles dames se déroule dans le vieux Madrid et ses beaux immeubles bourgeois (l'équivalent sûrement de nos bâtiments Haussmanniens) tandis qu'une canicule sévit et que des troubles à l'ordre public accompagnent la visite du pape. Cette atmosphère glauque et poisseuse vous colle à la peau et vous prend aux tripes ! Le réalisateur réussit l'alliance entre un polar classique (problème Freudien, institution policière dure) tout en ancrant l'histoire dans la réalité (été 2011 lors de la visite du pape dans le cadre de la "jmj") et un polar contemporain en incluant des débats modernes (ultra violence de la société, patriarcat en perte d'hégémonie, débat sur la laïcité ou encore haine envers la police ?). De mon côté, j'ai particulièrement apprécié la manière de tourner (au début en caméra au point, façon "scope" puis par la suite de façon classique) et le jeu des acteurs très spontané et très réaliste. La conclusion du film laisse cependant un peu pantois de part sa longueur, elle a été un peu trop vite expédiée à mon goût. J'ai enfin noté de jolis passages de Fado Portugais (pour un film Espagnol) sur la bande originale. A regarde en version originale évidemment, pour un peu plus d'immersion dans l'atmosphère.
Sorrogoyen s'attache aux caractères des deux flics que tout oppose. Antonio de la Torre excellent a un petit coté Dustin Hoffman dans Rain man. En revanche, l'intrigue reste parfois décousue voire incomplète. Reste un film d'ambiance au sein d'une police décatie. On a beaucoup parlé de l'ambiance de Madrid (visite du pape, nuit debout) à propos de ce film, la ville est de mon point de vue peu présente, du moins sur petit écran. TV1 vo - mai 21
Un bon polar qui suit un duo d'enqueteurs atypiques aux trousses d'un tueurs de vieilles dame dans l'ambiance surchauffée de Madrid. Les personnages sont particulièrement bien construits et l'intrigue est plutôt bien construite.
ce film est un ovni très peu diffusé dans les grandes salles. et pourtant il vaut vraiment le coup, l'histoire est prenante, l'ambiance du film nous tient en haleine. excellent thriller à conseiller
Les inspecteurs Velarde et Alfaro enquêtent sur une série de meurtres de vieilles dames qui ont été violées avant d'être violemment assassinées. Une histoire bien sordide, mais un film qui ne l'est pas puisque c'est très peu violent et le réalisateur ne tombe pas dans le voyeurisme malsain même si certains plans sont de trop. Dans son film, Rodrigo Sorogoyen met l'accent sur la psychologie du tueur que les deux policiers essaient de trouver en rassemblant les éléments, mais aussi la personnalité de ces deux hommes que tout oppose et que l'on apprend à connaitre à travers de courtes scènes sur leur vie privée. La canicule de 2011, la visite du Pape ou encore le contexte social difficile servent parfaitement de cadre, mais aussi d'éléments à part entière puisque cela influe parfois dans le déroulement de l'enquête. La construction de l'intrigue est classique, mais le fait de changer souvent de point de vue apporte ce petit truc en plus qui permet d'avoir une histoire complète à tous les niveaux. Ce thriller policier ne révolutionne pas le genre, mais c'est un très bon film qui tient en haleine du début à la fin grâce à une histoire parfaitement menée et un rythme soutenu à défaut d'être trop rapide.
Depuis une petite dizaine d'années, le cinéma espagnol est pratiquement le seul en Europe à proposer un cinéma de genre de qualité. Ce thriller de Rodrigo Sorogoyen, jeune cinéaste trentenaire alternant longs métrages et séries télévisées, en apporte une nouvelle fois la preuve. Sorogoyen en collaboration avec Isabel Pena a écrit lui-même le scénario de cette traque d'un serial killer aux goûts gérontophiles qui sévit en plein Madrid alors que la capitale s'apprête à recevoir le Pape Benoît XVI au même moment où le mouvement des "Indignés" se répand dans les rues. Immédiatement, le chef du service de police prend l'initiative de ne pas alerter les médias afin de ne pas ajouter à l'agitation du moment. L'inspecteur Luis Velarde (Antonio de la Torre) flic bègue et taiseux assisté de son collègue Javier Alfaro (Roberto Alamo) qui revient de suspension après avoir tabassé un de ses collègues vont devoir mener la traque dans ce contexte particulier en tentant de rester les plus discrets possible. C'est beaucoup demander au vu des tempéraments des deux flics et de la théâtralisation des meurtres mise en place par le tueur en série qui viole sauvagement de vieilles dames dont il parvient à s'attirer très rapidement la confiance. Le jeune Sorogoyen sans aucun doute très cinéphile, emprunte tout à la fois à l'ambiance glauque et moite développée par des réalisateurs sud-coréens brillants comme Bong Joon-Ho ("Memories of Murders" en 2004) ou Jin Na-Hong ("The chaser" en 2009 et "The Strangers" en 2016) mais aussi aux démons qui hantent l'esprit parfois torturés des enquêteurs dont le plus bel exemple reste sans doute les flic incarnés par Sean Connery dans "The Offence" (1972) et par Nick Nolte dans "Contre-enquête" (1990), deux films du grand Sidney Lumet. Quant à son serial killer effrayant à souhait il s'inscrit dans la lignée de tous ceux sortis de l'imagination fertile des scénaristes hollywoodiens à la suite du séminal John Doe (Kevin Spacey) du "Seven" de David Fincher (1995). Si l'on est en très bonne compagnie encore fallait-il savoir transcender toutes ces références pour trouver sa propre voie. Un défi relevé haut la main par Sorogoyen qui parvient avec dextérité à maintenir le toujours périlleux équilibre entre enquête et portrait psychologique grâce à un jeu de miroir captivant. Une dimension psychologique qui s'attarde sur l'impact de la violence vécue au quotidien par les flics sur leur équilibre psychologique pour peu que celui-ci soit déjà fragilisé par des traumas passés. Il faut aussi ajouter que ses trois acteurs principaux Antonio de la Torre acteur fétiche d'Alex de la Iglesia , Roberto Alamo et Javier Pereira parfaitement dirigés et imprégnés de leurs rôles très caractérisés lui apportent un sérieux coup de main. Sans oublier la très gracile Maria Ballesteros qui le temps de quelques scènes aussi troublantes que dérangeantes apporte une dose de charme bienvenue au sein d'un film noir et brutal qui ne laisse aucun moment de répit.
On peut voir dans "Que Dios Nos Perdone" le pendant ibérique de la saga scandinave "Les enquêtes du département V". Ils partagent en commun un tandem de policiers relativement semblables et des enquêtes dont la recherche du coupable importe moins que ce qu'il y a autour : psychologie des protagonistes et la mise en place d'une ambiance sombre et tendue. Si dans ces domaines le film espagnol n'atteint pas le niveau des "Enquêtes du département V", le résultat est plus qu'honorable et nous change des thrillers américains. Dans "Que Diois Nos Perdone", le rythme y est plus lent et l'histoire est davantage centrée sur les personnalités des inspecteurs plutôt que sur la traque du tueur en série. Dans un genre similaire et en restant en Espagne, on pense au bon "La Isla Minima" dont on retrouve les mêmes acteurs principaux.
Le polar a encore de beaux jours devant lui. En témoigne ce nouvel essai, Que Dios Nos Perdone. Le film de Rodrigo Sorogoyen coche toutes les cases du film noir à succès: serial-killer, enquête qui sent le vice, et inspecteurs névropathes. Le tout avec comme toile de fond la dissection du corps social infecté à tous ses organes. On aurait presque pu rebaptiser le film Les Hommes qui maltraitaient les femmes tant le film est une brillante mise à mal d'une masculinité en voie de déliquescence. Les deux inspecteurs restent autant prisonniers de leur pulsion de violence, de sexe et de vengeance que leur ennemi. Et que dire de leurs collègues ou de leur supérieur, engoncés dans leur propre paresse ou étouffés par leurs propres égos... Que Dios nos perdone est un thriller direct qui trouve justement sa force dans ses échappées où les protagonistes sont caractérisés. Habilement, car plus les oripeaux révèlent de failles, plus leur compagnie est (bizarrement) agréable. Les scénaristes (Isabel Peña et le réalisateur-même) connaissent leurs classiques (James Ellroy en tête). Et la plongée dans la psyché volontiers détraquée de ses personnages fait tout le sel du film. Il permet à Que Dios nos perdone d'opérer à certaines surprises bienvenues (nomment, en son milieu, qui fait vriller le film sur lui-même). Un grand bravo aux comédiens (Antonio de la Torre, Roberto Álamo, Javier Pereira, tous parfaits). Et un grand merci à Rodrigo Sorogoyen pour ce thriller efficace et fiévreux (et à certaines séquences bien exaltantes).