Dunkerque ! Voilà un endroit qui "parle" du point de vue historique et cinématographique. On se souvient en effet de "Week-end à Zuydcoot" avec notre Bebel national, errance sous les bombes et ironie des destins. Il y avait une histoire, des personnages et des destins tragiques. Ici, rien de tel. L'histoire n'existe pas, les personnages sont inconsistants et mélangés (même pas définis parfois) et les destins... Bof, en fait on s'en fiche ! Comment suivre les pérégrinations d'un soldat français en mal de compagnie tentant de s'embarquer pour l'Angleterre dans ces conditions là ? Le moindre bateau se renverse, les copains se font tuer par un avion allemand (toujours le même d'ailleurs !). Quant aux états d'âmes des anglais possédant un bateau, ils sont réduits à un père et ses deux gamins, la bouche pleine de patriotisme, mais pas grand chose dans la cervelle ! J'aurais bien vu 5 minutes dans un pub, les marins pêcheurs discutant entre eux de la nécessité de se rendre à Dunkerque pour ramener l'armée étranglée. Puis plusieurs bateaux navigant de conserve... Mais là on est dans la soupe, mais plutôt de l'instantané ! Entre l'amiral dont on ne sait pas ce qu'il fiche là en bout de jetée (pauvre Kenneth Branagh, que viens-tu faire dans cette galère ?), les soldats qui se ressemblent tous et qui font un peu n'importe quoi (comme demeurer bien serrés sur un ponton quand les Stuka allemands les bombardent, manque de chaleur peut-être ? Pas en juin quand même !), et ce vaillant pilote de Spitfire qui, moteur en panne, effectue plusieurs passages au-dessus de la plage à la tombée de la nuit et se pose le lendemain matin (Incroyable le temps que cela met à atterrir cet avion !) sur la-dite plage, on n'a plus qu'une envie : attendre l'armistice ! Et encore, le Spit se permet de planer avec une hélice en plein petit pas, même pas en drapeau, hélice non tournante (faudra m'expliquer !) alors que son petit frère d'arme se crashe en pleine mer, reste bien stable, et met au moins 10 minutes à couler (le temps que le bouffon aux commandes s'évertue en vain à casser sa verrière avec un lourd pistolet lance-fusée, alors que le marin, avec sa mini-gaffe en bois d'érable, y arrive de suite). Dans la réalité, avec un V12 Rolls-Royce Merlin et 2.3 tonnes de masse à vide, il aurait dû piquer du nez depuis longtemps !!!!
Bref, même pour les non puristes, un bataillon d'inepties et d'aventures soit-disant branchées et périlleuses, en fait une foultitude de clichés disparates sur cette page de l'histoire... Tiens, pour chasser ce goût d'amertume, je vais revoir Bebel...