Alors l'histoire est tellement simple à dire mais impossible à détailler. Comme vous le savez cela raconte un moment de notre histoire, les troupes des alliés sont encerclées par celles des ennemis et leur seul salut sera de quitter Dunkerque. Le film présente trois histoires, trois points de vue : sur la terre, sur la mer et dans les airs, avec une certaine particularité qui n'aura échappé à personne (puisque clairement annoncé) : une semaine sur la terre, un jour dans la mer et une heure dans les airs. Bizarre ? J'y reviendrai plus tard.
D'habitude je présente le casting mais il serai incroyablement réducteur de ne s’intéresser qu'aux têtes d'affiche tant chaque personne dans le film a son rôle et qu'il est important, ici pas de CGI, tous les hommes qu'on voit son bien de chair et d'os.
Je commence avec les "connus" comme le toujours excellent Mark Rylance qui joue le capitaine du petit bateau de plaisance qui viendra porter main forte aux rescapés dans une mer agitée. Tom Hardy réussi à avoir une énorme présence avec quatre lignes de dialogue, c'est le pilote d'un des avions allié. Cillian Murphy (5ème film tourné avec Nolan) joue un soldat miraculeusement en vie. Et bien sur Kenneth Branagh en chef des troupes.
Maintenant les "inconnus" avec en premier lieu Fionn Whitehead qui joue Tommy, le personnage le plus important sur la terre. Malgré un prénom catastrophique quand il est francisé, il excelle dans son rôle, sa présence est forte avec son visage "quelconque". Ses compagnons sont joués par Tom Glynn-Carney, Jack Lowden, Harry Styles (célèbre chanteur pour ado qui va toujours dans la même direction) et Aneurin Barnard. Tous au diapason.
La mise en scène est l'oeuvre de Christopher Nolan. Je ne vais pas aller plus loin dans la présentation du bonhomme car je prépare un article A Tribute to sur lui. Sans doute le réalisateur favori du grand public depuis quelques années, il aime faire bouger les habitudes, changer les choses telles qu'on les connait. Et la il réussi un énorme coup de maître : me faire aimer un film de guerre. Le paradoxe est total puisque la guerre c'est horrible mais ce film est magnifique à voir. Chacun des plans de Nolan est une ode au 7ème art, tourné en 70mm (un des trop rare à encore utiliser ce format) avec une minutie exceptionnelle. Du premier plan au dernier c'est une leçon de cinéma qu'il donne.
En fait après visionnage je me rends compte que ce n'est pas un film au sens du loisir ou du divertissement mais une oeuvre au sens qu'il appartient à l'art pur., celui que l'on ressent.
Tout le côté artistique est au même niveau : la photographie de Hoyte Van Hoytema (déjà à l'oeuvre sur Interstellar de Nolan) est fabuleuse et quant à la musique....ah la musique....si vous me lisez vous savez que Hans Zimmer est un dieu vivant pour moi, au niveau des musiques de film il y a lui et les autres. Encore une fois il est au sommet de son art, la musique ne s'arrête jamais, s'emballe souvent, et les sons sont sublimés comme les pas dans le sable, le ricochet des balles sur la coque des bateaux et le bruit des moteurs d'avions : une expérience sensorielle je vous le dis !
Le film se regarde donc d'une seule traite mais si comme moi vous aimez voir les petits détails, vous remarquerez que le temps n'est pas linéaire dans le film, en effet certaines scènes ont lieu avant d'autres, alors qu'elle sont montrées après....vous me suivez ? Non et c'est bien normal, c'est l'effet Nolan et ça veut dire que ça marche.
Les trois choses importantes à noter aussi sont l’absence totale d’ennemis à l'écran (j'avais jamais vu ça dans un film du genre) et aussi pas une goutte de sang n'est versée, et enfin les lignes de dialogues ont du être écrites sur deux feuilles A4. En effet le silence est roi ici, et dans la guerre il y a du silence, un silence e mort.
Bref vous l'aurez compris j'ai adoré ce Dunkerque, et du reste adoré est un mot assez faible tellement j'ai vécu ce film comme si j'y étais. De la première à la dernière seconde, j'étais à fond dedans, sublimé par une mise en scène exceptionnelle, une photographie merveilleusse et une musique totalement épique. Il a vraiment tourné sur une plage, avec de vrais bateaux, de vraies personnes, à l'heure ou Hollywood prône les CGI à foison (coucou Marvel) il y a encore des hommes qui utilisent la pellicule et même si je ne l'ai pas vu en Imax (et pire en 4Dx j'imagine même pas) j'ai pris une claque monumentale.
La fameuse question : es ce le film de l'année ? C'est très compliqué à répondre, car je sais très bien que certains gros blockbusters vont être fabuleux (Blade Runner, Star Wars...?) et que certains films indépendants vont me retourner. Mais en terme d'émotions ressenties, je crois que Dunkerque se place tout en haut, comme je le disais : une oeuvre d'art !!! Par contre c'est absolument à voir au ciné, n'attendez surtout pas la sortie sur Canal ou autre plateforme qui le mettront à la TV, vous louperez quelque chose d'épique.