Un film qui laisse un sentiment mitigé. Très réussi et soigné dans sa réalisation, le scénario reste peu crédible. On ne comprend pas la psychologie du personnage , pourquoi cette recherche du pardon? Et encore moins les sentiments de la jeune allemande. Tout cela fait très "romanesque" , mais beaucoup trop abstrait. Les acteurs sont très bons..
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3,5
Publiée le 26 novembre 2019
Prèsentèe à la Mostra de Venise pour lequel il a reçu le prix Marcello-Mastroianni du Meilleur Espoir, "Frantz" est un beau drame historique et romanesque qui parle avec tact de deuil et de reconstruction! Avec comme toujours chez François Ozon, cette grande maîtrise de la narration et de la dramaturgie! L'histoire, c'est celle d'un soldat français traumatisè au lendemain de la guerre 14-18 qui cache un lourd secret dont on devine assez rapidement! Pierre Niney excelle une nouvelle fois mais c'est Paula Beer qui se taille la part du lion dont elle fait à sa manière le succès! Un personnage de veuve allemande au charme moderne et à la pudeur diffuse! La qualitè de Paula Beer, c'est qu'elle arrive à exprimer l'èmotion avec un minimum d'effet! Un geste, un regard suffit pour nous èmouvoir (cf. la scène sur le quai d'une gare). On peut juste regretter que ce film èlègant et poignant à la mise en scène classieuse ne soit pas tournè entièrement en noir & blanc et que la partie avec Cyrielle Clair et Alice de Lencquesaing soit en deçà! Heureusement, ceci n'enlève rien au talent des acteurs principaux et des seconds plans tels que Ernst Stötzner, touchant dans le rôle du père de Frantz...
la guerre est finie.mais comment faire le deuil de tous ces morts et disparus ? peux t on pardonne celui qui a tuer .? comment échapper à la folie de la guerre ? à travers une recherche d une famille, frantz va se confronter à un dilemme . le noir et Blanc donne une gravité et sublime les acteurs.
Ce pur joyau signé François Ozon est à mes yeux un authentique chef d'oeuvre ! Dire que son charme a opéré sur moi est un doux euphémisme. A mes yeux ce film réunit tout ce qu'il est possible de magnifier au cinéma : une histoire extrêmement émouvante, des images sublimes, des acteurs parfaits ! L'émotion et la beauté transpirent dans chaque scène, mêlant le drame et l'esthétique, le cinéaste nous convie dans un univers poétique et réaliste auquel, je l'avoue, je n'ai pas pu résister. Il y a de la magie dans ce film, du génie ! Je n'étais pas spécialement fan de François Ozon mais ce film m'a totalement conquis. Le cadre historique est également fort bien traité, une bulle émouvante dans un contexte terrible, où les rancoeurs sont tenaces. Mais l'art et l'amour, ainsi que d'autres sentiments viennent s'immiscer dans cette histoire purement fascinante, du grand cinéma pour moi, assurément !
Le film reste très moyen. L'histoire reste simple et facile. Après la première guerre mondiale, c'est vrai les tensions entre allemands et français devaient être énormes. Après un français qui va se promener en Allemagne en 1919, ce n'est pas courant. Une haine tenace. Après il tombe amoureux. C'est possible. Mais c'est un film long qui manque de rythme et il ne se passe pas grand chose.
Deuil, rédemption, vérités et mensonges, amours contrariées... C'est un mélo à l'ancienne, inspiré d'un film de Lubitsch (Broken Lullaby / L'Homme que j'ai tué, 1932). Romantique. Romanesque (avec probablement un peu trop de retournements sur la longueur et une conclusion qui aurait pu être plus convaincante). Mais toujours élégant. Superbe noir et blanc. Réalisation sur du velours. Et mention spéciale pour l'actrice Paula Beer, subtile et émouvante.
Frantz est un film qui m'a littéralement bouleversé ! LE chef d'oeuvre par excellence : un scénario surprenant et prenant ; deux acteurs principaux de très grande qualité (mention spéciale à Paula Beer, absolument splendide) ; une bande son incroyable (merci Maître Neveux) ; une réalisation en noir et blanc qui rend le film encore plus profond et qui nous fait méditer tellement les plan sont jolis... Que dire de plus ? Conseillé par une vendeuse, j'en fus scotché et complètement séduit. Une magnifique surprise que je conseille à toutes celles et ceux qui aiment les films lents et qui n'ont pas peur de se perdre et se noyer dans des dialogues et des plans tous plus beaux et profonds les uns que les autres. Une perle !
On peut se demander quelle idée a eu Ozon de reprendre cette histoire qui avait donné l'occasion à Ernst Lubitsch de nous pondre un excellent film en 1932. En fait Ozon s'éloigne du scénario original dans la dernière demi-heure et nous offre une variation peut-être moins naïve que celle de Lubitsch. La réalisation est parfaite, sobre, efficace, magnifiquement photographiée, avec une équipe d'acteurs fabuleux dans laquelle se détache la très belle Paula Beer. La bande son est superbe. Les quelques reproches que l'on pouvait faire à Lubitsch (acteur principal envahissant, et mélodrame non évité) ne se reproduisent pas ici, comme à son habitude Ozon ne juge rien, il montre et il montre bien. Un très beau film sensible et intelligent, un chef d'œuvre
Comme souvent chez Ozon, le non-dit et le mensonge cachent des vérités bien amères qui détruisent tout lorsqu'elles sont révélées. Le sujet lui va donc comme un gant, dans ce remake de Lubitsch à la sublime photographie, insistant sur ces jeunes gens sacrifiés pour la guerre, au nom d'un patriotisme de mauvais aloi. L'ambivalence des discours et des mentalités est très bien portée par les acteurs, au premier rang desquels Pierre Niney livre la composition la plus remarquable, toujours sur le fil du rasoir. Bien sûr, la fin se laisse deviner assez rapidement, et le film se veut parfois trop sobre (la faute sans doute à la nécessité de tourner en deux langues, ce qui n'est pas si évident), et il y a toujours cette tendance chez Ozon à vouloir imprimer la rétine avec des images très symboliques, mais Frantz est un beau drame qui ne laisse pas indifférent.
Oui, il y a le coup du noir et blanc qui bascule à la couleur pour nous faire saisir les contrastes des sentiments. La grisaille pour la peine et la douleur de la perte d'un être aime, le noir pour le mensonge et la guerre et puis les couleurs pour la vie, l'espoir et les amours naissantes. Mais ce film est juste somptueux. Les acteurs sont extrêmement attachants. Les decors nous transportent dans ce passé torturé de l'entre-deux guerres. La justesse des parents de Frantz est troublante. Le couple Niney Beer semble si vrai. J'ai adoré ce film qui pour moi est un chef d'oeuvre. Merci Monsieur Ozon.
'Frantz' peine d'abord à convaincre, plombé par une direction d'acteurs et une photographie maniérées et étouffantes. Puis quelque chose se passe, l'émotion surgit, à mesure que les multiples rebondissements dévoilent une réflexion subtile sur le mensonge, la culpabilité, et le désir de vivre. Un beau film.
François Ozon n'aime rien tant que dérouter le spectateur. Inutile de chercher un fil directeur évident parcourant sa filmographie, le cinéaste surdoué passant d'un genre à l'autre avec la plus grande facilité en y portant à chaque fois un regard respectueux mais aussi novateur. Avec "Frantz", il remake un vieux film d'Ernst Lubitsch "L'homme que j'ai tué" (1936) adapté du roman éponyme de Maurice Rostand qui ne fait pas partie des plus célèbres du grand réalisateur allemand pour lui apporter toute la rigueur esthétique qu'il a admiré dans "Le ruban blanc" de Michael Haneke (2009). Paru en 1925, le livre de Rostand à travers un drame inextricable dresse le constat de l'état de sidération de l'Allemagne et de la France après la Grande Guerre que l'on avait un peu imprudemment nommée "la der des der". Comme souvent c'est sur une femme que François Ozon porte son regard le plus acéré. Anna (Paula Beer) vit dans la petite ville de Quedlinbourg qui panse ses plaies, juste après la fin du conflit. Elle demeure chez les parents de son fiancé Frantz mort au combat. En sus de son chagrin, lui revient la tâche de veiller sur les parents de Frantz et notamment sur son père qui vit très mal la mort de son fils unique qu'il avait lui-même envoyé au combat. Quand débarque Adrien Rivoire (Pierre Niney), un jeune français qui prétend avoir connu Frantz avant la guerre quand il faisait ses études à Paris, Anna doit prendre en charge cette intrusion en territoire ennemie d'un étranger dont il convient de déterminer le fondement réel de sa motivation. Adrien est-il un imposteur ou celui qui fera revivre la mémoire de Frantz pour les trois endeuillés ? Durant cette première partie qui pose avec finesse le contexte historique, François Ozon emprunte avec dextérité la voie du whodunit en brouillant les pistes sur les liens réels qui unissaient Adrien à Frantz. La vérité qui sera révélée à Anna seule, la met alors face à une responsabilité insoutenable, portant désormais à elle seule le poids du deuil de Frantz en lieu et place de ses deux parents mais aussi d'Antoine dont le voyage jusqu'en Allemagne était plus qu'intéressé. Le jeu de dupe qui se met en place bien malgré elle ne tient que par son silence. C'est souvent le cas dans les drames familiaux, le sacrifice d'un seul étant le prix à payer pour le maintien d'un édifice branlant. Le visage d'Anna tout au long de cette épreuve qui se continuera à Paris est magnifiquement scruté par la caméra d'Ozon qui nous laisse à voir sur le beau visage de Paula Beer le lent travail de sape du chagrin contenu. La jeune Paula Beer dont la ressemblance avec Leslie Caron est troublante est soumise à la même épreuve de vérité en gros plan qu'exigeait Ingmar Bergman de ses actrices. Le résultat comme l'esthétique générale du film sont plus que probants. Pierre Niney en jeune homme énigmatique au caractère versatile est une fois de plus parfait. François Ozon quant à lui remet au goût du jour un livre qui en son temps posait de manière oblique mais pertinente la problématique de l'oubli et de la reconstruction des âmes après les guerres dont se préoccupe souvent souvent que du retour à la santé économique du pays. On attend la prochaine livraison de François Ozon qui s'il ne fait pas toujours mouche ne laisse jamais indifférent surtout quand il consent à brider quelque peu son imagination qui le mène parfois dans des impasses.