Frantz, c'est une histoire bouleversante, sur fond d'après-guerre 14-18.
La réalisation est magistrale, que ce soit dans le choix des acteurs français et allemands, avec en particulier un duo de premiers rôles fabuleux, dans le scénario inattendu jusqu'au bout, et dans l'esthétique plus que soignée du film.
Pierre Niney et Paula Beer sont incroyables de beauté, de faiblesse, de tendresse, d'amour et de chagrins.
Le film se veut noir et blanc, quand le monde est noir et blanc, et en couleur quand le monde retrouve les couleurs de la vie. Aussi simple que ça. Mais tellement efficace pour la rétine.
La période après-guerre est finement traitée, sans être le centre du film qui ne se veut pas historique, même s'il l'est un peu, indirectement. Il traite avant tout de l'intime, de la psychologie voire la psychiatrie des personnages. Du chagrin, de l'amour, de la honte, de la mort injuste provoquée par une guerre débile et qui se trouve être insurmontable... Et des dégâts que tous ces sentiments égoïstes provoquent.
Ce film est beau. Vraiment beau. Du début à la fin.
Il parle de dignité et de force. De la dignité et de la force des femmes, plus particulièrement et de la fragilité des hommes (que ce soit par l'égo, le fanatisme, la haine qui prend le pas sur le chagrin, mais aussi les traumatismes infligées par une guerre effroyable).
François Ozon a réellement produit un chef d’œuvre, au cours duquel, le cœur se serre et pleure.
C'est un drame, mais pas une tragédie.
Même si... On ne peut pas s'empêcher à la fin du film que rien est terminé.
Après tout, Hitler fait son entrée en scène, quelques années après...