Pour François Ozon, le cinéma est l’art du mensonge. Pour ce film, il a été intéressé par la relation entre 2 pays (la France et l’Allemagne). Il s’agit de l’adaptation de la pièce, « L’homme que j’ai tué » (1930) de Maurice ROSTAND (1891-1968) [fils ainé de l’écrivain Edmond Rostand (1868-1918) et frère du biologiste Jean Rostand (1894-1977)], adaptée de son propre roman éponyme (1925) et qui a déjà été adaptée au cinéma, « L’homme que j’ai tué » (« Broken lullaby ») (1932) par Ernst Lubitsch (1892-1947). Pour des raisons de budget, il a dû tourner en noir et blanc (35 mm). Le titre fait référence à Frantz Hoffmeister, soldat allemand, fils de médecin qui l’a poussé à s’engager et tué à 23 ans pendant la 1ère guerre mondiale (le 15 septembre 1918) et dont la tombe, à Quedlinbourg (Saxe-Anhalt), en 1919, est fleurie à la fois par sa fiancée Anna (Paula BEER, actrice allemande de 21 ans), admiratrice de Paul Verlaine (1844-1896) et un Français, Adrien Rivoire (Pierre NINEY), originaire de Saulieu, qui aurait connu Frantz à Paris avant la guerre (rares flash-backs en couleurs). C’est un très beau film, un mélodrame que n’aurait pas renié Douglas Sirk (1897-1987) [« Le temps d’aimer et le temps de mourir », 1958)], d’une part, sur la gestion de l’après-guerre et d’autre part, la confusion des sentiments chez Anna et Adrien ainsi que la nécessité (ou pas) du mensonge et du pardon.