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cameradine
21 abonnés
90 critiques
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3,0
Publiée le 30 avril 2018
Triplement plébiscité par le festival du film britannique de Dinard (Hitchcock d'Or et Prix du meilleur scénario de la part du jury plus le prix du public), Sauvages est pourtant un film imparfait : il commence pourtant bien, avec ces scènes dérangeantes, mettant en scène le quotidien de John et Karen, couple de quadras écossais revenus à la vie sauvage. Les non-dits augmentent le malaise du spectateur, forcément intrigué par le secret qui les lie et explique leur présence dans ce trou. Petit à petit, les (rares) dialogues entre Karen et John éclairent la lanterne du spectateur. Une fois devinée la raison de leur retraite au fond des bois, on se demande comment le cinéaste compte tenir une heure quarante-cinq sur ce thème. C'est alors qu'entre en scène André, le paysan français qui montre une générosité un peu trop insistante et forcément suspecte vis-à-vis de John. D'abord gêné, l’Écossais, las de cette vie de marginal, finit par accepter l'amitié que lui offre André sans trop en questionner la raison. Il se garde bien de parler de ses escapades à sa femme, qu'il ne juge pas prête à renouer avec le monde extérieur, tandis qu'au fil de ses rencontres avec André, son propre désir de revenir à la vie normale se fait de plus en plus pressant. On peut noter que les quatre acteurs principaux de ce film sont des comédiens qu'on a plus l'habitude de voir comme des « seconds couteaux » à la télévision : Paul Higgins et Kate Dickie sont particulièrement bons, cette dernière, dont les traits émaciés se prêtent décidément bien à la folie (cf Lysa Arryn dans GoT), se tirant avec justesse de ce rôle qui pourrait facilement sombrer dans la caricature. Hélas, c'est le cas du scénario, dont le final manque de subtilité, spoiler: même si la révélation concernant l'implication d'André dans le drame qui les a frappés est assez logique . Le jeu des acteurs en pâtit, et on perd en force émotionnelle. C'est dommage, car cette approche du sujet du deuil est malgré tout originale, et par ailleurs, le film a de belle qualités formelles : la photo est superbe, et les vues de la nature et de la faune qui l'habite valent largement le déplacement pour voir ce film.
Les premières minutes sont assez énigmatiques. On imagine une version du bon sauvage, d’un retour à la terre nourricière pour un couple d’anglais, étrangement retiré dans une dépression forestière, quelque part en France. Il se nourrit comme il peut et refuse tout contact avec le monde extérieur. Le village n’est pourtant pas très loin, mais rien n’y fait, jusqu’au jour où l’homme est contraint de trouver des médicaments pour sa femme piquée par une araignée venimeuse. Ses interprètes Paul Higgins, Kate Dickie, Jérôme Kircher et même Corinne Masiero, dans un rôle secondaire, confirment le bien être de leur interprétation qui n’est plus qu’apparence et très vite s’estompe devant la vitalité du propos, sa vérité, sa force. Pour en savoir plus
Un film magnifique a ne manquer sous aucun pretexte. La cinematographie est sublime, les acteurs, tour à tour déchirants et comiques, sonnent toujours justes et vrais. C'est un film émouvant et magique qui restera avec moi longtemps. J'ai hâte de voir comment ce réalisateur (dont c'est seulement le deuxieme long métrage!) va suivre ce petit chef-d'oeuvre.