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    Shanghai Gesture
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    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    685 abonnés 3 005 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 juin 2024
    The Shanghai Gesture fait de la ville chinoise un espace apatride et cosmopolite où les langues se rencontrent et où les origines se troublent, à l’image de celles tues par le barman affirmant être de partout et de nulle part. Le passage des plans extérieurs, quoique tournés en studio, aux plans intérieurs, qui s’attacheront au lieu pour ne plus le quitter ensuite, traduit la volonté du cinéaste de saisir le casino comme un microcosme moins chinois qu’universel, une Babylone hors du temps – le panneau textuel initial insiste sur ce point – où les hommes et les femmes entrent en tentation, communient dans le péché et laissent libre cours, jusqu’à leur perte, à leurs démons intérieurs.
    Dans cet espace vertical, composé de plusieurs niveaux comme la Tour de Babel comptait sept étages ou l’Enfer de Dante neuf cercles, deux éléments circulent du bas vers le haut et rejouent, non sans malice, le symbole christique de l’élévation : d’abord un panier rempli d’argent, qui correspond aux gains engrangés par la salle de jeux, ensuite des cages retenant des femmes, divertissement offert au public. Cette association de l’argent à la femme fait sens puisque le récit met en scène plusieurs destins de femmes amenés à se détruire au contact de gains, de dettes et de magouilles – l’un des premiers mots prononcés par le playboy égyptien Omar n’est-il pas, en version française, « pot-de-vin » ? – qui définissent le passé des protagonistes et le présent de leur vengeance.
    Le film est marqué par la tonalité tragique, explicitée par la récurrence du motif de l’arme à feu, et par une cruauté dans la représentation du theatrum mundi cher au cinéma de Josef von Sternberg, également reconnaissable par le soin avec lequel il fait photographier actrices et acteurs.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 174 abonnés 4 168 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 octobre 2023
    L’insuccès de “L’impératrice rouge” (1934) suivi de celui de “La femme et le pantin” (1935) marquèrent la fin de la collaboration de Josef Von Sternberg avec La Paramount mais encore plus grave, celle de son association exclusive avec Marlène Dietrich qui sur sept films depuis le coup de tonnerre en provenance d’Allemagne que fut “L’Ange bleu” en 1930 avait permis au réalisateur de concevoir un univers exotique à chaque fois renouvelé, joyau esthétique au sein duquel l’actrice, pourtant magnifiée par les éclairages savants de son réalisateur, avait fini par se sentir prisonnière. Sans doute Sternberg aurait aimé continuer à exercer encore quelques temps ce travail d’orfèvre aujourd’hui presque unanimement reconnu comme unique dans l’histoire du cinéma. On peut dire que Dietrich et Sternberg sont chacun entré dans l’histoire du septième art grâce à l’autre. Ils sont depuis indéfectiblement liés dans l’imaginaire collectif des cinéphiles.
    Difficile donc pour Sternberg, sans doute encore secrètement amoureux de celle qu’il n’a jamais pu vraiment posséder autrement que par le truchement de sa caméra, de rebondir. A postériori, en observant ses films muets encore visibles (sauf un parlant) réalisés entre 1925 et 1930, on devine que le réalisateur à travers l’emploi d’actrices comme Georgia Hale, Evely Brent, Betty Compson ou encore Fay Wray était depuis ses débuts à la recherche de l’idéal féminin qui s’accorderait avec l’univers esthétique qui l’habitait. Les quelques films qu’il enchaîne alors pour différents studios dont un inachevé avec Charles Laughton (“I Claudius” en 1937) et un autre pour lequel il n’est pas crédité (“Cette femme est mienne”) ne sont que des commandes sans grands moyens ne l’inspirant que très modérément.
    Les choses semblent s’arranger quelque peu quand tombe entre ses mains et celles de Jules Furthman, le scénariste favori de sa grande période créative, “The Shanghaï Gesture”, la pièce de théâtre sulfureuse de John Colton (auteur américain ayant passé les 14 premières années de sa vie au Japon) montée à Broadway en 1926 et ayant donné lieu à plus de trente traitements tous refusés par la censure. Avec l’apport de cette manne inespérée, le producteur avisé Arnold Pressburger, autrichien de naissance comme Sternberg, contribue sans aucun doute à réveiller un imaginaire endormi.
    Le bordel luxueux centre névralgique d’un trafic d’opium dirigé par une maquerelle répondant au nom très suggestif de “Mother Goddam” est remplacé par un casino tenu d’une main de fer par “Mother Gin Sling”. Une suite de modifications mineures aux yeux de Sternberg qui doté d’un budget très confortable saura insuffler par des voies détournées le soufre de l’Orient, lui dont la plupart des films avec Marlène (le fameux “Shanghaï Express” scénarisé par Furthman) se déroulent dans le monde interlope des empires décadents qu’ils soient coloniaux ou austro-hongrois. La courte entame dans une ruelle surpeuplée dévoile la corruption qui gangrène la cité avec cet agent de police réglant la circulation tout en faisant converger une jeune étrangère (Phyllis Brooks) fraîchement débarquée et prise en flagrant délit de larcin vers le très suave et indolent docteur Omar (Victor Mature) qui va la mener tout en douceur vers le lieu d’ancrage où ses charmes pourront être mis à profit.
    Le casino “never close” de “Mother Gin Sling” peut donc s’offrir aux yeux du spectateur. Lieu clos, grouillant et irrespirable que lors d’un plan magistral, la caméra de Sternberg pénètre en s’enfonçant dans l’immense aire de jeu composée de cinq cercles concentriques sorte de reproductions miniatures des dix bolges infernales que Dante décrit dans sa “Divine Comédie”. Au centre, la roue actionnée par Marcel Dalio, sorte de diablotin agité mais imperturbable qui par le biais du hasard régente la fortune, le destin et les humeurs d’un monde cosmopolite venu assouvir sa soif inextinguible d’inconnu. Un monde orchestré par Mother Gin Sling (Ona Munson) sorte de gorgone mystérieuse dont chaque geste ou parole semble pesé au trébuchet et qui doit faire face à une petite troupe d’émissaires dépêchée par un potentat (Walter Huston) de Singapour pressé de faire main-basse sur le quartier et donc sur le Casino avant le Nouvel An Chinois. Sans affect apparent, Mother Gin Sling envoie ses affidés évaluer la personnalité et la situation exacte de l’homme d’affaires si vorace. Entre-temps est entrée dans le Casino Poppy Smith (Gene Tierney), jeune étudiante de très bonne famille qui se laisse séduire puis enivrée tout à la fois par le jeu et l’hypnotique docteur Omar.
    Ayant à sa disposition toute une palette de personnages énigmatiques aux multiples visages, Von Sternberg est tout à son affaire pour sublimer une intrigue à la simplicité minérale et retrouver comme par miracle sa verve esthétique en filmant magnifiquement les trois femmes qui habitent son film. Phyllis Brooks “petite sœur” de Bette Davis, interprétant Dixie Pomeroy, fille de mauvaise vie marchant sur le fil du rasoir entre vulgarité et sensualité. Un personnage sans aucun doute plus conforme à la réalité de l’endroit mais auquel Sternberg, souvent dans le fantasme et à la recherche du beau fait rarement appel hormis lorsqu’il avait employé Olga Baclanova (actrice mythique du “”Freaks” de Tod Browning en 1932) en tenancière de bar malfamé dans “Les damnés de l’océan” (1928). Ona Munson dans le rôle de Mother Gin Sling, actrice de théâtre et chanteuse au destin tragique (elle se suicidera en 1955 à seulement 44 ans), ici complètement grimée pour ne faire ressortir que ses yeux toujours mis clos pouvant exprimer une extrême dureté ou laisser transparaître les traces de blessures intimes profondes. Ses tenues que l’on devine chamarrées et ses coiffures très haut perchées lui donnant l’allure d’une gorgone dotée d’une grâce infinie, la parent d’un mystère qui ne se dissipera pas tout au long du film. C’est donc Ona Munson dans le rôle le plus marquant de sa courte carrière qui occupe la place qui aurait sans doute été dévolue à Marlène Dietrich dont l’ombre plane sur ce film qui voit Sternberg réactiver pour la dernière fois la flamme qui l’habitait quelques années plus tôt. Enfin Gene Tierney à peine âgée de 21 ans dont c’est seulement le sixième film mais qui a déjà travaillé avec les plus grands (Fritz Lang, John Ford et Henry Hathaway). Habillée par son époux, le styliste Oleg Cassini, la jeune femme est sublime de beauté malgré un Sternberg montrant la fraicheur de la jeune femme se défaire en même temps que le poison du jeu instillé par le toxique docteur Omar, pénètre dans ses veines. Un hasard malheureux qui fera de Poppy la victime expiatoire d’une faute aux origines troubles comme tout ce qui gravite autour et à l’intérieur du Casino. Notons enfin la présence du grand Walter Huston, superbe de l’assurance de celui qui a et peut tout mais qui comme chacun a son talon d’Achille.
    Avec ce film splendide, sans doute un peu incompris à sa sortie, malgré un honnête succès commercial, Sternberg aurait certainement pu et dû relancer sa carrière. Mais sa vision toute personnelle de l’art cinématographique qui avait pu trouver à s’exprimer à nouveau grâce à un producteur détenant les droits d’une pièce miraculeusement taillée sur mesure dont l’adaptation semblait impossible, n’était plus de mise à Hollywood. Après un documentaire de guerre et un projet personnel non abouti, il réalisera encore trois films dont le très intrigant et poétique “Fièvre sur Anathan” en 1952 avant de prendre sa retraite définitive à 63 ans pour donner des cours sur l’esthétique de ses films à UCLA. Des cours auxquels assisteront Ray Manzarek et Jim Morrison qui formeront plus tard The Doors. Sternberg s’éteint à Hollywood le 22 décembre 1969. L’œuvre de celui qui savait dénicher le beau dans le moindre recoin d’un décor ou repli d’un visage , encore parfois incomprise reste unique, inégalée et sans doute inégalable.
    mistermyster
    mistermyster

    56 abonnés 1 268 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 9 mai 2022
    Rien ne semble authentique dans ce film, un brouhaha pour représenter la vie des rues à Shanghaï, un chaos mal orchestré, un casino avec des personnages très caricaturaux, on ne croit pas une seconde que l'on se trouve dans cette métropole, le pastiche de la tenancière est réussi si on est indulgent, car il a tout d'outrancier comme le reste des situations. C'est assez bavard, on ne sait pas trop où le réalisateur veut nous mener, jusqu'à cette satire de la bonne société réuni autour d'une table, et où, comme au poker, la femme fatale abat son jeu.
    Gene Tierney omniprésente, joue la jeune fille qui se laisse corrompre et devient pénible tant elle surjoue l'indignation, Victor Mature passe sans laisser de traces, et le réalisation est en carton pâte comme les décors.

    Soit je suis passé à côté de ce film, ou; il n'est vraiment pas si bon que l'on peut l'imaginer. J'opterai pour le seconde option.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 29 juillet 2018
    Quelques moments de vrai plaisir esthétique (la lumière est très belle, les travellings aussi), mais à part ça, le film cumule: acteurs approximatifs, surdramatisation des moments forts, scénario poussif, exotisme de carton-pâte, sans parler du racisme ordinaire qui transparaît un peu partout, à commencer par le choix d’acteurs américains grimés, dans le rôle de personnages chinois ou égyptiens. C’est peut-être parce que je découvre Sternberg, ou parce que le cinéma hollywoodien des années 40 n’est pas mon préféré, mais j’ai parfois eu l’impression d’être devant une série B joliment filmée.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 141 abonnés 5 121 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 20 juillet 2016
    Une plongée dans les bas fonds d'une ville "hors du temps" comme il est précisé dans le prologue. Une ville qui ne sait pas d'où elle vient et comment elle est née mais qui prospère avec le jeu, l'argent sale et les filles bien sûr..... Un film totalement oriental sur la destinée d'un personnage qui est bien sûr lié à la description de la ville du début..... Une femme à poigne sans âme et qui déverse un poison sur ceux qu'elle rencontre sans jamais le regretter...
    Lord LYNDON
    Lord LYNDON

    19 abonnés 126 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 décembre 2013
    Une oeuvre superbe, sulfureuse, à la mise en scène baroque et peuplée de personnages tourmentés. L'interprétation est très réussie avec un Victor MATURE (acteur souvent médiocre et falot) impeccable en arabe minable, Gene TIERNEY superbe de beauté dans ce rôle de jeune fille tourmentée et Ona MUNSON impeccable dans le rôle de Mother Gin Sling. A découvrir !!
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 4 novembre 2010
    Un film d'amosphere, avec une ambiance chargée de menace et de tension, chaque personnages a une personnalité trouble et dangereuse dans un Shangai fantasmé par le réalisateur.
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 668 abonnés 12 406 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 octobre 2010
    C'est sans doute vrai, mais jamais Josef von Sternberg n'aura atteint d'autres sommets que son aventure cinèmatographique avec Marlène Dietrich! Cependant, le cinèaste redevient lui-même, peu à peu, notamment avec "The Shanghai Gesture", qui est dans la lignèe exacte de "L'impèratrice rouge" et de "Shangaï Express", c'est à dire en plein dèlire baroque, avec une ville orientale totalement reconstituèe en studio, avec salles de jeux et fumeries d'opium et des femmes en cage que l'on vend aux marins! Dans le rôle de Poppy, personnage plus ou moins masochiste, objet de la vengeance d'une tenancière de boîte de nuit, Gene Tierney est d'une beautè à couper le souffle dans un exotisme artificiel dont seul von Sternberg dètient le secret! Cet ètrange univers est devenu culte depuis...
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 20 décembre 2009
    Un bon film d'époque avec la psychologie de von Sternberg, malgré des acteurs principaux asiatiques de pacotille. 2 très belles comédiennes. Kitsch mais intéressant.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 26 janvier 2009
    J'étais curieuse de voir ce film de Sternberg, celui dont l'actrice fétiche fut l'impériale Marlene Dietrich, et aussi de découvrir Gene Tierney dans un rôle moins "lisse" : à cet égard, Poppy est en effet son personnage le plus vénéneux, et, telle une plante carnivore, elle séduit et "dévore" ceux qui l'approchent,fascinés par sa beauté dont elle joue pour une fois sans vergogne,reflet du mal qui la possède, tel un poison que sa mère, personnage très "Sternbergien" lui aurait inoculé...Un film où les noirceurs de l'âme humaine, ses vices et ses dépravations éclatent, dans cet enfer du jeu mené à la cravache par l'énigmatique et dominatrice Mother Jin Sling,superbe dans son désir de vengeance,tout entière concentrée dans la fente de son regard lors de la scène culte du Nouvel An Chinois où elle se découvre mère...Un univers fascinant de personnages veules ou mauvais,à qui Victor Mature prête une certaine sensualité très orientale : une belle oeuvre, noire et assez décadente...
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 9 août 2008
    Très belle photographie et des acteurs impeccables. Rien à redire.
    tomPSGcinema
    tomPSGcinema

    749 abonnés 3 323 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 juillet 2010
    Voici un long métrage assez intriguant de la part du réalisateur Joseph Von Sternberg. L’interprétation est un des points fort du film, avec notamment une Gene Tierney ravissante et totalement en phase avec son personnage. Victor Mature dans le rôle du Dr Oman fait preuve d’un beau charisme et Ona Munson dans celle de Mother Gin Sling nous montre une belle facette de son talent. Précisons que cette dernière possède une coiffure assez extravagante, tandis que Gene Tierney porte de bien jolie habits concoctés par Oleg Cassini ( qui fût le mari de l’actrice à cette époque ).
    L’histoire est plutôt sympathique à suivre dans son ensemble et la mise en scène est très habile surtout dans sa dernière demi-heure.
    Deux petits bémol néanmoins pour ce film, d’abord la photographie de Paul Ivano n’est pas toujours très agréable à visionner, et puis la musique de Richard Hageman n’est je trouve pas toujours approprié à l’ambiance de l’œuvre.
    Néanmoins, il s’agit d’un film à visionner car son ambiance et son univers baroque lui confère un style bien particulier.
    15/20
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 3 mars 2007
    Excellent! C'est la première fois que je vois Gene Tierney jouer un rôle moins lisse, qui se laisse aller...et dépraver, elle est étonnamment géniale.

    Film très très bien, scénario intéressant, bon suspens (bon il y a qq longueurs et caricatures mais ça date de 1941, alors!),

    A louer en DVD si vous le trouvez!
    tietie007
    tietie007

    40 abonnés 161 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 janvier 2007
    Le film qui lança la sublime Gene Tierney ! Je retiendrai la magnifique scène d'exposition, et l'élégance de la mise en scène, qui donne une atmosphère légère et grave. Et bien sûr Gene Tierney ...
    EricDebarnot
    EricDebarnot

    204 abonnés 1 262 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 octobre 2006
    "Shangai Gesture" est un film claustrophobe et vénéneux, qui n'apportera aucun plaisir à son spectateur, si ce n'est, pour les plus pervers d'entre nous, celui de s'enivrer d'un parfum de décadence généralisée. Au delà des clichés grotesques et fascinants d'un exotisme tellement outré qu'on ne peut même plus le qualifier de "pacotille", Von Sternberg semble régler ses comptes avec l'humanité toute entière : Occidentaux d'une arrogance stupide et d'un racisme affligeant, femmes qui n'ont le choix qu'entre être objet de plaisir ou devenir dominatrice impitoyable, hommes perdus dans leur lâcheté et leurs désirs honteux, pas un personnage ici n'est sauvable. "Shangai Gesture" trouverait même dans ses dernières scènes les accents de la tragédie, si le dégoût n'avait depuis longtemps balayé toute notre compassion pour cette humanité ravagée. On notera l'étonnant personnage - incompréhensible jusqu'à la fin du film - interprété par un Victor Mature cotonneux, et la beauté sublime de Gene Tierney, sombrant dans la perdition avec une sensualité brûlante.
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