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Daniel C.
147 abonnés
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3,5
Publiée le 27 mai 2016
Que sont mes origines ? Qui suis-je alors que je vis à Jérusalem, que je connais mes père et mère, ainsi que mes frère et soeur ? Et si tout à coup, ces certitudes de base venaient à vaciller ? Je suis juif de ne pas être arabe et inversement. Mais si tout cela n'était pas si simple... Une femme tente en vain d'accéder à la maternité, le conjugal est attaqué par les fausses couches successives. Un homme mange casher, mais s'il s'avérait que son père soit arabe, que deviendrait alors sa pratique religieuse, son adhésion à une identité avec tous les rituels qui s'y rattachent? Qu'ont donc fabriqué nos ancêtres ? De quels secrets et non-dits sommes-nous porteurs à notre insu ? En quoi nous assignent-ils à une place, qui nous est attribuée sans que nous sachions que nous l'occupons de façon parfois surdéterminée. "De douces paroles" est un film qui nous fait voyager, qui nous promène parfois. La mise en scène gagnerait quelquefois à plus de subtilité : plutôt que d'accélérer des scènes, ne vaudrait-il pas mieux user du registre suggestif... Humour, violence, brutalité seront au rendez-vous de cette excursion familiale, qui plaide en faveur de combien la famille est potentiellement pathogène. Conquérir sa liberté de mouvement, de choix, implique beaucoup de courage. C'est parfois une véritable odyssée.
Ceux qui suivent savent que j'aime beaucoup le cinéma israélien. Je n'avais pas entendu parler de ce film. J'y suis donc allé totalement à l'aveugle. De douces paroles ne me laissera pas de souvenir impérissable comme d'autres longs métrages de ce pays, mais j'ai passé un très joli moment. Certes, on a vu mieux comme film sur le deuil et la quête de l'identité et des racines. Mais Shemi Zarhin, scénariste et réalisateur, mixe le tout à la sauce humoristique, voir loufoque, convoquant même un peu le fantastique, enjolivant, du coup sans pathos, ce qui aurait pu être lourd, pesant et larmoyant. Les dialogues sont pertinents, la fin pas si attendue que ça, les images belles, et les acteurs tous convaincants. Le trio formant la fratrie est aussi beau qu'attachant, tout comme les seconds rôles que sont Sasson Gabaï (La visite de la fanfare), Maurice Benichou, Louise Portal ou Florence Bloch. Au final, on a là une comédie plus douce amère, mélancolique et tendre que dramatique. Un bon moment bien sympathique.
Jérusalem, Paris, Marseille : De douces paroles n'est pas un road-movie mais c'est tout de même un voyage, ou plus exactement une quête pour trois frères et soeur auxquels leur mère a dissimulé une partie de son existence. L'histoire en elle-même est très romanesque et moyennement crédible mais son intérêt est ailleurs. Dans la recherche identitaire, la notion de judéité, la place de la religion et toutes ces choses qui catégorisent une vie, ou pas. Les trois personnages principaux ont des caractères très spécifiques, ils peuvent sembler presque caricaturaux mais c'est l'un des moteurs du film, une sorte de comédie amère qui utilise aussi à bon escient des éléments très dramatiques. C'est le subtil équilibre entre différents genres qui rend attachant, pas bouleversant non, sa mise en scène sans génie l'en empêche et puis c'est aussi la volonté du metteur en scène, Shemi Zahrin, très populaire en Israël, que de ne pas faire oeuvre trop sentimentale en gardant un certain mystère autour de la vie cachée d'une mère. En creux, c'est elle la véritable héroïne de ce film tendre et cruel.
Voilà un film plein de sensibilité et d'intelligence qui parle des rapports familiaux, de la religion, des rapports entre communautés avec une grande finesse. Des acteurs attachants nous font croire à une histoire abracadabrante qui nous promène d’Israël à Paris ou Marseille, grâce à des dialogues subtils et souvent drôles. Avec une grande économie de moyens, un réalisateur nous emmène dans un univers qui, malgré la violence du propos initial, se couvre peu à peu d'amour, de générosité et de gentillesse. Un montage plus nerveux n'aurait pas édulcoré le propos, et l'on est un peu obligé d'admettre quelques facilités du scénario, ce sont les seul reproches que l'on peut faire à ce film.
Il s'agit d'un film qui parle de la famille et de ses secrets et de la persévérance à vouloir savoir d'où l'on vient. Il parle aussi du fort sentiment d'appartenance à une religion, à une culture. C'est un bon road movie familial et humain et ça m'a beaucoup plu d'autant plus que c'est admirablement joué. Merci pour ce très bon moment !
A Jérusalem, une femme et ses deux frères apprennent juste avant le décès de leur mère que l'homme avec qui ils ont grandi n'est pas leur père biologique. La recherche de l'identité de ce dernier va les conduire en France. Cette histoire traite de la recherche des origines. Elle met en avant des protagonistes différents. Le récit est plutôt bien construit, permettant la progression de l'intrigue tout en laissant la place des moments plus posés où les personnages interagissent entre eux et paraissent ainsi travaillés. Toutefois, ce film m'a laissé un sentiment d'inachevé.
Ce film israëlien se déroule de nos jours d’abord à Jérusalem, puis à Paris et à Marseille, après une brève introduction en Algérie.
D’abord un portrait de famille : une mère au passé secret, divorcée, un père et sa nouvelle femme ; une tante, alcoolique parisienne, trois enfants : la fille, Dorona qui multiplie les fausses couches, son mari Ricky manifestant un amour qui brave tous les obstacles, les 2 fils, Netanel juif orthodoxe et Shaï, gay et père d’un enfant.
Le film est tourné avec peu de relief, tout est dans les dialogues, sauf à Marseille, ville joliment filmée.
C’est un film bavard (j’aime bien les films bavards) et la partition de Dorona est bien relevée.
Les enfants, suivis du mari de Dorona et de leur père partent en France à la recherche de leur passé et leurs origines et de la véritable personnalité de leur mère.
La question qui traverse le film : comment définir notre identité ? Est-ce le fait de nos parents, de nos origines, de la façon dont l’éducation nous a modelés, ou encore de ce qu’on fait de sa vie ?
Le cinéaste semble inviter à vivre tourné vers l’avenir, même s’il questionne d’autres possibilités.
J'ai trouvé ce film intelligent, drôle et touchant. L'histoire est un peu tordue et on se demande ce que tout cela signifie à la fin. Les Arabes et les juifs se ressemblent beaucoup et sont-ils génétiquement différents ?
J'ai trouvé les critiques que j'ai entendues assez dures avec le film. L'histoire de cette fratrie n'est pas tant la recherche du père biologique que la prise de conscience de la complexité du caractère de leur mère. On aime la rage de la soeur, on aime l'acharnement avec lequel l'aime son mari. Il y a plein de maladresses, c'est parfois un peu démonstratif, mais c'est plus chouette que beaucoup de choses vues cette année.