Notre pyromane et artificier préféré d’Hollywood est de retour! Et si, lorsqu’il s’amuse avec ces robots « Transformers », il touche de plus en plus le fond de la bêtise et du n’importe quoi (après des premiers opus pourtant novateurs et relativement divertissants), il est aussi capable de nous pondre du bon cinéma à grand spectacle. Souvent généreux, toujours impressionnant et parfois maladroit, comme le montrent les sympathiques, bourrins et parfois cultes pour certains « Armageddon », « Pearl Harbor » et « The Island ». Il est aussi capable, plus rarement, de très grands films comme les méconnus et fous « Pain and gain » ou « 13 hours », un film de guerre intense et techniquement ahurissant. « Ambulance » n’est pas un grand film il faut en convenir, il se situe plutôt dans la première catégorie, malheureusement. C’est un divertissement rutilant, énervé et qui en met plein la vue mais au risque parfois de fatiguer par excès d’explosions et d’action, sans tomber néanmoins dans la surenchère et la débilité comme la seule grosse tâche de sa filmographie : l’horripilant « 6 Underground » sorti sur Netflix.
Le postulat est simple : un braquage qui tourne mal, une ambulance et ses occupants pris en otage et une course poursuite haletante à travers Los Angeles. Simple (trop?), efficace (la plupart du temps) et direct (toujours), cet « Ambulance » lorgne un peu trop sur « Heat » (toutes proportions gardées) et « Speed » (idem) pour vraiment surprendre et se constituer une identité narrative propre. Ce mix est convaincant et le savoir-faire du réalisateur en termes de grand spectacle est indéniable. Et comme toujours chez Bay, il faut que ça aille vite, du montage à l’enchaînement des séquences comme dans la présentation des enjeux et des personnages. Mais ici ça passe et il parvient même à rendre ses personnages attachants. On ne compte pas les scènes d’action (poursuite automobiles ou fusillades) qui pètent dans tous les sens et en mettent plein la vue malgré un sentiment de déjà-vu qui imprègne tout de même la pellicule. Et, à la longue, au bout de deux heures d’adrénaline et de fureur, on sort de là un peu éreinté mais on a connu pire et plus épuisant.
Ce que l’on apprécie avec Mister Bay c’est qu’il s’amuse comme un gosse avec sa caméra, nous proposant des plans inédits pour le meilleur (les plans sur Los Angeles sont beaux à se damner) et parfois le pire (certains mouvements de caméra filmés au drone donnent la nausée ou l’impression d’être dans un manège de fête foraine). Également, il aime tout faire sauter ce n’est pas nouveau et on sait pourquoi on est là. Le script est assez linéaire mais prenant, très années 90, et le trio d’acteurs choisi est compatible et complémentaire. Gyllenhaal, Abdul-Mateen II et Gonzales ne trouvent certes pas là leurs meilleurs rôles mais ils s’y fondent avec un plaisir certain et une motivation de chaque instant. On pardonnera juste l’une des séquences les plus improbables vues au cinéma cette année dans un long-métrage qui ne s’embrasse pas toujours de crédibilité : une opération à cœur ouvert par caméra interposée dans une véhicule roulant à cent à l’heure... Pour la logique et la probabilité d’un tel acte on repassera. Mais si on est client de films d’action qui en mettent plein la vue et veulent souffler le spectateur, « Ambulance » est une proposition assumée et plus qu’acceptable.
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