Avec la réalisation de Eli Roth et un casting de poids, Borderlands fait débarquer sur grand écran l’une des franchises de jeux vidéo les plus populaires et déjantées. Cependant, si le film réussit à retranscrire l’univers chaotique et violent de Pandore, il peine à transcender son matériau d’origine pour offrir une expérience vraiment marquante. Voici une plongée en profondeur dans ce long-métrage qui balance entre moments fun et limites narratives.
L’histoire : un voyage à haut risque sur Pandore
L’intrigue se concentre sur Lilith (incarnée par Cate Blanchett), une chasseuse de primes au passé mystérieux, appelée malgré elle à revenir sur sa planète natale, Pandore. Sa mission consiste à retrouver la fille disparue d’Atlas, un homme aussi puissant que méprisable, qui gouverne sans pitié. Ce qui semblait être une mission difficile devient encore plus complexe lorsqu’elle se rend compte qu’elle devra s’allier à une équipe de marginaux, chacun avec ses propres talents et faiblesses : Roland (Kevin Hart), un mercenaire expérimenté ; Tiny Tina, une jeune démolisseuse dont l’instabilité mentale fait d’elle une alliée aussi redoutable qu’imprévisible ; Krieg, le garde du corps musclé de Tina ; Tannis, une scientifique excentrique et presque aussi imprévisible que Tina ; et enfin Claptrap, un petit robot trop bavard pour son propre bien.
Ensemble, cette équipe mal assortie devra affronter une galerie de bandits, de mutants, et autres créatures extraterrestres assoiffées de sang. En plongeant dans les coins les plus sombres et mystérieux de Pandore, ils vont non seulement découvrir des secrets explosifs, mais aussi se confronter à leurs propres failles et blessures.
Ce qui fonctionne bien
1. Un casting énergique et bien choisi
Cate Blanchett brille dans le rôle de Lilith, apportant une gravité et une intensité qui tranchent avec le ton souvent burlesque du film. Kevin Hart, quant à lui, offre une interprétation surprenante de Roland, un personnage qui mélange humour et profondeur émotionnelle. Les autres personnages, notamment Tiny Tina et Claptrap, apportent des touches de folie et d’humour noir qui dynamisent le groupe et rappellent fidèlement l’esprit des jeux.
2. Un visuel fidèle à l’univers du jeu
Eli Roth et son équipe ont clairement misé sur une esthétique qui recrée les décors désertiques, post-apocalyptiques et saturés de Pandore. Les effets spéciaux sont au rendez-vous, avec des créatures et des explosions spectaculaires, qui mettent en valeur l’aspect brutal et déjanté du monde de Borderlands. Les fans de l’univers reconnaîtront également les armes excentriques et les gadgets loufoques, emblématiques de la franchise, intégrés avec soin aux scènes d’action.
3. L’humour et la violence en tandem
L’ADN de Borderlands repose sur un équilibre entre humour noir, répliques cinglantes et violence cartoonesque. Le film conserve cet esprit, notamment grâce à des personnages comme Claptrap qui assurent un flux constant de moments comiques. Les dialogues acerbes, les situations absurdes et les séquences de combat créent un rythme en montagnes russes, rendant le film dynamique et plaisant à suivre.
Ce qui laisse à désirer
1. Une intrigue un peu trop convenue
Bien que l’histoire de Borderlands s’inspire de l’intrigue classique des jeux, elle peine à surprendre les spectateurs. La trame est relativement linéaire, avec peu de rebondissements, et se repose sur des tropes classiques du genre. Cette prévisibilité peut décevoir, surtout pour un univers si riche en potentiel. Les moments de tension manquent souvent de mordant, et le développement des personnages se fait parfois au détriment de l’intrigue.
2. Des personnages sous-exploités
Malgré un casting bien choisi et des personnages hauts en couleur, certains d’entre eux sont réduits à des rôles stéréotypés. Si Lilith et Roland bénéficient d’un développement intéressant, d’autres, comme Krieg et Tannis, restent relativement en arrière-plan, ne servant parfois que de ressorts comiques ou d’appuis pour l’action. Les interactions au sein du groupe auraient pu être davantage explorées pour créer une dynamique plus riche.
3. Un manque d’équilibre tonal
Eli Roth a su intégrer l’humour noir propre à Borderlands, mais ce choix tonal parfois bancal empêche le film de réellement s’immerger dans son univers. Les moments dramatiques sont rapidement désamorcés par des blagues, ce qui, si cela colle bien au ton du jeu, peut nuire à l’immersion. De plus, le passage entre des séquences comiques et des scènes de violence extrême crée une rupture qui laisse le spectateur à distance émotionnelle.