Avis sur Envers et contre tous

La soirée France 2 qui vient de se passer a traité un sujet de société complexe, celui du lobbying des laboratoires pharmaceutiques avec en première partie le téléfilm émotion suivi d'un débat entre spécialistes et victimes. En deux parties distinctes, France 2 a fait le constat d'un enjeu qui dépasse les victimes, celui d'être trompé par le corps médical sur tel ou tel médicament pouvant avoir des conséquences sur la vie d'autrui par la suite. On pense immédiatement au scandale Mediator qui s'est déroulé il n'y a pas si longtemps que ça, d'autres se rappelleront de la Dépakine (découvert, pour ma part, ce soir),... . Et qu'il s'agit à chaque fois d'un combat entre David et Goliath comme le prouve et les témoignages des rescapé/ées et des combattants/tes, et le téléfilm porté avec foi par Cécile Blois (imprévisible Candice Renoir dans la série du même nom, elle a débuté aux côtés de Vittorio Gassman et Giancarlo Giannini dans "Les amusements de la vie privée" !!!) qui se bat avec une rage insoutenable pour obtenir justice et gain de cause face au handicap moteur de son fils suite à l'ingestion d'un médicament frauduleux.
Dans le débat, le spécialiste présent prévient que n'importe quel médicament peut avoir des effets secondaires imprévisibles. Et que parfois l'information peut être mal communiquée en raison de la vente d'un ou de médicaments provenant d'un laboratoire dont le seul but est de gagner de l'argent, donc de continuer à commercialiser le produit en grande pompe. D'où un certain lobbying qui pousse à des scandales sanitaires qui ne s'arrêteront également pas de sitôt.
A propos du téléfilm, mis à part qu'il est porté par Cécile Blois, on retrouve à ses côtés un Louis-Denis Elion ("Scènes d ménage") sympathique et une réalisation fluide et correct de la part de Thierry Binisti ("L'outremangeur" avec Eric Cantona, c'est lui).
Une fiction sociétale qui joue finalement sur les deux tableaux : la justice et l'émotion. Entre les deux, l'administration et l'être humain.
Spectateurs, besoin d'un médoc ?