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Cinemaniakmontreal
20 abonnés
103 critiques
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2,0
Publiée le 7 février 2016
Early Winter, film d’auteur plombant et déprimant pour un tournage en anglais avec Paul Doucet et Suzanne Clément ♥♥ David, la quarantaine et ayant sacrifié sa vie à sa femme et ses enfants se voit obligé de se battre afin de les conserver….
Qu’il est difficile parler d’Early Winter tant le ressenti au sortir de la salle s’en trouve amer…Non par le fait que le long métrage fait réfléchir ou déprime… Mais bien car les choix de réalisation et de mise en scène du réalisateur finissent par avoir raison du spectateur…Early Winter affiche
La caméra de Michael Rowe se pose là où bon lui semble cherchant à capter le sublime de Paul Doucet et Suzanne Clément… L’idée n’était pas mauvaise…Souvent, de grands comédiens peuvent sauver le film (cf Julianne Moore dans Still Alice). D’ailleurs, les deux talentueux interprètes québécois font tout leur possible pour incarner leurs personnages.
Mais quel est le problème d’ Early Winter alors ?
En fait il n’est pas multiple.
Le problème de Early Winter c’est que le film, souvent cadré en plans fixes pour une lenteur cohérente avec le scénario, n’apporte en fait rien dans tout ce qui a déjà été fait. Car la lenteur au cinéma ne doit pas être synonyme d’ennui et certains films tournés en plans fixes sont de véritables chef d’œuvres…
Le problème est que le réalisateur semble happé par la performance de ses comédiens…semblant alors croire que ses spectateurs en seront de même.
Le problème est qu’il laisse en pâture la trame narrative pour un public qui s’en trouve livré à lui-même… comme laissé pour compte !
Le film s’en trouve au final plat, sombre, linéaire
Et si encore se dégageait une certaine poésie d’ Early Winter… Certaines œuvres contemplatives en deviennent enivrantes par leur poésie…Mais il y a ici suffisamment de passages de mauvais goût à l’image de ce gros plan sur un préservatif dans les toilettes, pour perdre toute possible poésie.
Que le réalisateur cite Catherine Breillat comme l’une de ses références confirme la raison pour laquelle Early Winter n’est pas à mettre entre toutes les mains (en tout cas pas entre les miennes)
Récompensé par la Caméra d'Or en 2010, Michael Rowe, né en Australie mais réalisateur mexicain (?), change encore de pays avec Early Winter, tourné au Québec en anglais et français. On a vu beaucoup de films bavards en ce début d'année, celui-ci est à l'opposé, quasi bergmanien dans ses silences et surtout ses non-dits. La suspicion et la jalousie alourdissent l'atmosphère dans un couple qui s'aime, très certainement, mais où le poids du passé et l'usure du temps révèlent des failles qui pourraient devenir fatales. Early Winter use de longs plans séquences, répétitifs, avec un arrière-plan à peine esquissé (la maison de retraite). Le film est assez explicite sur les affres psychologiques de l'homme et beaucoup moins sur celles de son épouse dont on ignore à peu près tout du quotidien. C'est une faiblesse du scénario mais qui permet à son interprète, l'excellente Suzanne Clément (vue chez Dolan et bientôt chez Lanners), d'exprimer son talent de manière impressionnante.
Cette suite de plan-séquence fixe est probablement censée représenter la prison qu'est ce couple mais c'est surtout le spectateur qui risque de trouver l'expérience insupportable.