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Epistemon
30 abonnés
44 critiques
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3,5
Publiée le 10 novembre 2015
Vu en avant première à Cannes le 8/11/15 dans le cadre du Festival du film Québécois organisé par Ciné Croisette. Tchékhov on aime ou on n'aime pas. Rafael Ouellet manifestement aime. C'est son choix. La dame au petit chien qui a inspiré ce film n'est pas du meilleur cru. Du coup le scénario se traine, on sent les effets de la slave attitude ; les sentiments sont exacerbés et les caractères outranciers. Mercedes/Anna est parfaitement amorale et cynique, qui veut bien se faire sauter quand l'envie la titille, mais ensuite, n'a qu'une idée en tête c'est reprendre ses petites habitudes de gosse mal élevée. Du coup elle agit comme avec un kleenex usagé et c'est ce pauvre Ben/Gourov qui en fait les frais. Il n'a rien compris. Lui qui croyait s'identifier au personnage du roman, se retrouve dans un banal adultère dont il paie le prix fort. Son épouse, admirable femme trompée héroïque, se montre infiniment digne. On y croit très fort. Les comédiens jouent le jeu à perfection. Andreas Apergis, transi d'amour comme un étudiant, qui pense tout règler par la violence et les vociférations et ne fait qu'accélérer sa propre chute avec une vrai conviction. Sophie Desmarais use et abuse des œillades encharbonnées et d'une plastique aguicheuse. Une belle leçon de séduction. Quant à Marie Fugain, elle est admirable de retenue et d'émotion rentrée. On en sort ravi : ce n'est que du théâtre !