Je souscris totalement à la chronique de Hop blog; Webzine Spécialisé et prescripteur indépendant
Les derniers parisiens ou l’impression de revivre l’atmosphère des vieux films en noir et blanc de Grangier et Melville, comme un air de Paris de la fin des années 50, avec Gabin et Ventura.
Même gouaille, mêmes micmacs, mêmes embrouilles, mêmes caïds, mêmes losers… ça grouille, ça tchatche, ça castagne, ça truande. Le parlé banlieue a remplacé l’argot d’Albert Simonin et de Michel Andiard mais dans le fond c’est la même chose, 50 ans après.
Tout ca pour dire que Ekoué et Hamé viennent de signer un putain de film ! Une immersion dans le Paris interlope, dans ce bar miteux de Pigalle, à deux pas du Moulin rouge (qu’on ne verra jamais) tenu par deux frangins, dont un fraîchement sorti de taule et qui essaie de se refaire une place aux côtés de son aîné. Deux frères, mais deux générations que tout sépare et dont la relation compliquée est au cœur d’un scénario qui parle aussi et avec beaucoup de finesse de l’immigration, celle de la génération d’avant.
Les deux réalisateurs connaissent leur sujet, les dialogues fusent, Slimane Dazi et Reda Kateb jouent juste comme toujours, les acteurs amateurs sont criants de vérité, et même Mélanie Laurent est dans le tempo, c’est dire !
Un petit film - Entre Cassavetes, Ferrara, Kechiche et Scorsese... carrément ! - mais une grosse claque avec cette histoire simple, pleine d’humanité, qui évite les clichés mais qui raconte un Paris d’aujourd’hui, loin de la carte postale touristique, de la Tour Eiffel… et du Moulin rouge