Agréablement surpris, surtout pour un film à sketchs horrifique qui d’ordre habituel en résulte quasi irrémédiablement un truc inégal, ici les cinq histoires sont toutes captivantes, le décor reste le même, un endroit désertique du sud des États-Unis perdu entre la réalité et le cauchemar, sorte de triangle des Bermudes aride et poussiéreux, mais les personnages s’intervertissent en raccordant des sous-genres différents. Partant d’un duo de fuyards tournant en boucle sur une route poursuivi par des démons (qui sera en quelque sorte le fil rouge puisque le prequel de ce fragment viendra conclure le film) pour passer à des autostoppeuses manipulées par une secte diabolique, puis un type tentant de secourir une fille qu’il a écrasé dans un hôpital vide et inquiétant, et un braqueur voulant retrouver sa fille perdue depuis une dizaine d’années dans un recoin tenu par des créatures occultes. On passe par beaucoup de sensations en terme d’épouvante, c’est à la fois flippant, gore, stressant, décalé, lovecraftien, psychotique, aliénant, le tout dans un univers qui n’a aucun réel repère, c’est la quatrième dimension en quelque sorte, le moment est plus que bon. Après ce que je regrette un peu c’est que chaque histoire ne reste qu’au stade d’ébauche, il est difficile de tout assimiler, surtout l’avant dernière saynète qui potentiellement la plus intéressante mais qui est bien trop flou en définitive, de même que le pitch est je pense mensonger puisqu’il n’y a pas vraiment de liens secrets entre les différentes parties si ce n’est qu’elles sont raccordées par des éléments qui en ressortent (la fille qui s’échappe, l’opératrice téléphonique), on en reste là.
Mais franchement l’atmosphère globale qui découle du film est assez fascinante, certaines scènes sont bluffantes de creepytude et/ou de what-the-fuck, ça m’a bien scotché, ça fait plaisir de voir ce genre d’horreur-movie qui tient la route de bout en bout.